Quatre entreprises, dont Suez Environnement et Veolia, ont été sélectionnées
pour concourir au renouvellement du contrat du Syndicat des Eaux
d'Ile-de-France (Sedif), portant sur la distribution d'eau potable à 4,2
millions d'habitants de 144 communes d'Ile-de-France.
D'un montant de 371 millions d'euros par an, il s'agit du plus grand marché
de ce type en Europe.
"Quatre entreprises ont été retenues par la commission de la délégation de
service public du Sedif", a indiqué mercredi le syndicat à l'AFP, confirmant
une information parue dans le journal Les Echos.
Veolia, Suez Environnement, la Saur et le groupe Derichebourg associé à
l'allemand Remondis ont été sélectionnés.
Une candidature n'a pas été retenue, celle de la société Chimie Plus, a-t-on
ajouté au Sedif, soulignant que "les compétences et non la taille des
candidats avaient été prises en considération".
Le Sedif avait lancé un appel d'offres en avril, portant sur une délégation
de service public d'une durée de 10 ans et instaurant une "tarification
sociale" de l'eau.
Les entreprises ont jusqu'au 4 décembre pour remettre leur offre.
Le contrat du Sedif est confié à Veolia Eau (ex-Générale des Eaux), depuis
la création du syndicat en 1923. Le dernier contrat, signé en 1962, expire
fin 2010.
L'association pour le contrat mondial de l'eau (ACME) et UFC Que Choisir
dénoncent régulièrement le prix trop élevé de l'eau francilienne, cette
dernière ayant évaluée cette surfacturation à 90 millions d'euros par an,
soit environ 50 euros par habitant.
Une étude commandée par le Sedif estimait que des économies de 35 à 42,5
millions d'euros par an pouvaient être réalisées en rénovant le mode de
gestion actuel.
Le Sedif distribue quotidiennement 800.000 mètres cubes d'eau potable et
dessert 144 communes et sept départements.
(©AFP / 22 juillet 2009 13h15)
Le Sedif vient d'admettre à concourir quatre candidats pour le plus grand
service public de l'eau potable en France, pour l'instant délégué à Veolia
Eau. Ce dernier ainsi que Suez Environnement, le groupe Saur et le
groupement constitué par Derichebourg et l'allemand Remondis devront
remettre leur offre avant le 4 décembre 2009.
C'est la plus grande délégation de service public de l'eau potable en
France et l'une des premières d'Europe, avec 144 communes franciliennes et
4 millions d'usagers. Un contrat de plus de 350 millions d'euros annuels
aujourd'hui détenu par Veolia Eau et qui arrive à terme à fin 2010. Le
Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif), dans le cadre de sa remise en
jeu, vient d'admettre à concourir quatre candidats sur cinq. Sans surprise,
le numéro un mondial des services de l'eau a été retenu : Veolia Eau (12,5
milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2008) détient ce contrat majeur
depuis 1923, avec une dernière attribution en 1962. Son concurrent
principal, Suez Environnement (12,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires
dans l'eau et les déchets), a aussi naturellement été choisi pour
participer à l'appel d'offres. La filiale environnement de GDF-Suez avait
fait savoir dès la fin 2008 dans un courrier aux maires concernés qu'elle
serait candidate et demandait à cette occasion un allotissement
géographique du contrat devant permettre selon elle « d'intensifier la
concurrence » . Ce que les élus du Sedif ont refusé majoritairement.
Mais ce duel au sommet aura aussi à tenir compte de deux autres
compétiteurs : le groupe Saur, troisième acteur de la gestion déléguée de
l'eau en France, a été qualifié pour cette grande bataille. Saur, qui en
2008 a réalisé 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires (dont 79% dans
les services de l'eau), dessert dans l'Hexagone 5,5 millions d'habitants
pour l'eau potable et l'assainissement. Mais si le groupe détient par
exemple Nîmes ou Dinard, il est absent de toutes les grandes villes
françaises. A l'étranger, parmi ses plus importants contrats figurent les
services d'assainissement et de l'eau potable à Gdansk, pour 800.000
usagers.
Cahier des charges
C'est le dernier challenger, un groupement, qui crée la surprise : il est
constitué du groupe Derichebourg (4,3 milliards d'euros de chiffre
d'affaires 2008), spécialisé notamment dans le recyclage et la collecte des
déchets et de l'allemand Remondis (5,6 milliards d'euros de chiffre
d'affaires) via sa filiale Remondis Aqua. « L'idée est de se diversifier
dans les contrats qui ont un lien avec l'environnement »,explique Pascale
Perez, PDG de Derichebourg Environnement-Polyurbaine, qui n'a pas pour
l'instant d'activité dans l'eau. «Notre partenaire a l'expertise dans l'eau
mais veut s'appuyer sur un groupe français et partager les investissements
comme le risque. Nous, nous avons l'expertise dans les ressources humaines,
le code des marchés publics et le fonctionnement des collectivités locales
», justifie la dirigeante.
