Le prix de l’eau enregistre une hausse spectaculaire à Rambouillet. Cette augmentation est justifiée par les travaux de mise aux normes du système de traitement des eaux usées.
Véronique Beaugrand | Publié le 09.09.2011
Certains habitants de Rambouillet ont failli s’étrangler en recevant leur facture d’eau cet été. Le prix du mètre cube a augmenté de 21%, passant de 4,58 € à 5,54 €. Une hausse spectaculaire dénoncée par un élu de l’opposition de gauche, Jean-Luc Trotignon, par ailleurs chef de file aux prochaines élections sénatoriales de la liste Relever la démocratie.
Dans la région mantaise, une baisse de 18%
Pour une famille de 4 personnes, cela représente un surcoût annuel d’environ 115 € pour une consommation moyenne de 120 m3.
« Nous avions déjà à Rambouillet une eau parmi les plus chères de France. Début 2010, elle était facturée à 4,58 € le mètre cube quand la moyenne nationale était de 3,09 €, mais là, c’est le coup de massue. Nous sommes maintenant à un prix supérieur de 80% à cette dernière moyenne nationale », répète à l’envi cet élu, qui déclare avoir été contacté par « des habitants choqués par cette hausse brutale ».
La part du Sirr explose
Certains internautes ont d’ailleurs fait part de leur désarroi sur la Toile. « Personnellement, je trouve la facture très (trop) salée et illisible. Alors, à quand une gestion de l’eau potable qui ne nous coûte pas une véritable fortune? » indique un habitant sous le pseudo d’Aspirine.
L’élu, lui, tient à lever tout quiproquo. « Ce sont uniquement les augmentations de 12% et 5,5% des parts communales et, surtout, de 72% de la part du Syndicat intercommunal de la région de Rambouillet (Sirr)* qui font exploser la facture, explique Jean-Luc Trotignon, et non pas, comme ont pu le croire les habitants, le changement de délégataire de service public de l’eau potable qui est intervenu lors de l’envoi des factures. »
L’opposant à Gérard Larcher, maire UMP et président du Sénat, voit dans cette envolée du prix « le résultat d’une gestion catastrophique » et en profite pour tirer à boulets rouges sur le deuxième homme de l’Etat, également président du syndicat en question depuis 2008. « Les gens ont l’impression d’une deuxième affaire du Sictom (NDLR : super syndicat des ordures ménagères de Rambouillet qui avait enregistré un déficit abyssal de plus de 10 M€). »
Gérard Larcher s’inscrit en faux. « Depuis 2006, le Sirr a réalisé d’importants investissements à la station d’épuration. Le coût total s’élève à 5, 578 M€ dont 4, 436 M€ depuis 2007. Pour cela, il a bénéficié de subventions. Mais il a également dû mettre la main à la poche et recourir à l’emprunt. » Seul hic, le Sirr ne produisait pas de recettes suffisantes pour pratiquer un autofinancement satisfaisant. D’ailleurs, en 2007, un rapport de la chambre régionale des comptes concluait sur « la nécessité pour le syndicat d’ajuster de manière significative la surtaxe d’assainissement ». Dans la foulée, ses membres adoptaient une hausse de 72%, soit de 1 € à 1,72 € par mètre cube. Seulement il faudra attendre… quatre ans pour sa mise en application.
Un point que ne s’explique pas l’actuel président du Sirr, qui a diligenté une enquête administrative et relativise cette hausse : « Les habitants n’ont pas eu de hausse de surtaxe pendant deux ans. Nous avons fait les travaux pour la mise aux normes du système de traitement des eaux usées. C’est aussi la contrepartie de la défense de l’environnement. »
* Ce syndicat gère également les eaux usées de Gazeran et de Vieille-Eglise.
Le Parisien
Véronique Beaugrand | Publié le 09.09.2011
Certains habitants de Rambouillet ont failli s’étrangler en recevant leur facture d’eau cet été. Le prix du mètre cube a augmenté de 21%, passant de 4,58 € à 5,54 €. Une hausse spectaculaire dénoncée par un élu de l’opposition de gauche, Jean-Luc Trotignon, par ailleurs chef de file aux prochaines élections sénatoriales de la liste Relever la démocratie.
Dans la région mantaise, une baisse de 18%
Pour une famille de 4 personnes, cela représente un surcoût annuel d’environ 115 € pour une consommation moyenne de 120 m3.
« Nous avions déjà à Rambouillet une eau parmi les plus chères de France. Début 2010, elle était facturée à 4,58 € le mètre cube quand la moyenne nationale était de 3,09 €, mais là, c’est le coup de massue. Nous sommes maintenant à un prix supérieur de 80% à cette dernière moyenne nationale », répète à l’envi cet élu, qui déclare avoir été contacté par « des habitants choqués par cette hausse brutale ».
La part du Sirr explose
Certains internautes ont d’ailleurs fait part de leur désarroi sur la Toile. « Personnellement, je trouve la facture très (trop) salée et illisible. Alors, à quand une gestion de l’eau potable qui ne nous coûte pas une véritable fortune? » indique un habitant sous le pseudo d’Aspirine.
L’élu, lui, tient à lever tout quiproquo. « Ce sont uniquement les augmentations de 12% et 5,5% des parts communales et, surtout, de 72% de la part du Syndicat intercommunal de la région de Rambouillet (Sirr)* qui font exploser la facture, explique Jean-Luc Trotignon, et non pas, comme ont pu le croire les habitants, le changement de délégataire de service public de l’eau potable qui est intervenu lors de l’envoi des factures. »
L’opposant à Gérard Larcher, maire UMP et président du Sénat, voit dans cette envolée du prix « le résultat d’une gestion catastrophique » et en profite pour tirer à boulets rouges sur le deuxième homme de l’Etat, également président du syndicat en question depuis 2008. « Les gens ont l’impression d’une deuxième affaire du Sictom (NDLR : super syndicat des ordures ménagères de Rambouillet qui avait enregistré un déficit abyssal de plus de 10 M€). »
Gérard Larcher s’inscrit en faux. « Depuis 2006, le Sirr a réalisé d’importants investissements à la station d’épuration. Le coût total s’élève à 5, 578 M€ dont 4, 436 M€ depuis 2007. Pour cela, il a bénéficié de subventions. Mais il a également dû mettre la main à la poche et recourir à l’emprunt. » Seul hic, le Sirr ne produisait pas de recettes suffisantes pour pratiquer un autofinancement satisfaisant. D’ailleurs, en 2007, un rapport de la chambre régionale des comptes concluait sur « la nécessité pour le syndicat d’ajuster de manière significative la surtaxe d’assainissement ». Dans la foulée, ses membres adoptaient une hausse de 72%, soit de 1 € à 1,72 € par mètre cube. Seulement il faudra attendre… quatre ans pour sa mise en application.
Un point que ne s’explique pas l’actuel président du Sirr, qui a diligenté une enquête administrative et relativise cette hausse : « Les habitants n’ont pas eu de hausse de surtaxe pendant deux ans. Nous avons fait les travaux pour la mise aux normes du système de traitement des eaux usées. C’est aussi la contrepartie de la défense de l’environnement. »
* Ce syndicat gère également les eaux usées de Gazeran et de Vieille-Eglise.
Le Parisien