La rencontre a été introduite par une communication présentée par Mehdi Lahlou et Aziz Latrach.
Cette communication a traité dans une première partie des fondements et des insuffisances de la loi sur l'eau (Loi 10-95) ainsi que
des engagements internationaux du Maroc au sujet du Droit à l'eau, aussi bien à Istanbul, lors du Forum mondial de l'eau de 2009, qu'aux Nations Unies, en juin 2010, lorsque le Maroc a joint sa signature à celle de 125 autres pays pour adopter une résolution à ce propos.
La deuxième partie de la communication a été consacrée à montrer le gap qui existe dans l'intervention des autorités publiques marocaines entre leurs déclarations de principe
et les lois qu'elles ont solennellement adoptées et leurs comportement effectif à tous les niveaux portant sur la ''gouvernance'' de l'eau et ses modes d'appropriation/gestion que ce soit dans les secteurs agricole, touristique et industriel ou pour ce qui porte sur l'eau potable, dans les villes comme en milieu rural.
L'accent a été porté particulièrement sur la question de l'eau agricole, de son gaspillage et de la non récupération de son coût auprès des gros exploitants agricoles.
L'expérience de la Gestion déléguée - comme mode de distribution de l'eau et de l'électricité dans certaines grandes villes marocaines - a été analysée dans ses grandes lignes. Pour l'essentiel, cette expérience a été jugée comme ayant été un échec autant d'un point de vue technique, financier et opérationnel que du point de vue de la réalisation des objectifs d'une eau de meilleure qualité, accessible à l'ensemble de la population, y compris des citoyens démunis.
Dans le même sens, les intervenants ont évoqué le processus, qui est allé en s'accélérant au cours des dernières années, de concession de sources d'eau douce au capital privé - national ou étranger - que ce soit dans la région de Fès (avec Aïn Saiss), d'Imouzzer (avec Aïn Soltane), de Chaouen (avec Aïn Chefchaouen) ou à Ben S'mim, où l'eau de la source du village a été mise sur le marché sous la dénomination trompeuse de Aïn Ifrane.
Dans ce processus, où l'économie de rente est apparue dans son expression la plus basique, est apparu également au grand jour le décalage qui existe entre la ''proclamation officielle du respect du droit à l'eau'' et la spoliation des populations de ce droit au profit de quelques intérêts privés, comme cela été le cas à Aîn Soltane (où la transaction a été déoncé y compris par la Cour des comptes de son rapport annuel pour 2009) et comme le prouve aussi, d'une façon emblématique, l'exemple du village de Ben S'mim, où, malgré le refus total et maintes fois répété, durant plus de dix par la population et ses représentants, l'Etat a fini par faire le choix d'un projet privé de mise en bouteille d'une partie des eaux du village contre les intérêts vitaux de l'ensemble des villageois qui en vivent.
Le débat qui a suivi la communication a porté sur ces différents éléments, leurs motivations et leurs conséquences de même qu'il s'est attaqué à d'autres situations où il apparaît que le droit à l'eau au Maroc est de plus en plus menacé, pas seulement par des comportements de l'administration qui ignorent le caractère fondamentalement social du Service public de l'eau, mais aussi par diverses sources de pollutions industrielles et agricoles (dans le Ghrab, au Souss, dans les régions de Rabat et Casablanca, ou à Oued-Zem et Khouribga) et aussi par la raréfication physique (régions de Zagora, Ouarzazate, Agadir, Essaouira, etc...) et les gaspillages (agriculture, tourisme, avec des Golfs qui s'étendent à l'infini.
Vu l'extrême sensibilité et la complexité de toutes les thématiques abordées, une proposition a été faite d'engager une réflexion approfondie sur le sujet et d'appeler à la tenue d'un symposium national qui se conclurait par l'élaboration d'un plan d'actions - nationales et régionales - de nature à assurer la préservation de l'eau dans notre pays, à en consacrer son caractère de bien commun et à y garantir le droit d'accès pour tous.