Au Sedif, on indique que la commission de la délégation de service public «
jugeait de la compétence et non à ce stade-là de la taille des candidats ».
Ces derniers ont reçu hier le cahier des charges, pour lequel le
délégataire actuel a, selon un proche du dossier, transmis toutes les
pièces nécessaires pour élaborer un document précis. Même si, ajoute-t-il,
« s'agissant des installations elles-mêmes, la connaissance de Veolia est
bien meilleure que celle du Sedif ».
Pari sur Veolia Eau
Les concurrents ont jusqu'au 4 décembre 2009 pour remettre leur offre. Un
audit commandé par le Sedif avait estimé l'an dernier qu'il était possible
d'économiser sur ce contrat de 40 à 45 millions d'euros par an.
L'association UFC-Que Choisir avançait une fourchette de 80 à 90 millions
d'euros par an. D'où l'intérêt d'une véritable concurrence. Mais nombreux
sont les observateurs à parier sur le maintien de Veolia Eau. « Il est
rassurant de voir quatre candidats mais c'est aussi un moyen pour les
entreprises de faire parler d'elles au stade des candidatures. Or,
lorsqu'on décide de ne pas faire d'allotissement sur un tel contrat, les
dés sont quasiment joués d'avance. Faire une offre sérieuse sur un tel
périmètre coûte entre 2 à 5 millions d'euros. Saur pourra-t-il le faire ?
Suez apparaît comme la seule alternative crédible, théoriquement »,analyse
Loïc Mahévas, directeur général de Service Public 2000, cabinet de conseil
aux collectivités. Résultats fin mars 2010 avec le choix du délégataire.
ISABELLE FICEK, Les Echos
Le Sedif en chiffres
- 144 communes franciliennes desservies- 540.000 abonnés et plus de 4
millions d'usagers- 800.000 mètres cubes d'eau potable distribués chaque
jour- Budget 2008 : 603 millions d'euros- 95 % de l'eau distribuée est
issue des 3 usines principales du Sedif (celle de Choisy-le-Roi sur la
Seine, celle de Neuilly-sur-Marne/Noisy-le-Grand et celle de
Méry-sur-Oise)- 46 usines relais et 64 réservoirs pour la distribution-
8.764 km de canalisations- Le Sedif compte 91 agents de la fonction
publique territoriale - 1.059 salariés de Veolia Eau travaillent pour cette
délégation de service public.
pour concourir au renouvellement du contrat du Syndicat des Eaux
d'Ile-de-France (Sedif), portant sur la distribution d'eau potable à 4,2
millions d'habitants de 144 communes d'Ile-de-France.
D'un montant de 371 millions d'euros par an, il s'agit du plus grand marché
de ce type en Europe.
"Quatre entreprises ont été retenues par la commission de la délégation de
service public du Sedif", a indiqué mercredi le syndicat à l'AFP, confirmant
une information parue dans le journal Les Echos.
Veolia, Suez Environnement, la Saur et le groupe Derichebourg associé à
l'allemand Remondis ont été sélectionnés.
Une candidature n'a pas été retenue, celle de la société Chimie Plus, a-t-on
ajouté au Sedif, soulignant que "les compétences et non la taille des
candidats avaient été prises en considération".
Le Sedif avait lancé un appel d'offres en avril, portant sur une délégation
de service public d'une durée de 10 ans et instaurant une "tarification
sociale" de l'eau.
Les entreprises ont jusqu'au 4 décembre pour remettre leur offre.
Le contrat du Sedif est confié à Veolia Eau (ex-Générale des Eaux), depuis
la création du syndicat en 1923. Le dernier contrat, signé en 1962, expire
fin 2010.
L'association pour le contrat mondial de l'eau (ACME) et UFC Que Choisir
dénoncent régulièrement le prix trop élevé de l'eau francilienne, cette
dernière ayant évaluée cette surfacturation à 90 millions d'euros par an,
soit environ 50 euros par habitant.
Une étude commandée par le Sedif estimait que des économies de 35 à 42,5
millions d'euros par an pouvaient être réalisées en rénovant le mode de
gestion actuel.
Le Sedif distribue quotidiennement 800.000 mètres cubes d'eau potable et
dessert 144 communes et sept départements.
(©AFP / 22 juillet 2009 13h15)
Le Sedif vient d'admettre à concourir quatre candidats pour le plus grand
service public de l'eau potable en France, pour l'instant délégué à Veolia
Eau. Ce dernier ainsi que Suez Environnement, le groupe Saur et le
groupement constitué par Derichebourg et l'allemand Remondis devront
remettre leur offre avant le 4 décembre 2009.
