
Pendant huit ans, une sécheresse sur les plaines arides de du sud de l'Afghanistan a dévasté les récoltes, déplacé des familles et a permis aux recruteurs du Taliban et aux cultivateurs d'opium de trouver de la main d'oeuvre.
Maintenant, après des semaines de fortes averses, les routes sont inondées, l'eau ruisselle dans les champs et, pour la première fois depuis l'invasion menée par les Etats-Unis en 2001, les fermiers croient qu'ils pourront récolter du blé, des fruits et des légumes. Avec suffisamment d'alimentation pour couvrir leurs propres besoins et pour s'assurer un revenu, il y a tout à espérer qu'ils vont probablement moins prendre les armes contre les troupes étrangères ou moins alimenter le commerce d'opium qui s'est très vite développé.
Haji Abdul Hai Namaty, un haut fonctionnaire du Ministère Afghan de l'Agriculture à Kandahar, a expliqué que les pluies sont cause de réjouissance.
"Nos barrages sont pleins. Le désert est vert. Chaque cours d'eau coule fort," a-t-il dit. "Nous ne pouvons pas trouver de limite à ce bonheur."
Site du Monde Diplomatique
JOE FRIESEN
SPIN BOLDAK, AFGHANISTAN -
Maintenant, après des semaines de fortes averses, les routes sont inondées, l'eau ruisselle dans les champs et, pour la première fois depuis l'invasion menée par les Etats-Unis en 2001, les fermiers croient qu'ils pourront récolter du blé, des fruits et des légumes. Avec suffisamment d'alimentation pour couvrir leurs propres besoins et pour s'assurer un revenu, il y a tout à espérer qu'ils vont probablement moins prendre les armes contre les troupes étrangères ou moins alimenter le commerce d'opium qui s'est très vite développé.
Haji Abdul Hai Namaty, un haut fonctionnaire du Ministère Afghan de l'Agriculture à Kandahar, a expliqué que les pluies sont cause de réjouissance.
"Nos barrages sont pleins. Le désert est vert. Chaque cours d'eau coule fort," a-t-il dit. "Nous ne pouvons pas trouver de limite à ce bonheur."
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JOE FRIESEN
SPIN BOLDAK, AFGHANISTAN -
Afghanistan : face à l'aggravation de l'insécurité, Ban Ki-moon recommande de prolonger la Mission de l'ONU pour un an
19 mars 2007 – « Le mécontentement de la population reste le principal facteur de l'intensification de l'insurrection », affirme le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, dans son dernier rapport périodique sur la situation en Afghanistan qui indique que la violence a fait 2.732 morts entre le 1er septembre 2006 et le 25 février 2007.
« La violence liée à l'insurrection est passée par un maximum en septembre 2006 puis a faibli en raison des efforts intenses déployés pour assurer la sécurité et de l'arrivée de l'hiver », souligne le rapport publié aujourd'hui.
« Le nombre d'incidents au cours des mois d'hiver a néanmoins été très supérieur au nombre enregistré les années précédentes et a été, par exemple, deux fois plus important en janvier 2007 qu'en janvier 2006 », est-il ajouté.
Ban Ki-moon précise que depuis son dernier rapport, « on a constaté une nette augmentation des effectifs des forces d'insurrection prêtes à mener des opérations de combat classiques contre les forces de sécurité gouvernementales et internationales, ainsi qu'une nette évolution en ce qui concerne les tactiques employées et la formation des insurgés ».
« Non seulement l'accord de paix conclu le 5 septembre 2006 entre le Pakistan et les Taliban du Nord Waziristan n'a pas empêché que cette région tribale soit utilisée pour préparer des attaques en Afghanistan, contrairement à ce qui était une des dispositions clefs de l'accord, mais en outre le nombre d'incidents a augmenté de 50% à Khost et de 70% à Paktika entre septembre et novembre 2006 », poursuit le Secrétaire général.
Au cours de la période considérée, soit depuis le 11 septembre 2006, le nombre d'attentats-suicide a atteint un niveau record (77 contre 53 au cours des six mois précédents).
