Pourquoi la Saur a-t-elle suscité tant de convoitises et qu'en fera son acquéreur ?
La question mérite d'être posée lorsque l'on sait que la rentabilité de la société reste limitée : un résultat net part du groupe de 10 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 1,16 milliard au premier semestre 2004. Son endettement s'élève à 181 millions d'euros à rapporter à des capitaux propres de 366 millions. Le groupe est le troisième opérateur en France avec 13% de la population desservie, loin derrière Veolia (56%) et Suez (29%). De plus, la Saur s'est spécialisée dans les zones rurales avec des contrats moyens de 900 habitants contre 4 000 à 5 000 pour ses deux concurrents. Des contrats donc très coûteux .
Reste à savoir quelle part de ce marché la Saur peut espérer prendre. Pour Jean-Pierre Felenbok, «les lois Sapin et Barnier ouvrent le jeu pour les challengers et il est possible d'envisager que, pour les grandes villes, les élus locaux choisissent de découper des zones et d'accorder une délégation à plusieurs intervenants». Comme à Paris, où Suez et Veolia se partagent une rive et l'autre de la Seine. Des opportunités pourraient se présenter entre 2009 et 2017, période au cours de laquelle 36 villes de plus de 100 000 habitants devront renouveler leurs contrats. Les lois Barnier et Sapin ont également favorisé la concurrence en réduisant la durée maximale des contrats à 15 ans, contre 30 ans auparavant. Même si, dans les faits, il est vrai, seul 1% du marché change véritablement de mains chaque année.
Reste à savoir quelle part de ce marché la Saur peut espérer prendre. Pour Jean-Pierre Felenbok, «les lois Sapin et Barnier ouvrent le jeu pour les challengers et il est possible d'envisager que, pour les grandes villes, les élus locaux choisissent de découper des zones et d'accorder une délégation à plusieurs intervenants». Comme à Paris, où Suez et Veolia se partagent une rive et l'autre de la Seine. Des opportunités pourraient se présenter entre 2009 et 2017, période au cours de laquelle 36 villes de plus de 100 000 habitants devront renouveler leurs contrats. Les lois Barnier et Sapin ont également favorisé la concurrence en réduisant la durée maximale des contrats à 15 ans, contre 30 ans auparavant. Même si, dans les faits, il est vrai, seul 1% du marché change véritablement de mains chaque année.
Alors pourquoi tant d'intérêt ?
Selon Jean-Pierre Felenbok, associé chez Bain & Company, conseil en stratégie, «le secteur de l'eau, même s'il est globalement mature, recèle des opportunités de croissance. Il reste des poches de développement avec les nouvelles réglementations qui durcissent les exigences en matière environnementales de qualité de l'eau distribuée et le traitement des eaux usées et des opportunités de croissance à l'international». Alors que la distribution d'eau est à 85% entre les mains du privé en France, plus de la moitié du marché de l'assainissement est régi par les collectivités. Du coup, ce secteur pourrait croître de 8 à 9% par an contre 2 à 3% pour la distribution, selon l'associé chez Bain & Company. S'ajoute à cela que de nombreux industriels externalisent de plus en plus leurs services à l'environnement. En témoigne le contrat de 1 milliard d'euros sur dix ans signé par Veolia avec Peugeot.
Enfin, la Saur aurait une carte à jouer à l'étranger au moment où Suez, RWE et E.ON se désengagent.
Pour Jean-Pierre Felenbok, «l'arrivée d'un nouvel actionnaire dans la Saur sera le catalyseur d'une réorganisation du groupe pour rationaliser les coûts et améliorer donc sa productivité». Hans Peter Portner, gestionnaire du fonds Pictet Water, estime que «la volonté d'investir dans ces secteurs s'explique par les taux de rendement et les flux financiers qui sont plutôt stables. Leur visibilité offre donc une sécurité non négligeable. Ces rendements présentent également l'avantage d'être supérieurs au coût du capital». En d'autres termes, les fonds d'investissement s'endettent pour acquérir ces actifs dont le cash-flow remboursera largement les échéances bancaires. Un rendement dont Pictet Funds compte bien profiter. Le fonds a créé un portefeuille dédié au secteur de l'eau portant sur 600 millions d'euros dont 250 millions en gestion directe.
Le potentiel est immense. Selon la Banque mondiale, les besoins d'investissement dans l'eau représentent entre 60 et 80 milliards d'euros par an alors que le marché mondial est de 260 milliards. Mieux, il croît de 6% par an. Or seuls 8% du marché sont entre les mains du privé.
EXTRAIT DU SITE FIGARO ECONOMIE,
Le potentiel est immense. Selon la Banque mondiale, les besoins d'investissement dans l'eau représentent entre 60 et 80 milliards d'euros par an alors que le marché mondial est de 260 milliards. Mieux, il croît de 6% par an. Or seuls 8% du marché sont entre les mains du privé.
EXTRAIT DU SITE FIGARO ECONOMIE,