Interview

Il y a quelques années, j'ai lu un article sur les montagnes. Il débutait en disant que nous considérions les montagnes comme inaltérables, qui durent toujours, au moins à l’échelle humaine. Mais en fait, les montagnes appartiennent à certains écosystèmes les plus vulnérables dans le monde du fait de la fonte rapide des glaciers. La moitié de la population mondiale dépend des rivières issues de glaciers pour leur ressource en eau douce.
Des glaciers de l'Himalaya alimentent sept grandes rivières asiatiques - les Ganges, l'Indus, le Brahmaputra, le Salween, le Mekong, le Yangtze et le Huang Il – qui assurent l'alimentation en eau de toute l'année pour deux milliards de personnes.
Mais les glaciers de L'Himalaya reculent vite. Récemment l'Académie Chinoise de Sciences a annoncé que les glaciers tibétains se réduisent de sept % chaque année, ce qui signifie qu’ils auront diminué de moitié à chaque décennie.
Chaque année, la perte est équivalente au flux annuel de la rivière Jaune. Dans le Gange, cette perte d'eau pourrait réduire les flux de septembre-juillet de deux tiers, impliquant 500 millions de personnes et 35 % des terres irriguées indiennes.
En Amérique du Sud, dans les Andes « sèches », actuellement la fonte contribue plus au flux des rivières que les averses, même pendant la saison des pluies.
La réduction des émissions de gaz à effet de serre pour arrêter le réchauffement mondial se révèle extrêmement importante pour la prévention des nations entières à se prémunir de la sécheresse - et de la faim, l'eau étant étroitement liée à la production de l’alimentation.
Une personne moyenne boit quatre litres d'eau par jour, mais l'eau nécessaire pour produire notre alimentation quotidienne doit être environ de 2000 litres.
Malheureusement, l'eau souterraine est utilisée plus rapidement qu'elle ne se renouvelle. Dans beaucoup d'endroits, la formation d'eau souterraine est si lente qu'elle est appelée fossile.
Les rivières sont asséchées avant qu'elles n'atteignent la mer comme au Colorado aux USA et en Chine pour la rivière Jaune particulièrement mis en évidence.
La révolution verte, qui a triplé la récolte mondiale de céréales de 1950 à 2000, était surtout basée sur une irrigation extensive. Les experts parlent d'une « production sous bulle » signifiant ainsi que l'irrigation était pensée sans plan de gestion durable.
Il semble qu’il soit à la mode de préconiser la privatisation des ressources d'eau comme un moyen d'arrêter le gaspillage. Mais nous devons nous assurer qu'il y a une différence entre la marchandisation de l’eau et sa privatisation.
L'eau serait gaspillée quand elle est d'accès gratuit, de même que pour l'énergie bon marché, ce qui justifierait un prix pour l'eau, au moins pour l'eau courante dans des villes afin de financer la construction et la maintenance d'infrastructures pour l'eau.
Mais quel prix est socialement acceptable dans des pays pauvres ? Dans beaucoup de pays, les plus pauvres n'ont pas de canalisations d'eau dans leurs maisons; ils doivent donc acheter leur eau dans la rue à des prix d’autant plus élevés.
Une autre question se pose.
Qui devrait bénéficier de cet argent ? L'Eau est une nécessité de la vie, une fois connectés à un réseau d'eau, les consommateurs ont peu ou pas le choix. Je pense que les compagnies d'eau devraient être la propriété des services publics des villes.
Dans beaucoup de pays, la privatisation de l'eau a signifié la permission aux sociétés privées de faire de l'argent avec l'eau fossile souterraine, comme la production de boissons embouteillées. Quand les réservoirs sont vides, ces sociétés privées laissent les communautés locales sans eau souterraine.
Un nouveau phénomène donne un peu d'espoir grâce à un mouvement populaire en Inde qui préconise la récupération des eaux de pluie. La remise en état de vieux canaux traditionnels permet de récupérer l'eau pendant la saison des pluies au lieu de la laisser s'écouler à la mer.
Dans beaucoup de villages, cela a été couronné de succès. Pour moi, il semble que les coopératives locales sont une façon appropriée de l'organiser, pas des sociétés privées.
Des glaciers de l'Himalaya alimentent sept grandes rivières asiatiques - les Ganges, l'Indus, le Brahmaputra, le Salween, le Mekong, le Yangtze et le Huang Il – qui assurent l'alimentation en eau de toute l'année pour deux milliards de personnes.
