
Il s'agit entre autres.
a) Des infrastructures.
De l'ensemble de ces difficultés, la priorité semble être donnée à la réalisation des infrastructures qui se substituent le plus souvent à l'ensemble de la question de l'eau. Loin de minimiser l'importance de la réalisation des infrastructures, il est important de savoir que la simple réalisation des infrastructures n'est pas une fin en soi au regard de la complexité de la question.
Pour s'en convaincre, un séjour sur le terrain démontre à suffisance que implanter des puits et des adductions d'eau ne suffit pas pour permettre un accès à l'eau potable de l'ensemble des consommateurs. Pire, ces points d'eau ont tendance à devenir la propriété exclusive de quelqu'un ou de quelques uns contraignant la majorité à l'exclusion et à l'abandon du point d'eau. Ces exclus vont poursuivre leur approvisionnement au niveau des eaux insalubres des puisards, mares ou fleuves pendant que les estimations théoriques de ceux qui ont en charge la question de l'eau, parlent d’un taux de couverture théorique actuel au Mali estimé à 60 %. Mais un tel taux bien de réalités occultées même comme la répartition inégale dans le temps et dans l'espace mais aussi, une forme de gestion qui exclut bien de consommateurs.
b) Par rapport à la pollution.
La pollution est présentée en général comme un danger imminent surtout pour les grands cours d'eau comme le fleuve Niger. Les pollueurs sont nombreux: les simples usagers, les hôtels, les teinturières et les industries. L'action de ces différents acteurs contribue à produire des déchets nuisibles qui se déversent directement dans les fleuves et autres cours d'eau. Ces pratiques très néfastes sont fustigées par l'ensemble des riverains de ces cours d'eau ainsi que par les autorités. Cependant une autre forme de pollution plus grave et plus dangereuse est volontairement tue par l'ensemble des participants du récent salon de l’eau : le SIDEAU : il s'agit de la pollution tant des eaux de surface que de la nappe souterraine par les mines d'or disséminées à travers les première et troisième régions du Mali.
Cette autre pollution est grave parce qu'elle contamine les eaux souterraines pour des décennies voire des centaines d'années selon les estimations des experts en la matière. De même, les coûts de décontamination sont tellement élevés qu'ils ne saurait être à la portée d'un pays aux ressources limitées comme le Mali. Pourtant cette forme de pollution ne fait l'objet d'aucune attention particulière de la part de nos hautes autorités et des responsables à la base.
Cette question doit être une des missions essentielles de la GIRE présentée comme une nouvelle trouvaille miracle pour résoudre la problématique de l'eau. Nous pensons que toute politique de gestion durable de l'eau ou de l'environnement doit résoudre cette question sous peine de compromettre les générations futures. Cette pollution est dangereuse dans la mesure où les produits polluants provenant du traitement des minerais sont des poisons mortels pour les hommes et les animaux à court terme dans les eaux de surface et à long terme au niveau des eaux souterraines.
U[c) Le financement de l'eau. ]U
Oui au coût du service de l’eau ; non à la marchandisation de cette ressource vitale :
La question du financement de l’eau a un lien étroit avec la réalisation des infrastructures en même temps qu'elle dépasse aussi ce niveau technique. La dimension politique de la question du financement est très importante et mérite d’être clarifiée. A ce niveau il est important de relever un grand paradoxe : en même temps que se pose le problème de financement, se bousculent aussi aux portillons des bailleurs potentiels. De notre point de vue, l'option politique en matière de l'eau est fondamentale et ne doit souffrir d’aucune ambiguïté.
Nous pensons aussi et tenons à dire que la politique de l'eau d'un pays (le Mali ne saurait être l'exception) doit intégrer, tenir compte de l’adhésion et de la volonté de la base constituée des consommateurs avant toute décision. De même, elle doit s'accorder avec la réalité culturelle des concernés. Les maliens dans leur généralité s'opposent à la vente de l'eau donc à sa réduction comme une simple marchandise. Cela est culturellement, socialement et symboliquement inacceptable sans nier que les services liés à l'eau aient un coût. Cette attitude constitue à notre avis un élément de base, un préalable qui doit guider toute la volonté politique de l'eau.
- - De la question d'infrastructures ;
- - De la pollution de l'eau ;
- - Du problème de financement de l'eau ; etc.
a) Des infrastructures.
