La Chine constate que leurs usines chimiques sont des épées de Damoclès pour la qualité de leurs cours d'eau

100 tonnes de composés de benzène dans le fleuve Songhua dans le nord de la Chine
Cette révélation, fondée sur une enquête du gouvernement qui a étudié 21000 usines chimiques sur les rives chinoises, alerte le gouvernement de Pékin des conséquences du développement industriel trop rapide qui a diminué les capacité du pays à réguler leurs dangers sur l'environnement.
Plus de la moitié des usines chimiques, situées en bord de rivières, le sont sur les rives des fleuves les plus célèbres de Chine : Comme le fleuve Jaune et le Yangtze, qui coulent sur des milliers de kilomètres et traversent des concentrations de population dépendantes de ces voies navigables et de leur alimentation en eau potable. Deux usages essentiels à la vie, tout autant que l'irrigation qu'ils permettent.
L'enquête a aussi montré que beaucoup de ces usines n'ont pas conduit d'études d'impact appropriées sur l'environnement et déversent régulièrement leurs déchets, non traités, directement dans les cours d'eau.
Le gouvernement a mené cette enquête à la suite de l'explosion de l'usine chimique en novembre dernier qui a déversé 100 tonnes de composés de benzène dans le fleuve Songhua dans le nord-est de la province chinoise "Jilin", forçant la ville de "Harbin" à couper l'eau à 3.8 millions de personnes pendant cinq jours. La crise a forcé le chef de l'Administration de la Protection de l'environnement à démissionner.
Zhou Shengxian, le nouveau chef de l'Environnement, a annoncé lors d'une conférence de presse que les enquêtes continuaient et qu'il faudrait du temps pour identifier toutes les usines en cause.
Zhou a reconnu que ces problèmes étaient liés au développement exponentiel du pays, qui a mis l'économie en avant par rapport à l'environnement. Mais il a précisé que le pays travaillait pour changer de cap.
"Dans les années qui ont précédé au développement de la Chine, nous avons sacrifié l'environnement au seul profit des bénéfices économiques," a avoué Zhou. "Maintenant le gouvernement chinois a pris la décision opportune d'arrêter cette approche conventionnelle du développement, que l'on peut caractériser ainsi : la destruction et la pollution d'abord, le traitement plus tard."
Bien que la Chine ait ordonné des lois environnementales nationales, les écologistes accusent les "affaires" et les fonctionnaires locaux de les avoir facilement ignorées.
Le gouvernement avoue, par conséquent, que, dans les campagnes, 300 millions de chinois consomment de l'eau contaminée et qu'environ 90 % des villes de Chine dispose d'eau souterraine polluée.
Des problèmes environnementaux et les difficultés pour adresser ses griefs à une juridiction compétente ont contribué à la montée en puissance de la colère de l'opinion publique et des manifestations. L'année dernière, la police nationale a enregistré un record de 87 000 protestations, en hausse par rapport au 74000 en 2004.
Bien que dans les causes de cette agitation il faille inclure les allégations de corruption, les usurpations de terrains et les salaires impayés, la dégradation environnementale a eu un rôle certain dans plusieurs incidents largement rendus publics.
En avril, des milliers de personnes en Chine orientale se sont heurtés avec la police au sujet de la pollution engendrée par des usines chimiques qui "tuait" leur récolte. En Chine du sud, en décembre, la police a ouvert le feu sur une foule de villageois manifestant contre la construction d'une centrale électrique et tuant au moins trois d'entre eux.
"Ces heurts sont inévitables parce qu'il n'y a aucune étude d'évaluation environnementale adéquate et aucune participation publique des citoyens à ces décisions" renchérit Sheri Liao, le président de Village Mondial Beijing, une association environnementale à but non lucratif. "Nous avons besoin de débats publics pour permettre aux gens d'aider le gouvernement à contrôler la qualité de notre eau."
Le niveau atteint par la crise de "Harbin" et le risque d'une mauvaise image internationale de la Chine ont mis une nouvelle pression sur le gouvernement afin qu'il protége son environnement. De surcroît, Le fleuve Songhua coupe à travers au moins deux villes principales chinoises et coule dans le territoire de Khabarovsk à l'extrême-orient de la Russie.
La réaction, très lente, des fonctionnaires locaux a gaspillé un temps précieux au nettoyage et a stimulé la panique, selon les rapports qu'en ont fait les médias. Un maire-adjoint de la ville de Jilin avait même nié que l'accident pourrait empoisonner les circuits d'alimentation en eau.
Pékin dans son rapport a précisé que le contrôle des puits le long du Songhua n'avait révélé aucun niveau risqué de composés de benzène.
Mais les inspecteurs du Programme Environnemental des Nations unies ont soulevé le problème de la recontamination après le dégel de la rivière au printemps.
Cependant, cela ne devrait pas être un problème, d'après Chen Jining, un professeur à l'Institut d'Université Tsinghua de Science Environnementale et d'Ingénierie et membre de l'équipe d'évaluation environnementale du gouvernement.