Mais les glaciers de L'Himalaya reculent vite. Récemment l'Académie Chinoise de Sciences a annoncé que les glaciers tibétains se réduisent de sept % chaque année, ce qui signifie qu’ils auront diminué de moitié à chaque décennie.
Chaque année, la perte est équivalente au flux annuel de la rivière Jaune. Dans le Gange, cette perte d'eau pourrait réduire les flux de septembre-juillet de deux tiers, impliquant 500 millions de personnes et 35 % des terres irriguées indiennes.
En Amérique du Sud, dans les Andes « sèches », actuellement la fonte contribue plus au flux des rivières que les averses, même pendant la saison des pluies.
La réduction des émissions de gaz à effet de serre pour arrêter le réchauffement mondial se révèle extrêmement importante pour la prévention des nations entières à se prémunir de la sécheresse - et de la faim, l'eau étant étroitement liée à la production de l’alimentation.
Une personne moyenne boit quatre litres d'eau par jour, mais l'eau nécessaire pour produire notre alimentation quotidienne doit être environ de 2000 litres.
Malheureusement, l'eau souterraine est utilisée plus rapidement qu'elle ne se renouvelle. Dans beaucoup d'endroits, la formation d'eau souterraine est si lente qu'elle est appelée fossile.
Les rivières sont asséchées avant qu'elles n'atteignent la mer comme au Colorado aux USA et en Chine pour la rivière Jaune particulièrement mis en évidence.
La révolution verte, qui a triplé la récolte mondiale de céréales de 1950 à 2000, était surtout basée sur une irrigation extensive. Les experts parlent d'une « production sous bulle » signifiant ainsi que l'irrigation était pensée sans plan de gestion durable.
Il semble qu’il soit à la mode de préconiser la privatisation des ressources d'eau comme un moyen d'arrêter le gaspillage. Mais nous devons nous assurer qu'il y a une différence entre la marchandisation de l’eau et sa privatisation.
L'eau serait gaspillée quand elle est d'accès gratuit, de même que pour l'énergie bon marché, ce qui justifierait un prix pour l'eau, au moins pour l'eau courante dans des villes afin de financer la construction et la maintenance d'infrastructures pour l'eau.
Mais quel prix est socialement acceptable dans des pays pauvres ? Dans beaucoup de pays, les plus pauvres n'ont pas de canalisations d'eau dans leurs maisons; ils doivent donc acheter leur eau dans la rue à des prix d’autant plus élevés.
Une autre question se pose.
Qui devrait bénéficier de cet argent ? L'Eau est une nécessité de la vie, une fois connectés à un réseau d'eau, les consommateurs ont peu ou pas le choix. Je pense que les compagnies d'eau devraient être la propriété des services publics des villes.
Dans beaucoup de pays, la privatisation de l'eau a signifié la permission aux sociétés privées de faire de l'argent avec l'eau fossile souterraine, comme la production de boissons embouteillées. Quand les réservoirs sont vides, ces sociétés privées laissent les communautés locales sans eau souterraine.
Un nouveau phénomène donne un peu d'espoir grâce à un mouvement populaire en Inde qui préconise la récupération des eaux de pluie. La remise en état de vieux canaux traditionnels permet de récupérer l'eau pendant la saison des pluies au lieu de la laisser s'écouler à la mer.
Dans beaucoup de villages, cela a été couronné de succès. Pour moi, il semble que les coopératives locales sont une façon appropriée de l'organiser, pas des sociétés privées.
Water policy: A thirsty planet

Climate change and falling water tables are having a dramatic effect on the world’s water resources, writes Satu Hassi MEP. A few years ago, I read an article on mountains. It began by saying that we consider mountains to be something very robust, something that lasts forever, at least in human timescales. But in fact, mountains belong to some of the most vulnerable ecosystems in the world because mountain glaciers are rapidly melting. Half the world’s population depends on rivers starting from mountain glaciers as their freshwater source.
Himalayan glaciers feed seven great Asian rivers - the Ganges, Indus, Brahmaputra, Salween, Mekong, Yangtze and Huang He - ensuring a year-round water supply for two billion people.
But the Himalayan glaciers are retreating fast. Recently the Chinese academy of sciences announced that the Tibetan glaciers are shrinking by seven per cent every year, which means that these great glaciers will halve every decade.
Each year, the loss of ice is equivalent to the annual flow of the Yellow river. In the Ganges alone, this loss of glacier melt water could reduce July-September flows by two thirds, causing water shortages for 500 million people and 35 per cent of India’s irrigated land.
In South America, in the dry Andes, glacial melt water contributes more to river flow than rainfall, even during the rainy season.