Cette communication a traité dans une première partie des fondements et des insuffisances de la loi sur l'eau (Loi 10-95) ainsi que
des engagements internationaux du Maroc au sujet du Droit à l'eau, aussi bien à Istanbul, lors du Forum mondial de l'eau de 2009, qu'aux Nations Unies, en juin 2010, lorsque le Maroc a joint sa signature à celle de 125 autres pays pour adopter une résolution à ce propos.
La deuxième partie de la communication a été consacrée à montrer le gap qui existe dans l'intervention des autorités publiques marocaines entre leurs déclarations de principe
et les lois qu'elles ont solennellement adoptées et leurs comportement effectif à tous les niveaux portant sur la ''gouvernance'' de l'eau et ses modes d'appropriation/gestion que ce soit dans les secteurs agricole, touristique et industriel ou pour ce qui porte sur l'eau potable, dans les villes comme en milieu rural.
L'accent a été porté particulièrement sur la question de l'eau agricole, de son gaspillage et de la non récupération de son coût auprès des gros exploitants agricoles.
L'expérience de la Gestion déléguée - comme mode de distribution de l'eau et de l'électricité dans certaines grandes villes marocaines - a été analysée dans ses grandes lignes. Pour l'essentiel, cette expérience a été jugée comme ayant été un échec autant d'un point de vue technique, financier et opérationnel que du point de vue de la réalisation des objectifs d'une eau de meilleure qualité, accessible à l'ensemble de la population, y compris des citoyens démunis.
Dans le même sens, les intervenants ont évoqué le processus, qui est allé en s'accélérant au cours des dernières années, de concession de sources d'eau douce au capital privé - national ou étranger - que ce soit dans la région de Fès (avec Aïn Saiss), d'Imouzzer (avec Aïn Soltane), de Chaouen (avec Aïn Chefchaouen) ou à Ben S'mim, où l'eau de la source du village a été mise sur le marché sous la dénomination trompeuse de Aïn Ifrane.
Dans ce processus, où l'économie de rente est apparue dans son expression la plus basique, est apparu également au grand jour le décalage qui existe entre la ''proclamation officielle du respect du droit à l'eau'' et la spoliation des populations de ce droit au profit de quelques intérêts privés, comme cela été le cas à Aîn Soltane (où la transaction a été déoncé y compris par la Cour des comptes de son rapport annuel pour 2009) et comme le prouve aussi, d'une façon emblématique, l'exemple du village de Ben S'mim, où, malgré le refus total et maintes fois répété, durant plus de dix par la population et ses représentants, l'Etat a fini par faire le choix d'un projet privé de mise en bouteille d'une partie des eaux du village contre les intérêts vitaux de l'ensemble des villageois qui en vivent.
Le débat qui a suivi la communication a porté sur ces différents éléments, leurs motivations et leurs conséquences de même qu'il s'est attaqué à d'autres situations où il apparaît que le droit à l'eau au Maroc est de plus en plus menacé, pas seulement par des comportements de l'administration qui ignorent le caractère fondamentalement social du Service public de l'eau, mais aussi par diverses sources de pollutions industrielles et agricoles (dans le Ghrab, au Souss, dans les régions de Rabat et Casablanca, ou à Oued-Zem et Khouribga) et aussi par la raréfication physique (régions de Zagora, Ouarzazate, Agadir, Essaouira, etc...) et les gaspillages (agriculture, tourisme, avec des Golfs qui s'étendent à l'infini.
Vu l'extrême sensibilité et la complexité de toutes les thématiques abordées, une proposition a été faite d'engager une réflexion approfondie sur le sujet et d'appeler à la tenue d'un symposium national qui se conclurait par l'élaboration d'un plan d'actions - nationales et régionales - de nature à assurer la préservation de l'eau dans notre pays, à en consacrer son caractère de bien commun et à y garantir le droit d'accès pour tous.