Quand le dégel commencera, dit-il "la concentration de nitrobenzène de la rivière peut monter, mais elle ne devrait pas dépasser les normes nationales sur une grande échelle." Il affirme que, de toute façon, le gouvernement dispose de la technologie suffisante pour y remédier même si ces niveaux devaient être en excédent.
Source : Ching-Ching Ni, Journaliste au Times
Plus de la moitié des usines chimiques, situées en bord de rivières, le sont sur les rives des fleuves les plus célèbres de Chine : Comme le fleuve Jaune et le Yangtze, qui coulent sur des milliers de kilomètres et traversent des concentrations de population dépendantes de ces voies navigables et de leur alimentation en eau potable. Deux usages essentiels à la vie, tout autant que l'irrigation qu'ils permettent.
L'enquête a aussi montré que beaucoup de ces usines n'ont pas conduit d'études d'impact appropriées sur l'environnement et déversent régulièrement leurs déchets, non traités, directement dans les cours d'eau.
Le gouvernement a mené cette enquête à la suite de l'explosion de l'usine chimique en novembre dernier qui a déversé 100 tonnes de composés de benzène dans le fleuve Songhua dans le nord-est de la province chinoise "Jilin", forçant la ville de "Harbin" à couper l'eau à 3.8 millions de personnes pendant cinq jours. La crise a forcé le chef de l'Administration de la Protection de l'environnement à démissionner.
Zhou Shengxian, le nouveau chef de l'Environnement, a annoncé lors d'une conférence de presse que les enquêtes continuaient et qu'il faudrait du temps pour identifier toutes les usines en cause.
Zhou a reconnu que ces problèmes étaient liés au développement exponentiel du pays, qui a mis l'économie en avant par rapport à l'environnement. Mais il a précisé que le pays travaillait pour changer de cap.
"Dans les années qui ont précédé au développement de la Chine, nous avons sacrifié l'environnement au seul profit des bénéfices économiques," a avoué Zhou. "Maintenant le gouvernement chinois a pris la décision opportune d'arrêter cette approche conventionnelle du développement, que l'on peut caractériser ainsi : la destruction et la pollution d'abord, le traitement plus tard."
Bien que la Chine ait ordonné des lois environnementales nationales, les écologistes accusent les "affaires" et les fonctionnaires locaux de les avoir facilement ignorées.
Le gouvernement avoue, par conséquent, que, dans les campagnes, 300 millions de chinois consomment de l'eau contaminée et qu'environ 90 % des villes de Chine dispose d'eau souterraine polluée.
Des problèmes environnementaux et les difficultés pour adresser ses griefs à une juridiction compétente ont contribué à la montée en puissance de la colère de l'opinion publique et des manifestations. L'année dernière, la police nationale a enregistré un record de 87 000 protestations, en hausse par rapport au 74000 en 2004.
Bien que dans les causes de cette agitation il faille inclure les allégations de corruption, les usurpations de terrains et les salaires impayés, la dégradation environnementale a eu un rôle certain dans plusieurs incidents largement rendus publics.
En avril, des milliers de personnes en Chine orientale se sont heurtés avec la police au sujet de la pollution engendrée par des usines chimiques qui "tuait" leur récolte. En Chine du sud, en décembre, la police a ouvert le feu sur une foule de villageois manifestant contre la construction d'une centrale électrique et tuant au moins trois d'entre eux.
"Ces heurts sont inévitables parce qu'il n'y a aucune étude d'évaluation environnementale adéquate et aucune participation publique des citoyens à ces décisions" renchérit Sheri Liao, le président de Village Mondial Beijing, une association environnementale à but non lucratif. "Nous avons besoin de débats publics pour permettre aux gens d'aider le gouvernement à contrôler la qualité de notre eau."
Le niveau atteint par la crise de "Harbin" et le risque d'une mauvaise image internationale de la Chine ont mis une nouvelle pression sur le gouvernement afin qu'il protége son environnement. De surcroît, Le fleuve Songhua coupe à travers au moins deux villes principales chinoises et coule dans le territoire de Khabarovsk à l'extrême-orient de la Russie.
La réaction, très lente, des fonctionnaires locaux a gaspillé un temps précieux au nettoyage et a stimulé la panique, selon les rapports qu'en ont fait les médias. Un maire-adjoint de la ville de Jilin avait même nié que l'accident pourrait empoisonner les circuits d'alimentation en eau.
Pékin dans son rapport a précisé que le contrôle des puits le long du Songhua n'avait révélé aucun niveau risqué de composés de benzène.
Mais les inspecteurs du Programme Environnemental des Nations unies ont soulevé le problème de la recontamination après le dégel de la rivière au printemps.
Cependant, cela ne devrait pas être un problème, d'après Chen Jining, un professeur à l'Institut d'Université Tsinghua de Science Environnementale et d'Ingénierie et membre de l'équipe d'évaluation environnementale du gouvernement.
Quand le dégel commencera, dit-il "la concentration de nitrobenzène de la rivière peut monter, mais elle ne devrait pas dépasser les normes nationales sur une grande échelle." Il affirme que, de toute façon, le gouvernement dispose de la technologie suffisante pour y remédier même si ces niveaux devaient être en excédent.
Source : Ching-Ching Ni, Journaliste au Times