Reducing greenhouse gas emissions to stop global warming is extremely important in preventing whole nations from turning thirsty - and hungry, since water is closely linked to food production.
An average person drinks four litres of water a day, but the water required to produce our daily food is much more, around 2,000 litres.
Unfortunately, groundwater is being used more rapidly than it is being formed. In many areas, the formation of groundwater is so slow that it is called “fossil water”. Water tables are falling in countries that contain more than half of the world’s population.
However, falling water tables are hidden from the public’s view. Rivers that are drained dry before they reach the sea such as the Colorado in the US and the Yellow river in China are more clearly visible.
The “green revolution”, which tripled the world grain harvest from 1950 to 2000, was very much based on expanding irrigation. Experts speak about the “food bubble”, meaning unsustainable use of water for irrigation.
It seems to be fashionable to advocate privatisation of water resources as a way to stop wasting water. But we have to ensure that there is a difference between the pricing of water and privatisation.
As “free” water is wasted, just as too-cheap energy is wasted, so it makes sense to have a price for water, at least for tap water in cities, to finance building and maintenance of water infrastructure.
But what kind of price is socially acceptable in poor countries? In many countries, the poorest people do not have water pipelines in their homes; they have to buy their water in the street with the resultant high price.
And there is another question.
Who should get the money? Water is a necessity for life, but once connected into a water pipeline network, consumers have little or no choice. I think that water companies in cities should be publicly owned.
In many countries, water privatisation has meant allowing private companies to make money from fossil groundwater, for example to produce bottled drinks. When these reservoirs are empty, local communities are left without groundwater.
One phenomenon creating hope is a new grassroots movement in India, spreading so called rainwater harvesting. This revival of old traditions channels and stores rainwater during the rainy season, saving water that would otherwise just flow rapidly into the sea.
In many villages, this has been successful. For me, it seems that local cooperatives are a suitable way to organise this, not private firms.
Water policy: EU challenges
Himalayan glaciers feed seven great Asian rivers - the Ganges, Indus, Brahmaputra, Salween, Mekong, Yangtze and Huang He - ensuring a year-round water supply for two billion people.
But the Himalayan glaciers are retreating fast. Recently the Chinese academy of sciences announced that the Tibetan glaciers are shrinking by seven per cent every year, which means that these great glaciers will halve every decade.
Each year, the loss of ice is equivalent to the annual flow of the Yellow river. In the Ganges alone, this loss of glacier melt water could reduce July-September flows by two thirds, causing water shortages for 500 million people and 35 per cent of India’s irrigated land.
In South America, in the dry Andes, glacial melt water contributes more to river flow than rainfall, even during the rainy season.
Reducing greenhouse gas emissions to stop global warming is extremely important in preventing whole nations from turning thirsty - and hungry, since water is closely linked to food production.
An average person drinks four litres of water a day, but the water required to produce our daily food is much more, around 2,000 litres.
Unfortunately, groundwater is being used more rapidly than it is being formed. In many areas, the formation of groundwater is so slow that it is called “fossil water”. Water tables are falling in countries that contain more than half of the world’s population.
However, falling water tables are hidden from the public’s view. Rivers that are drained dry before they reach the sea such as the Colorado in the US and the Yellow river in China are more clearly visible.
The “green revolution”, which tripled the world grain harvest from 1950 to 2000, was very much based on expanding irrigation. Experts speak about the “food bubble”, meaning unsustainable use of water for irrigation.
It seems to be fashionable to advocate privatisation of water resources as a way to stop wasting water. But we have to ensure that there is a difference between the pricing of water and privatisation.
As “free” water is wasted, just as too-cheap energy is wasted, so it makes sense to have a price for water, at least for tap water in cities, to finance building and maintenance of water infrastructure.
But what kind of price is socially acceptable in poor countries? In many countries, the poorest people do not have water pipelines in their homes; they have to buy their water in the street with the resultant high price.
And there is another question.
Who should get the money? Water is a necessity for life, but once connected into a water pipeline network, consumers have little or no choice. I think that water companies in cities should be publicly owned.
In many countries, water privatisation has meant allowing private companies to make money from fossil groundwater, for example to produce bottled drinks. When these reservoirs are empty, local communities are left without groundwater.
One phenomenon creating hope is a new grassroots movement in India, spreading so called rainwater harvesting. This revival of old traditions channels and stores rainwater during the rainy season, saving water that would otherwise just flow rapidly into the sea.
In many villages, this has been successful. For me, it seems that local cooperatives are a suitable way to organise this, not private firms.
Water policy: EU challenges