
Gene Likens
À cette époque, les relevés du chercheur indiquaient des pH de 4,05 à 4,2, soit une eau 10 fois plus acide que la pluie non polluée. De nos jours, les relevés affichent, en moyenne, des pH entre 3 et 4. Un pH 3 est donc 100 fois plus acide ou, comme le dit M. Likens, « atrocement plus élevé ».
Le scientifique fait des relevés depuis 45 ans à la forêt Hubbard Brook, dans le New Hampshire, et ailleurs. Les pluies acides continuent d’endommager sévèrement les forêts et les lacs des États de la Nouvelle-Angleterre et du sud du Canada, dont le Québec, soutient-il.
Problème oublié
L’hypermédiatisation du problème, il y a 20 ans, et l’obsession du premier ministre canadien Brian Mulroney à ce sujet ont mené le Canada et les États-Unis à la signature de l’Accord bilatéral sur la qualité de l’air, en 1991. Depuis, « les gens pensent que le problème a été résolu ». Il n’en est rien.
Au point où les forêts n’accumulent plus de biomasse. Les précipitations réduisent les quantités de calcium et de magnésium, qui protègent les sols. Comme si on enlevait une bande protectrice. « Les sols sont si sensibles que le problème perdurera même si les pluies acides diminuent », explique celui qui a été élu à l’Académie nationale des sciences américaine en 1981. Ce qui favorise l’accumulation de dioxyde de souffre et d’oxyde d’azote, qui acidifient sols et plans d’eau.
La combustion du charbon et du pétrole génère le dioxyde de souffre et l’oxyde d’azote qui se mélangent à l’eau de pluie pour former les pluies acides. Or même si les nouvelles réglementations ont fait diminuer les quantités de ces produits dangereux pour l’environnement, les nouvelles ne sont pas bonnes chez nos voisins du sud : la demande d’énergie ne fléchit pas.
Les compagnies d’électricité envisagent la construction, dans les prochaines années, de plusieurs centrales au charbon (qui sont aussi responsables d’émissions de mercure qui voyagent avec les vents dominants vers le nord).
Au point où l’Ontario a déposé une plainte auprès de l’Agence de protection de l’environnement américaine (EPA). Elle affirme que les règles plus souples adoptées par cette dernière au sujet des centrales auront pour effet d’augmenter leurs émissions polluantes transfrontalières et ne respectent pas la loi américaine sur la qualité de l’air.
« La science est très claire : il faut réduire là où se déroule la combustion et réduire les émissions à la base. Certaines mesures ont été mises en place, mais ce n’est pas assez et on ne le fait pas rapidement », de conclure M. Likens, qui est aussi président de la Société internationale de limnologie.
Dans Internet : www.ecostudies.org ou www.eoearth.org/article/Acid_rain (en anglais)
Le scientifique fait des relevés depuis 45 ans à la forêt Hubbard Brook, dans le New Hampshire, et ailleurs. Les pluies acides continuent d’endommager sévèrement les forêts et les lacs des États de la Nouvelle-Angleterre et du sud du Canada, dont le Québec, soutient-il.
Problème oublié
L’hypermédiatisation du problème, il y a 20 ans, et l’obsession du premier ministre canadien Brian Mulroney à ce sujet ont mené le Canada et les États-Unis à la signature de l’Accord bilatéral sur la qualité de l’air, en 1991. Depuis, « les gens pensent que le problème a été résolu ». Il n’en est rien.
Au point où les forêts n’accumulent plus de biomasse. Les précipitations réduisent les quantités de calcium et de magnésium, qui protègent les sols. Comme si on enlevait une bande protectrice. « Les sols sont si sensibles que le problème perdurera même si les pluies acides diminuent », explique celui qui a été élu à l’Académie nationale des sciences américaine en 1981. Ce qui favorise l’accumulation de dioxyde de souffre et d’oxyde d’azote, qui acidifient sols et plans d’eau.
La combustion du charbon et du pétrole génère le dioxyde de souffre et l’oxyde d’azote qui se mélangent à l’eau de pluie pour former les pluies acides. Or même si les nouvelles réglementations ont fait diminuer les quantités de ces produits dangereux pour l’environnement, les nouvelles ne sont pas bonnes chez nos voisins du sud : la demande d’énergie ne fléchit pas.
Les compagnies d’électricité envisagent la construction, dans les prochaines années, de plusieurs centrales au charbon (qui sont aussi responsables d’émissions de mercure qui voyagent avec les vents dominants vers le nord).
Au point où l’Ontario a déposé une plainte auprès de l’Agence de protection de l’environnement américaine (EPA). Elle affirme que les règles plus souples adoptées par cette dernière au sujet des centrales auront pour effet d’augmenter leurs émissions polluantes transfrontalières et ne respectent pas la loi américaine sur la qualité de l’air.
« La science est très claire : il faut réduire là où se déroule la combustion et réduire les émissions à la base. Certaines mesures ont été mises en place, mais ce n’est pas assez et on ne le fait pas rapidement », de conclure M. Likens, qui est aussi président de la Société internationale de limnologie.
Dans Internet : www.ecostudies.org ou www.eoearth.org/article/Acid_rain (en anglais)