Agur, une société du pays basque, estime avoir été injustement écartée du marché de l'eau yonnais. C'est Veolia qui a actuellement en charge la distribution de l'eau potable ainsi que le traitement des eaux usées. Le marché arrive à son terme fin juin.
Agur, société indépendante intéressée par le marché de l'eau yonnais, estime avoir été mise hors jeu.Elle menace la ville d'un recours devant le tribunal administratif.
Enquête
C'est une société du Pays basque, qui a son siège à Bayonne. À la fin de l'été dernier, Agur fait savoir à la ville de La Roche-sur-Yon qu'elle est intéressée par le marché de l'eau à La Roche-sur-Yon, le contrat de délégataire (avec Véolia) arrivant à échéance au mois de juin 2009. Agur adresse son « CV », argumente, pièces à l'appui, sur son savoir-faire technique et ses capacités financières.
La réponse de la ville tombe, c'est non. « La ville a manifestement estimé que nous n'étions pas de taille pour concourir, et nous n'avons donc jamais eu le cahier des charges », analyse Hervé Bouhineau, directeur commercial de la société. Sauf qu'Agur ne l'entend pas de cette oreille. « La ville ne nous connaît pas, ce qui est normal, on ne s'appelle pas Suez ou Veolia, on est une société indépendante, plus connue dans le sud-ouest. Mais j'ai demandé que l'on soit reçu. »
C'est ce que la société réclame en octobre dernier, toujours par courrier. « Et nouveau refus », indique-t-on, du côté de chez Agur, qui ne comprend pas. « On veut pouvoir travailler et se battre à la loyale contre nos concurrents », argumente Hervé Bouhineau. La société de Bayonne a donc décidé de taper plus fort. Voilà quelques jours, elle a envoyé un ultime courrier à la ville.
« On a le sentiment d'avoir été écarté »
Cette fois-ci, elle la menace d'un recours devant le tribunal administratif, « parce qu'on ne nous a pas donné notre chance, on a le sentiment d'avoir été écarté », commente Hervé Bouhineau. « S'il le faut, nous essaierons d'obtenir la suspension du vote portant sur le marché de l'eau prévu lors du conseil municipal du 4 février prochain. »
Côté ville, on affiche ¯ officiellement du moins ¯ une grande sérénité et on s'abrite derrière les procédures, « qui sont très encadrées », pour en dire le moins possible. « On est fier du travail que l'on a fait dans le seul intérêt des Yonnais », réaffirme Stéphane Ibarra, l'élu en charge de ce dossier ultrasensible, où des dissensions fortes existent, dans la majorité mais aussi à l'intérieur même du camp socialiste.
Tout juste consent-il à dire que « la candidature d'Agur a été étudiée sur la base de critères objectifs portant sur les aspects juridiques, financiers et techniques ». Concernant le recours juridique d'Agur, le monsieur « eau » de la ville ne veut pas en dire plus. L'élu a désormais les yeux rivés sur la séance du conseil municipal du 4 février. Ce soir-là, les élus doivent trancher et faire un choix engageant la ville pour une bonne dizaine d'années. À moins que le « petit poucet » basque ne vienne jouer les trouble-fête.
Philippe ECALLE.
Ouest-France
Agur, société indépendante intéressée par le marché de l'eau yonnais, estime avoir été mise hors jeu.Elle menace la ville d'un recours devant le tribunal administratif.
Enquête
C'est une société du Pays basque, qui a son siège à Bayonne. À la fin de l'été dernier, Agur fait savoir à la ville de La Roche-sur-Yon qu'elle est intéressée par le marché de l'eau à La Roche-sur-Yon, le contrat de délégataire (avec Véolia) arrivant à échéance au mois de juin 2009. Agur adresse son « CV », argumente, pièces à l'appui, sur son savoir-faire technique et ses capacités financières.
La réponse de la ville tombe, c'est non. « La ville a manifestement estimé que nous n'étions pas de taille pour concourir, et nous n'avons donc jamais eu le cahier des charges », analyse Hervé Bouhineau, directeur commercial de la société. Sauf qu'Agur ne l'entend pas de cette oreille. « La ville ne nous connaît pas, ce qui est normal, on ne s'appelle pas Suez ou Veolia, on est une société indépendante, plus connue dans le sud-ouest. Mais j'ai demandé que l'on soit reçu. »
C'est ce que la société réclame en octobre dernier, toujours par courrier. « Et nouveau refus », indique-t-on, du côté de chez Agur, qui ne comprend pas. « On veut pouvoir travailler et se battre à la loyale contre nos concurrents », argumente Hervé Bouhineau. La société de Bayonne a donc décidé de taper plus fort. Voilà quelques jours, elle a envoyé un ultime courrier à la ville.
« On a le sentiment d'avoir été écarté »
Cette fois-ci, elle la menace d'un recours devant le tribunal administratif, « parce qu'on ne nous a pas donné notre chance, on a le sentiment d'avoir été écarté », commente Hervé Bouhineau. « S'il le faut, nous essaierons d'obtenir la suspension du vote portant sur le marché de l'eau prévu lors du conseil municipal du 4 février prochain. »
Côté ville, on affiche ¯ officiellement du moins ¯ une grande sérénité et on s'abrite derrière les procédures, « qui sont très encadrées », pour en dire le moins possible. « On est fier du travail que l'on a fait dans le seul intérêt des Yonnais », réaffirme Stéphane Ibarra, l'élu en charge de ce dossier ultrasensible, où des dissensions fortes existent, dans la majorité mais aussi à l'intérieur même du camp socialiste.
Tout juste consent-il à dire que « la candidature d'Agur a été étudiée sur la base de critères objectifs portant sur les aspects juridiques, financiers et techniques ». Concernant le recours juridique d'Agur, le monsieur « eau » de la ville ne veut pas en dire plus. L'élu a désormais les yeux rivés sur la séance du conseil municipal du 4 février. Ce soir-là, les élus doivent trancher et faire un choix engageant la ville pour une bonne dizaine d'années. À moins que le « petit poucet » basque ne vienne jouer les trouble-fête.
Philippe ECALLE.
Ouest-France