De l'ensemble de ces difficultés, la priorité semble être donnée à la réalisation des infrastructures qui se substituent le plus souvent à l'ensemble de la question de l'eau. Loin de minimiser l'importance de la réalisation des infrastructures, il est important de savoir que la simple réalisation des infrastructures n'est pas une fin en soi au regard de la complexité de la question.
Pour s'en convaincre, un séjour sur le terrain démontre à suffisance que implanter des puits et des adductions d'eau ne suffit pas pour permettre un accès à l'eau potable de l'ensemble des consommateurs. Pire, ces points d'eau ont tendance à devenir la propriété exclusive de quelqu'un ou de quelques uns contraignant la majorité à l'exclusion et à l'abandon du point d'eau. Ces exclus vont poursuivre leur approvisionnement au niveau des eaux insalubres des puisards, mares ou fleuves pendant que les estimations théoriques de ceux qui ont en charge la question de l'eau, parlent d’un taux de couverture théorique actuel au Mali estimé à 60 %. Mais un tel taux bien de réalités occultées même comme la répartition inégale dans le temps et dans l'espace mais aussi, une forme de gestion qui exclut bien de consommateurs.
b) Par rapport à la pollution.
La pollution est présentée en général comme un danger imminent surtout pour les grands cours d'eau comme le fleuve Niger. Les pollueurs sont nombreux: les simples usagers, les hôtels, les teinturières et les industries. L'action de ces différents acteurs contribue à produire des déchets nuisibles qui se déversent directement dans les fleuves et autres cours d'eau. Ces pratiques très néfastes sont fustigées par l'ensemble des riverains de ces cours d'eau ainsi que par les autorités. Cependant une autre forme de pollution plus grave et plus dangereuse est volontairement tue par l'ensemble des participants du récent salon de l’eau : le SIDEAU : il s'agit de la pollution tant des eaux de surface que de la nappe souterraine par les mines d'or disséminées à travers les première et troisième régions du Mali.
Cette autre pollution est grave parce qu'elle contamine les eaux souterraines pour des décennies voire des centaines d'années selon les estimations des experts en la matière. De même, les coûts de décontamination sont tellement élevés qu'ils ne saurait être à la portée d'un pays aux ressources limitées comme le Mali. Pourtant cette forme de pollution ne fait l'objet d'aucune attention particulière de la part de nos hautes autorités et des responsables à la base.
Cette question doit être une des missions essentielles de la GIRE présentée comme une nouvelle trouvaille miracle pour résoudre la problématique de l'eau. Nous pensons que toute politique de gestion durable de l'eau ou de l'environnement doit résoudre cette question sous peine de compromettre les générations futures. Cette pollution est dangereuse dans la mesure où les produits polluants provenant du traitement des minerais sont des poisons mortels pour les hommes et les animaux à court terme dans les eaux de surface et à long terme au niveau des eaux souterraines.
U[c) Le financement de l'eau. ]U
Oui au coût du service de l’eau ; non à la marchandisation de cette ressource vitale :
La question du financement de l’eau a un lien étroit avec la réalisation des infrastructures en même temps qu'elle dépasse aussi ce niveau technique. La dimension politique de la question du financement est très importante et mérite d’être clarifiée. A ce niveau il est important de relever un grand paradoxe : en même temps que se pose le problème de financement, se bousculent aussi aux portillons des bailleurs potentiels. De notre point de vue, l'option politique en matière de l'eau est fondamentale et ne doit souffrir d’aucune ambiguïté.
Nous pensons aussi et tenons à dire que la politique de l'eau d'un pays (le Mali ne saurait être l'exception) doit intégrer, tenir compte de l’adhésion et de la volonté de la base constituée des consommateurs avant toute décision. De même, elle doit s'accorder avec la réalité culturelle des concernés. Les maliens dans leur généralité s'opposent à la vente de l'eau donc à sa réduction comme une simple marchandise. Cela est culturellement, socialement et symboliquement inacceptable sans nier que les services liés à l'eau aient un coût. Cette attitude constitue à notre avis un élément de base, un préalable qui doit guider toute la volonté politique de l'eau.
Un cri d'alarme,

En d'autres termes, cela sonne comme un cri d'alarme, une interpellation de l'ensemble des responsables de ce pays pour un choix judicieux des partenaires financiers pour l'eau au Mali. Or , nous nous permettons d'attirer l'attention et cela avec insistance sur le danger imminent d'un accaparement du domaine de l'eau par des partenaires financiers qui ont donné la preuve de leur incapacité à améliorer les conditions de vie de nos populations. Ces institutions qui ont donné la preuve de leur mépris et de leur incapacité à conduire des programmes économiques qu'elles ont tant venté à travers les différents ajustements qui n'ont conduit qu'au désastre.