« Dans le nord de l'Afghanistan, la violence entre factions et la criminalité continuent de poser un réel problème aux autorités gouvernementales et de représenter un danger pour le personnel des organisations internationales d'aide », s'inquiète Ban Ki-moon, « et le démantèlement des groupes armés illégaux n'a que peu progressé ».
« L'insécurité demeure le principal obstacle à la réalisation des droits de l'homme en Afghanistan », rappelle-t-il, soulignant que « les enseignants et les établissements scolaires continuent d'être la cible d'attaques parfois meurtrières ».
Dans le sud du pays, des affrontements ont provoqué des déplacements de population et affecté l'acheminement de l'aide humanitaire.
« D'après la Force internationale d'assistance à la sécurité, les violences liées à l'insurrection ont provoqué la mort de 134 civils entre octobre 2006 et janvier 2007 », rapporte le Secrétaire général.
« Les incidents survenus en janvier 2007 dans les provinces limitrophes du Pakistan ont été deux fois plus nombreux qu'un an plus tôt. Il est donc essentiel que les Gouvernements afghan et pakistanais coordonnent leurs efforts afin de limiter les incursions de forces d'opposition en Afghanistan ».
En outre, « l'égalité entre les sexes ne progresse guère du fait de la persistance de la discrimination, de l'insécurité et des pratiques coutumières. Des femmes continuent à être victimes de crimes d'honneur de la part de membres de leur famille, notamment si elles ont été violées ou ont cherché à s'enfuir de chez elles ».
Ban Ki-moon juge aussi la corruption généralisée du système judiciaire « extrêmement préoccupante ».
De plus, « l'Afghanistan est toujours aux prises avec la sécheresse ».
« Le déplacement de 15 000 familles dans le sud du pays a suscité de graves préoccupations humanitaires et les organismes des Nations Unies et des ONG ont été appelés à fournir une assistance dans des circonstances difficiles ».
Le Secrétaire général indique également que « la culture du pavot et l'économie de la drogue continuent à gagner du terrain ».
Compte tenu de tous ces facteurs, il estime que « l'heure est venue pour la communauté internationale de reconfirmer son engagement en faveur de l'Afghanistan et d'agir rapidement pour consolider les résultats obtenus au cours des six dernières années ».
« Je recommande par conséquent que le mandat de la MANUA, qui vient à échéance le 24 mars, soit prorogé de 12 mois », conclut-il.
Ce rapport sera examiné demain par le Conseil de sécurité à New York.
« La violence liée à l'insurrection est passée par un maximum en septembre 2006 puis a faibli en raison des efforts intenses déployés pour assurer la sécurité et de l'arrivée de l'hiver », souligne le rapport publié aujourd'hui.
« Le nombre d'incidents au cours des mois d'hiver a néanmoins été très supérieur au nombre enregistré les années précédentes et a été, par exemple, deux fois plus important en janvier 2007 qu'en janvier 2006 », est-il ajouté.
Ban Ki-moon précise que depuis son dernier rapport, « on a constaté une nette augmentation des effectifs des forces d'insurrection prêtes à mener des opérations de combat classiques contre les forces de sécurité gouvernementales et internationales, ainsi qu'une nette évolution en ce qui concerne les tactiques employées et la formation des insurgés ».
« Non seulement l'accord de paix conclu le 5 septembre 2006 entre le Pakistan et les Taliban du Nord Waziristan n'a pas empêché que cette région tribale soit utilisée pour préparer des attaques en Afghanistan, contrairement à ce qui était une des dispositions clefs de l'accord, mais en outre le nombre d'incidents a augmenté de 50% à Khost et de 70% à Paktika entre septembre et novembre 2006 », poursuit le Secrétaire général.
Au cours de la période considérée, soit depuis le 11 septembre 2006, le nombre d'attentats-suicide a atteint un niveau record (77 contre 53 au cours des six mois précédents).
