Paris, le 25 septembre 2013
Monsieur le Président du CNE (Jean Launay (député socialiste du Lot)
Comme membre du comité, la CLCV a pris connaissance de votre tribune relative à la réforme des agences. Si vous êtes bien sûr, libre de vos opinions quant au devenir des agences, nous regrettons que votre expression soit faite en tant que Président du CNE ; ce qui laisse à penser que vos positions sont partagées par les membres du comité. C’est pour cette raison précise que nous les informons de notre désaccord.
Ce présent courrier ne vise pas à une argumentation exhaustive sur le contenu de votre tribune ; la CLCV a exprimé ses positions à de multiples reprises. Il vise plutôt à regretter que votre texte dépasse le simple plaidoyer en faveur des agences de l’eau et constitue un profond déni de réalité. Il est ainsi contestable, à nos yeux, de vouloir minorer la forte hausse des redevances des agences (dont la part dépasse régulièrement les 20 % du tarif) en estimant qu’elle a un faible impact sur le pouvoir d’achat. Un militant de la consommation sait que le pouvoir d’achat n’est pas grevé que par le montant du loyer ; il l’est aussi par l’addition d’une multiplicité de « petites choses » qui augmentent trop vite.
La logique consistant à vouloir attribuer un chèque en blanc à une institution parce que ce chèque représente moins que les dépenses de logement ou de carburant, est un argument qui nous est fourni toutes les semaines de la part de multiples secteurs, et que nous réfutons avec la même constance. Outre le fait que cette hausse vient en partie contrecarrer les efforts de certains élus et professionnels qui, ces dernières années, essayent de modérer ou baisser le tarif hors taxe, elle reflète hélas la grande faiblesse des politiques de prévention et de préservation de la qualité des ressources ; la spirale pollutions/dépollution étant une des principales causes de ce renchérissement. Vous réfutez aussi le fait qu’une logique de guichet se soit développée dans le fonctionnement des agences, alors même que ce travers saute aux yeux (par exemple : imagine-t-on une seule seconde pouvoir remettre en cause significativement les subventions de l’AESN au SIAAP ?).
Vous affirmez « Le principe pollueur-payeur serait mal appliqué. C’est tout l’inverse ! » . Vous faites suivre cette affirmation d’un argumentaire que l’on croirait tiré des « questions réponses » que produisent si souvent les agences de l’eau. Vous comprendrez qu’un tel slogan puisse être irrecevable pour qui connait le déséquilibre des redevances au détriment des ménages ou a lu les
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rapports de la Cour des comptes. Plus encore, sa dimension orwelienne (on pourrait dire « l’eau serait polluée ? C’est tout l’inverse ! »), nuit à l’établissement d’un dialogue nécessaire entre les parties prenantes.
Enfin, vous semblez être satisfait de la gouvernance de l’eau et du niveau de démocratisation de sa gestion que vous mesurez en fonction de la présence de tous les acteurs dans certaines instances, alors que la représentation des ménages y est reconnue comme marginale et que les moyens nécessaires au débat démocratique sont toujours refusés.
Nous arrêtons là notre propos, en vous invitant à ne pas engager la parole du CNE sur une voie aussi personnelle et en souhaitant que le fossé apparu sur ce sujet lors de la Conférence environnementale puisse trouver une issue constructive.
Pour la CLCV,
Claude RÉVEILLAULT (membre du CNE) .
Monsieur le Président du CNE (Jean Launay (député socialiste du Lot)
Comme membre du comité, la CLCV a pris connaissance de votre tribune relative à la réforme des agences. Si vous êtes bien sûr, libre de vos opinions quant au devenir des agences, nous regrettons que votre expression soit faite en tant que Président du CNE ; ce qui laisse à penser que vos positions sont partagées par les membres du comité. C’est pour cette raison précise que nous les informons de notre désaccord.
Ce présent courrier ne vise pas à une argumentation exhaustive sur le contenu de votre tribune ; la CLCV a exprimé ses positions à de multiples reprises. Il vise plutôt à regretter que votre texte dépasse le simple plaidoyer en faveur des agences de l’eau et constitue un profond déni de réalité. Il est ainsi contestable, à nos yeux, de vouloir minorer la forte hausse des redevances des agences (dont la part dépasse régulièrement les 20 % du tarif) en estimant qu’elle a un faible impact sur le pouvoir d’achat. Un militant de la consommation sait que le pouvoir d’achat n’est pas grevé que par le montant du loyer ; il l’est aussi par l’addition d’une multiplicité de « petites choses » qui augmentent trop vite.
La logique consistant à vouloir attribuer un chèque en blanc à une institution parce que ce chèque représente moins que les dépenses de logement ou de carburant, est un argument qui nous est fourni toutes les semaines de la part de multiples secteurs, et que nous réfutons avec la même constance. Outre le fait que cette hausse vient en partie contrecarrer les efforts de certains élus et professionnels qui, ces dernières années, essayent de modérer ou baisser le tarif hors taxe, elle reflète hélas la grande faiblesse des politiques de prévention et de préservation de la qualité des ressources ; la spirale pollutions/dépollution étant une des principales causes de ce renchérissement. Vous réfutez aussi le fait qu’une logique de guichet se soit développée dans le fonctionnement des agences, alors même que ce travers saute aux yeux (par exemple : imagine-t-on une seule seconde pouvoir remettre en cause significativement les subventions de l’AESN au SIAAP ?).
Vous affirmez « Le principe pollueur-payeur serait mal appliqué. C’est tout l’inverse ! » . Vous faites suivre cette affirmation d’un argumentaire que l’on croirait tiré des « questions réponses » que produisent si souvent les agences de l’eau. Vous comprendrez qu’un tel slogan puisse être irrecevable pour qui connait le déséquilibre des redevances au détriment des ménages ou a lu les
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rapports de la Cour des comptes. Plus encore, sa dimension orwelienne (on pourrait dire « l’eau serait polluée ? C’est tout l’inverse ! »), nuit à l’établissement d’un dialogue nécessaire entre les parties prenantes.
Enfin, vous semblez être satisfait de la gouvernance de l’eau et du niveau de démocratisation de sa gestion que vous mesurez en fonction de la présence de tous les acteurs dans certaines instances, alors que la représentation des ménages y est reconnue comme marginale et que les moyens nécessaires au débat démocratique sont toujours refusés.
Nous arrêtons là notre propos, en vous invitant à ne pas engager la parole du CNE sur une voie aussi personnelle et en souhaitant que le fossé apparu sur ce sujet lors de la Conférence environnementale puisse trouver une issue constructive.
Pour la CLCV,
Claude RÉVEILLAULT (membre du CNE) .