Ces institutions tentent encore de s'infiltrer dans la question de l'eau à visage couvert dans l'optique d’insérer l'eau dans le lot des biens économiques qu'il faut rentabiliser même si une telle option plonge les populations déjà très éprouvées par la paupérisation généralisée et galopante. Il faudra faire échec à ces manœuvres qui tentent de s'imposer, de nous imposer une vision mercantile de l'eau qui est avec l'air les deux ressources les plus vitales. Une telle ressource ne peut et ne doit pas être abandonnée aux mains des marchands sans foi ni loi et guidés seulement par l'appât du gain.
Ces institutions tentent encore de s'infiltrer dans la question de l'eau à visage couvert dans l'optique d’insérer l'eau dans le lot des biens économiques qu'il faut rentabiliser même si une telle option plonge les populations déjà très éprouvées par la paupérisation généralisée et galopante. Il faudra faire échec à ces manœuvres qui tentent de s'imposer, de nous imposer une vision mercantile de l'eau qui est avec l'air les deux ressources les plus vitales. Une telle ressource ne peut et ne doit pas être abandonnée aux mains des marchands sans foi ni loi et guidés seulement par l'appât du gain.
Le prix de l'eau dépend d'abord des conditions de la négociation entre acteurs et du poids politique de ces acteurs

La récente expérience de l'Energie du Mali a montré que l'accès démocratique à l'eau n'est pas donné pour acquis car la tentative des hautes autorités du Mali a conduit à la rupture du contrat avec le principal partenaire. A ce niveau, il faut saluer la portée politique de cet acte des autorités qui ont pris leur courage à deux mains pour aller dans le sens de l'intérêt du peuple en réduisant les coûts exorbitants de l'eau et de l'énergie.
Mais ne soyons pas naïfs, il faut de la vigilance pour qu'il n'y ait pas un retour à la case départ. Les multinationales qui se sont emparé de la gestion de l'eau un peu partout dans le monde en infligeant des misères aux populations, ne sont pas sur le point d'abdiquer. Vigilance encore car ces multinationales, même dans les pays développés imposent leur gestion opaque faite de spoliation des consommateurs. Les exemples de la France et de l'Argentine sont assez édifiants. Malgré l'existence des moyens techniques appropriés et des capacités humaines importantes, ces pays n'ont pas pu empêché une gestion calamiteuse de l'eau.
Roger Lenglet et Jean Luc Touly soulignent avec force que :" le prix de l'eau relève donc d'un calcul très différent de celui que l'on peut naïvement imaginer. Il dépend d'abord des conditions de la négociation entre acteurs et du poids politique de ces acteurs. Il ne reflète en aucune façon le coût réel de ce bien pour les différents payeurs : les particuliers, moindres consommateurs payent plus que les surconsommateurs. En d'autres termes le prix "viole" à la fois les critères d'efficacité économique et d'équité sociale".
Ceci démontre que dans notre cas, il faut une conjugaison des efforts de l'ensemble des acteurs pour éviter le pire. A l'heure actuelle où tous les discours concourent à la lutte pour réduire la pauvreté, il est très important de faire le lien de cette lutte avec la question de l'eau. Cette lutte doit être plus ambitieuse et passer inéluctablement par l'accès à tous à l'eau comme un droit inaliénable au plan individuel et collectif.
L'eau, source de vie et intrant essentiel dans l'ensemble de nos activités économiques, risque d'être la voie royale de construction et d'accentuation de la pauvreté en Afrique en général et au Mali en particulier. Pour s'en convaincre, il convient de faire cas ici de l'exemple du Sri Lanka. En effet, c'est à travers la gestion de l'eau que la Banque Mondiale est parvenue à la privatisation du foncier agricole, pour saccager les petites exploitations agricoles obligées d'abandonner la culture millénaire du riz cédant le terrain aux multinationales de l'Agro Business de s'installer dans ce pays et pratiquer les cultures de rente. Celles-ci vont menacer de quitter le pays au regard du coût de travail très élevé. Ce qui va obliger les autorités du Sri Lanka d'adopter un profil bas et accepter un rabais drastique du salaire des employés agricoles.