C'est la plus grande délégation de service public de l'eau potable en
France et l'une des premières d'Europe, avec 144 communes franciliennes et
4 millions d'usagers. Un contrat de plus de 350 millions d'euros annuels
aujourd'hui détenu par Veolia Eau et qui arrive à terme à fin 2010. Le
Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif), dans le cadre de sa remise en
jeu, vient d'admettre à concourir quatre candidats sur cinq. Sans surprise,
le numéro un mondial des services de l'eau a été retenu : Veolia Eau (12,5
milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2008) détient ce contrat majeur
depuis 1923, avec une dernière attribution en 1962. Son concurrent
principal, Suez Environnement (12,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires
dans l'eau et les déchets), a aussi naturellement été choisi pour
participer à l'appel d'offres. La filiale environnement de GDF-Suez avait
fait savoir dès la fin 2008 dans un courrier aux maires concernés qu'elle
serait candidate et demandait à cette occasion un allotissement
géographique du contrat devant permettre selon elle « d'intensifier la
concurrence » . Ce que les élus du Sedif ont refusé majoritairement.
Mais ce duel au sommet aura aussi à tenir compte de deux autres
compétiteurs : le groupe Saur, troisième acteur de la gestion déléguée de
l'eau en France, a été qualifié pour cette grande bataille. Saur, qui en
2008 a réalisé 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires (dont 79% dans
les services de l'eau), dessert dans l'Hexagone 5,5 millions d'habitants
pour l'eau potable et l'assainissement. Mais si le groupe détient par
exemple Nîmes ou Dinard, il est absent de toutes les grandes villes
françaises. A l'étranger, parmi ses plus importants contrats figurent les
services d'assainissement et de l'eau potable à Gdansk, pour 800.000
usagers.
Cahier des charges
C'est le dernier challenger, un groupement, qui crée la surprise : il est
constitué du groupe Derichebourg (4,3 milliards d'euros de chiffre
d'affaires 2008), spécialisé notamment dans le recyclage et la collecte des
déchets et de l'allemand Remondis (5,6 milliards d'euros de chiffre
d'affaires) via sa filiale Remondis Aqua. « L'idée est de se diversifier
dans les contrats qui ont un lien avec l'environnement »,explique Pascale
Perez, PDG de Derichebourg Environnement-Polyurbaine, qui n'a pas pour
l'instant d'activité dans l'eau. «Notre partenaire a l'expertise dans l'eau
mais veut s'appuyer sur un groupe français et partager les investissements
comme le risque. Nous, nous avons l'expertise dans les ressources humaines,
le code des marchés publics et le fonctionnement des collectivités locales
», justifie la dirigeante.
Au Sedif, on indique que la commission de la délégation de service public «
jugeait de la compétence et non à ce stade-là de la taille des candidats ».
Ces derniers ont reçu hier le cahier des charges, pour lequel le
délégataire actuel a, selon un proche du dossier, transmis toutes les
pièces nécessaires pour élaborer un document précis. Même si, ajoute-t-il,
« s'agissant des installations elles-mêmes, la connaissance de Veolia est
bien meilleure que celle du Sedif ».
Pari sur Veolia Eau
Les concurrents ont jusqu'au 4 décembre 2009 pour remettre leur offre. Un
audit commandé par le Sedif avait estimé l'an dernier qu'il était possible
d'économiser sur ce contrat de 40 à 45 millions d'euros par an.
L'association UFC-Que Choisir avançait une fourchette de 80 à 90 millions
d'euros par an. D'où l'intérêt d'une véritable concurrence. Mais nombreux
sont les observateurs à parier sur le maintien de Veolia Eau. « Il est
rassurant de voir quatre candidats mais c'est aussi un moyen pour les
entreprises de faire parler d'elles au stade des candidatures. Or,
lorsqu'on décide de ne pas faire d'allotissement sur un tel contrat, les
dés sont quasiment joués d'avance. Faire une offre sérieuse sur un tel
périmètre coûte entre 2 à 5 millions d'euros. Saur pourra-t-il le faire ?
Suez apparaît comme la seule alternative crédible, théoriquement »,analyse
Loïc Mahévas, directeur général de Service Public 2000, cabinet de conseil
aux collectivités. Résultats fin mars 2010 avec le choix du délégataire.
ISABELLE FICEK, Les Echos
Le Sedif en chiffres
- 144 communes franciliennes desservies- 540.000 abonnés et plus de 4
millions d'usagers- 800.000 mètres cubes d'eau potable distribués chaque
jour- Budget 2008 : 603 millions d'euros- 95 % de l'eau distribuée est
issue des 3 usines principales du Sedif (celle de Choisy-le-Roi sur la
Seine, celle de Neuilly-sur-Marne/Noisy-le-Grand et celle de
Méry-sur-Oise)- 46 usines relais et 64 réservoirs pour la distribution-
8.764 km de canalisations- Le Sedif compte 91 agents de la fonction
publique territoriale - 1.059 salariés de Veolia Eau travaillent pour cette
délégation de service public.