
Deux des personnes arrêtées ont bénéficié de la liberté provisoire et deux autres maintenues en état d’arrestation.
Notons que les événements remontent au début du mois quand des habitants de la commune de Ben S’mim, province d’Ifrane, ont organisé une marche pour protester contre ce qu’il jugent une confiscation de l’eau de la source de Ben S’mim par un opérateur français qui a été autorisé à exploiter un projet de mise en bouteille de l’eau de la source. La manifestation aurait dérapé pour terminer dans un affrontement entre les manifestants et les forces de l’ordre.
Certains manifestants se sont pris aux matériels et engins de la société euro-africaine des eaux par des jets de pierre qui ont endommagé le matériel et contraint les forces de l’ordre à intervenir. La confrontation s’est soldée par des arrestations et des blessures de part et d’autre. On a appris de sources officielles que trois éléments des forces auxiliaires ont été grièvement blessés.
Le problème semble dénoter un certain déficit de communication avec les habitants. Notre enquête nous a permis de savoir que le projet a été autorisé par la commune après délibération et que certains représentants des ayants droits et certains représentants d’associations ont été impliqués lors des discussions.
L’investisseur français a d’ailleurs rempli toutes les formalités et conditions légales requises pour l’exploitation de l’eau de la source. Il a payé les droits dus à la direction des eaux et forêts, à la commune rurale et au bassin hydraulique. De sources officielles, on a appris que le promoteur n’exploitera que de la partie due à l’Etat, soit les 60% et ne touchera aucunement à la part de la « jmaâ ».
Du côté des habitants, on assiste à une vraie cacophonie. Les « chorfas » de Ben S’mim réclament des compensations pour leur « Zaouia », d’autres citoyens n’attendent qu’un engagement formel de l’investisseur en faveur de l’embauche des chômeurs de la commune et d’autres encore, les irréductibles, évoquent l’insuffisance de cette ressource et la crainte d’une pénurie qui mettrait à mal une économie rurale qui repose sur cette ressource de plus en plus rare. Ils avancent les chiffres de 3000 personnes et plus de 5000 têtes de bétail qui en pâtiraient.
Ces divergences de point de vue reflètent une certaine inquiétude certes, mais surtout un déficit de dialogue, de concertation effective pour convaincre les habitants du bien fondé de l’option choisie. En tout cas, la répression ne peut que masquer une incapacité de persuasion.
Edité le: samedi 22 septembre 2007.