Mais ne soyons pas naïfs, il faut de la vigilance pour qu'il n'y ait pas un retour à la case départ. Les multinationales qui se sont emparé de la gestion de l'eau un peu partout dans le monde en infligeant des misères aux populations, ne sont pas sur le point d'abdiquer. Vigilance encore car ces multinationales, même dans les pays développés imposent leur gestion opaque faite de spoliation des consommateurs. Les exemples de la France et de l'Argentine sont assez édifiants. Malgré l'existence des moyens techniques appropriés et des capacités humaines importantes, ces pays n'ont pas pu empêché une gestion calamiteuse de l'eau.
Roger Lenglet et Jean Luc Touly soulignent avec force que :" le prix de l'eau relève donc d'un calcul très différent de celui que l'on peut naïvement imaginer. Il dépend d'abord des conditions de la négociation entre acteurs et du poids politique de ces acteurs. Il ne reflète en aucune façon le coût réel de ce bien pour les différents payeurs : les particuliers, moindres consommateurs payent plus que les surconsommateurs. En d'autres termes le prix "viole" à la fois les critères d'efficacité économique et d'équité sociale".
Ceci démontre que dans notre cas, il faut une conjugaison des efforts de l'ensemble des acteurs pour éviter le pire. A l'heure actuelle où tous les discours concourent à la lutte pour réduire la pauvreté, il est très important de faire le lien de cette lutte avec la question de l'eau. Cette lutte doit être plus ambitieuse et passer inéluctablement par l'accès à tous à l'eau comme un droit inaliénable au plan individuel et collectif.
L'eau, source de vie et intrant essentiel dans l'ensemble de nos activités économiques, risque d'être la voie royale de construction et d'accentuation de la pauvreté en Afrique en général et au Mali en particulier. Pour s'en convaincre, il convient de faire cas ici de l'exemple du Sri Lanka. En effet, c'est à travers la gestion de l'eau que la Banque Mondiale est parvenue à la privatisation du foncier agricole, pour saccager les petites exploitations agricoles obligées d'abandonner la culture millénaire du riz cédant le terrain aux multinationales de l'Agro Business de s'installer dans ce pays et pratiquer les cultures de rente. Celles-ci vont menacer de quitter le pays au regard du coût de travail très élevé. Ce qui va obliger les autorités du Sri Lanka d'adopter un profil bas et accepter un rabais drastique du salaire des employés agricoles.
Aucun pays aux ressources limitées comme le nôtre n'est à l'abri d'un tel drame à condition qu'il s'impose souverainement sur la question de l'eau

Pour notre part, nous disons qu'aucun pays aux ressources limitées comme le nôtre n'est à l'abri d'un tel drame à condition qu'il s'impose souverainement sur la question de l'eau. Ce qui nous amène à dire que la gestion de l'eau nécessite :
- Une prise de conscience de l'ensemble des acteurs notamment les consommateurs sur la question de l’eau ;
- Un engagement politique des élus locaux et des parlementaires pour la démocratisation de l'accès à l'eau ;
- Un partenariat public- public à privilégier ;
- Une politique de l'eau qui tienne compte des réalités socio-culturelles des maliens ;
- La mise en place d'un fonds de l'eau qui sera doté par les fonds du trésor public, des collectivités et des partenaires qui acceptent et adhèrent à notre politique de l'eau ;
- Une solidarité nationale et internationale sur cette question cruciale. Nous pensons que la prise en compte de ces éléments sus mentionnés et leur bonne articulation permettront de lever les goulots d'étranglement qui confinent la question de l'eau comme marginale.
Rédacteur(s): CISSE Alou Hamadoun Socio-économiste, Comité Malien pour la défense de l’Eau
Le Républicain
2006-04-21
- Une prise de conscience de l'ensemble des acteurs notamment les consommateurs sur la question de l’eau ;
- Un engagement politique des élus locaux et des parlementaires pour la démocratisation de l'accès à l'eau ;
- Un partenariat public- public à privilégier ;
- Une politique de l'eau qui tienne compte des réalités socio-culturelles des maliens ;
- La mise en place d'un fonds de l'eau qui sera doté par les fonds du trésor public, des collectivités et des partenaires qui acceptent et adhèrent à notre politique de l'eau ;
- Une solidarité nationale et internationale sur cette question cruciale. Nous pensons que la prise en compte de ces éléments sus mentionnés et leur bonne articulation permettront de lever les goulots d'étranglement qui confinent la question de l'eau comme marginale.
Rédacteur(s): CISSE Alou Hamadoun Socio-économiste, Comité Malien pour la défense de l’Eau
Le Républicain
2006-04-21