Union des consommateurs : une campagne « eau-réconciliation 2015 »

C'est la sécheresse de l'été 2005 qui a servi de révélateur. Et déjà les perspectives de l'été prochain sont plutôt sombres, en particulier dans les Pays de Loire et en Charente-Poitou où on peut craindre d'éventuelles ruptures. « Cette pression aura des conséquences fondamentales sur l'évolution du prix de l'eau », relève Alain Bazot, le président de l'UFC-Que Choisir, qui a lancé lundi soir à Nantes la campagne « Eau-réconciliation 2015 » des consommateurs vers les agriculteurs ».
La sécheresse permet une prise de conscience. 80 % des consommateurs trouvent l'eau trop chère, sans savoir ce que recouvre réellement le prix, celui du traitement et de l'assainissement ». Auparavant, il avait visité, à Ligné, la ferme laitière des frères Dupas, grande consommatrice d'eau en dépit d'investissements environnementaux importants. Car si l'agriculture est un des facteurs essentiels de la pollution de l'eau par les nitrates, les pesticides et l'irrigation, « ce sont bien les consommateurs qui, à l'autre bout de la chaîne, paient le traitement d'une eau de plus en plus rare ». Mais le président de Que Choisir se refuse à entrer dans un débat polémique, privilégiant une « dynamique vertueuse qui responsabilise la pollution agricole et aide à changer les modes de production ».
Un milliard d'euros
En fait, il s'agit de peser sur le projet de loi sur l'eau qui sera présenté à l'Assemblée nationale au printemps. « Le ministère de l'Agriculture devrait consacrer 40 % des aides agroenvironnementales (400 millions d'euros) à la protection de la ressource aquatique », indique François Carlier, responsable de l'environnement à Que Choisir. Mais il suggère aussi fortement une autre utilisation de la réforme de la Politique agricole commune (Pac). Celle permettant de transférer des crédits d'aide à la production vers la protection de l'environnement et à la qualité des produits. « Il faudrait dégager un milliard d'euros pour la politique agricole de l'eau. Ce serait aussi un moyen de faire valoir un budget de la Pac plus présentable en Europe. Il serait en outre compatible avec les règles de l'organisation mondiale du commerce (OMC) ».
Une option qui n'a, pour le moment, pas été retenue par le ministère de l'Agriculture. « Il est fondamental que le ministre de l'Écologie montre l'exemple ». L'idée est enfin de reverser le produit des taxes sur la pollution et l'irrigation aux agriculteurs s'engageant à des cultures plus diversifiées que le « tout maïs ». « Il n'y a pas de culture diabolique mais un manque de diversité. Les primes pourraient être moins nombreuses, mais mieux ciblées et mieux dotées pour être réellement incitatives. L'élevage à l'herbe et la rotation des cultures davantage encouragée. Ce serait un signe fort ». Le président de l'UFC-Que Choisir se veut conciliant : « Les consommateurs sont prêts à financer le prix de l'eau, à condition que s'amorce une nouvelle agriculture, moins polluante», et à terme moins coûteuse en charges différées. Cette première journée de campagne sera suivie le 2 mars d'un débat à Redon avec le représentant de l'association « Eau et rivières de Bretagne ».
La sécheresse permet une prise de conscience. 80 % des consommateurs trouvent l'eau trop chère, sans savoir ce que recouvre réellement le prix, celui du traitement et de l'assainissement ». Auparavant, il avait visité, à Ligné, la ferme laitière des frères Dupas, grande consommatrice d'eau en dépit d'investissements environnementaux importants. Car si l'agriculture est un des facteurs essentiels de la pollution de l'eau par les nitrates, les pesticides et l'irrigation, « ce sont bien les consommateurs qui, à l'autre bout de la chaîne, paient le traitement d'une eau de plus en plus rare ». Mais le président de Que Choisir se refuse à entrer dans un débat polémique, privilégiant une « dynamique vertueuse qui responsabilise la pollution agricole et aide à changer les modes de production ».
Un milliard d'euros
En fait, il s'agit de peser sur le projet de loi sur l'eau qui sera présenté à l'Assemblée nationale au printemps. « Le ministère de l'Agriculture devrait consacrer 40 % des aides agroenvironnementales (400 millions d'euros) à la protection de la ressource aquatique », indique François Carlier, responsable de l'environnement à Que Choisir. Mais il suggère aussi fortement une autre utilisation de la réforme de la Politique agricole commune (Pac). Celle permettant de transférer des crédits d'aide à la production vers la protection de l'environnement et à la qualité des produits. « Il faudrait dégager un milliard d'euros pour la politique agricole de l'eau. Ce serait aussi un moyen de faire valoir un budget de la Pac plus présentable en Europe. Il serait en outre compatible avec les règles de l'organisation mondiale du commerce (OMC) ».
Une option qui n'a, pour le moment, pas été retenue par le ministère de l'Agriculture. « Il est fondamental que le ministre de l'Écologie montre l'exemple ». L'idée est enfin de reverser le produit des taxes sur la pollution et l'irrigation aux agriculteurs s'engageant à des cultures plus diversifiées que le « tout maïs ». « Il n'y a pas de culture diabolique mais un manque de diversité. Les primes pourraient être moins nombreuses, mais mieux ciblées et mieux dotées pour être réellement incitatives. L'élevage à l'herbe et la rotation des cultures davantage encouragée. Ce serait un signe fort ». Le président de l'UFC-Que Choisir se veut conciliant : « Les consommateurs sont prêts à financer le prix de l'eau, à condition que s'amorce une nouvelle agriculture, moins polluante», et à terme moins coûteuse en charges différées. Cette première journée de campagne sera suivie le 2 mars d'un débat à Redon avec le représentant de l'association « Eau et rivières de Bretagne ».