« Dans le nord de l'Afghanistan, la violence entre factions et la criminalité continuent de poser un réel problème aux autorités gouvernementales et de représenter un danger pour le personnel des organisations internationales d'aide », s'inquiète Ban Ki-moon, « et le démantèlement des groupes armés illégaux n'a que peu progressé ».
« L'insécurité demeure le principal obstacle à la réalisation des droits de l'homme en Afghanistan », rappelle-t-il, soulignant que « les enseignants et les établissements scolaires continuent d'être la cible d'attaques parfois meurtrières ».
Dans le sud du pays, des affrontements ont provoqué des déplacements de population et affecté l'acheminement de l'aide humanitaire.
« D'après la Force internationale d'assistance à la sécurité, les violences liées à l'insurrection ont provoqué la mort de 134 civils entre octobre 2006 et janvier 2007 », rapporte le Secrétaire général.
« Les incidents survenus en janvier 2007 dans les provinces limitrophes du Pakistan ont été deux fois plus nombreux qu'un an plus tôt. Il est donc essentiel que les Gouvernements afghan et pakistanais coordonnent leurs efforts afin de limiter les incursions de forces d'opposition en Afghanistan ».
En outre, « l'égalité entre les sexes ne progresse guère du fait de la persistance de la discrimination, de l'insécurité et des pratiques coutumières. Des femmes continuent à être victimes de crimes d'honneur de la part de membres de leur famille, notamment si elles ont été violées ou ont cherché à s'enfuir de chez elles ».
Ban Ki-moon juge aussi la corruption généralisée du système judiciaire « extrêmement préoccupante ».
De plus, « l'Afghanistan est toujours aux prises avec la sécheresse ».
« Le déplacement de 15 000 familles dans le sud du pays a suscité de graves préoccupations humanitaires et les organismes des Nations Unies et des ONG ont été appelés à fournir une assistance dans des circonstances difficiles ».
Le Secrétaire général indique également que « la culture du pavot et l'économie de la drogue continuent à gagner du terrain ».
Compte tenu de tous ces facteurs, il estime que « l'heure est venue pour la communauté internationale de reconfirmer son engagement en faveur de l'Afghanistan et d'agir rapidement pour consolider les résultats obtenus au cours des six dernières années ».
« Je recommande par conséquent que le mandat de la MANUA, qui vient à échéance le 24 mars, soit prorogé de 12 mois », conclut-il.
Ce rapport sera examiné demain par le Conseil de sécurité à New York.
Rains nurture Afghan pursuit of happiness
Water is doing what little else can do in Afghanistan: giving hope to the hopeless
JOE FRIESEN
SPIN BOLDAK, AFGHANISTAN -- For eight years, a drought on the arid plains of southern Afghanistan has devastated crops, displaced families and provided fertile ground for Taliban recruiters and opium growers.
Now, after weeks of heavy rainfall, roads are flooded, water is pooling in the fields and, for the first time since the 2001 U.S.-led invasion, farmers believe they can produce viable crops of wheat, fruit and vegetables. With enough food to feed themselves and earn an income, it's hoped they'll be less likely to take up arms against foreign troops or fuel the booming opium trade.
Haji Abdul Hai Namaty, a senior official with Afghan Ministry of Agriculture in Kandahar, said the rains are cause for rejoicing.
"Our dams are full of water. The desert is green. Every stream is full," he said. "We can't find the limit of this happiness."
JOE FRIESEN
SPIN BOLDAK, AFGHANISTAN -- For eight years, a drought on the arid plains of southern Afghanistan has devastated crops, displaced families and provided fertile ground for Taliban recruiters and opium growers.
Now, after weeks of heavy rainfall, roads are flooded, water is pooling in the fields and, for the first time since the 2001 U.S.-led invasion, farmers believe they can produce viable crops of wheat, fruit and vegetables. With enough food to feed themselves and earn an income, it's hoped they'll be less likely to take up arms against foreign troops or fuel the booming opium trade.
Haji Abdul Hai Namaty, a senior official with Afghan Ministry of Agriculture in Kandahar, said the rains are cause for rejoicing.
"Our dams are full of water. The desert is green. Every stream is full," he said. "We can't find the limit of this happiness."