
Pendant deux heures et demie, Danielle Mitterrand, Jean-Luc Touly, Président de l'Association pour le Contrat Mondial de l'Eau, l'ACME) et des associations écologistes brestoises se sont employés à montrer que les enjeux de l'eau aux échelles locale et nationale.
" En 1992, au sommet de Rio, les chefs d'Etat, ont annoncé qu'en 2000, il y aurait de l'eau partout dans le monde. Aujourd'hui, 1,5 milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau, et 34000 en meurrent chaque jour , "déplorait Danielle Mitterrand, jeudi dernier, lors d'une conférence-débat, sur le droit de l'eau à Brest. Un problème de volonté politique, agravé par la main-mise de multinationales sur un marché juteux et stratégique. C'est précisément cette marchandisation de l'eau d'eau que dénonce Danielle Mitterrand qui vient de lancer le mouvement des porteurs, pour le droit à l'eau ainsi que le guide du citoyen élu pour rétablir la gestion de l'eau en régie directe.
Souvent cité en exemple, le mode de gestion de l'eau,associant public et privé était pointé du doigt, hier, par Jean-Luc Touly. Pollution d'origne agricole, mal maitrisée qui fait de la France, ce n'est pas une nouveauté, le mauvaise élève de l'Europe, et les prix pratiqués par les compagnies de l'eau, jugés exhorbitants ont été mis à l'index.
Reprenant la récente étude de l'UFC QUE CHOISIR ? qui dénonçait " une surfacturation scandaleuse dans les grandes villes" , J-L Touly, président de l'ACME, a dénoncé des pratiques qualifiée de "douteuses". Tous se sont entendus pour demander plus de transparence dans le mode de gestion et son amélioration. Ce qui passerait d'abord par un retour à un service public.
" En 1992, au sommet de Rio, les chefs d'Etat, ont annoncé qu'en 2000, il y aurait de l'eau partout dans le monde. Aujourd'hui, 1,5 milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau, et 34000 en meurrent chaque jour , "déplorait Danielle Mitterrand, jeudi dernier, lors d'une conférence-débat, sur le droit de l'eau à Brest. Un problème de volonté politique, agravé par la main-mise de multinationales sur un marché juteux et stratégique. C'est précisément cette marchandisation de l'eau d'eau que dénonce Danielle Mitterrand qui vient de lancer le mouvement des porteurs, pour le droit à l'eau ainsi que le guide du citoyen élu pour rétablir la gestion de l'eau en régie directe.
Souvent cité en exemple, le mode de gestion de l'eau,associant public et privé était pointé du doigt, hier, par Jean-Luc Touly. Pollution d'origne agricole, mal maitrisée qui fait de la France, ce n'est pas une nouveauté, le mauvaise élève de l'Europe, et les prix pratiqués par les compagnies de l'eau, jugés exhorbitants ont été mis à l'index.
Reprenant la récente étude de l'UFC QUE CHOISIR ? qui dénonçait " une surfacturation scandaleuse dans les grandes villes" , J-L Touly, président de l'ACME, a dénoncé des pratiques qualifiée de "douteuses". Tous se sont entendus pour demander plus de transparence dans le mode de gestion et son amélioration. Ce qui passerait d'abord par un retour à un service public.
INTERVIEW PREPARATOIRE
Brest , jeudi 23 février 2006 - Ouest-France
Danielle Mitterrand vient défendre l'eau. La présidente de France-Libertés invitée par trois associations écologiques.
Danielle Mitterrand passera une bonne partie de la journée à Brest aujourd'hui. Elle participera ce soir à une conférence-débat, à la Maison des syndicats. Thème retenu pour cette rencontre : le droit de l'eau, libre et gratuite. Pour la présidente de France-Libertés, « un peuple qui n'a pas accès à l'eau potable est un peuple opprimé ».
Danielle Mitterrand, on connaît surtout votre action, au sein de France-Libertés, en faveur des peuples opprimés. Pourquoi avoir choisi de défendre l'eau ?
Croyez-vous qu'une population qui n'a pas accès à l'eau potable n'est pas un peuple opprimé ? Comment défendre les droits de l'Homme lorsque la vie quotidienne de nombreuses personnes est suspendue à quelques litres d'eau potable ? La Fondation a vu le jour il y a maintenant 20 ans, en 1986. Et il est vrai que les droits des peuples ont été pour nous une préoccupation permanente.
Si, depuis plusieurs années, la Fondation s'intéresse aux problèmes liés à l'eau, c'est parce que j'ai constaté qu'une des plus importantes préoccupations des populations que je rencontre et dont je reçois les témoignages, concerne l'absence d'eau potable. Savez-vous combien de personnes meurent chaque jour dans le monde pour manque d'eau potable ? 34 000. C'est une situation catastrophique provoquée par une politique économique mondiale qui répond uniquement à une logique liée à la rentabilité.
Au niveau mondial, 1,5 milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable. 2,6 milliards n'ont pas accès à l'assainissement. Même en France, où a priori nous ne manquons pas d'eau, nous rencontrons de graves problèmes : 85 % des fleuves français et 60 % des nappes phréatiques sont pollués, ce qui a de nombreuses conséquences sur la qualité et le prix de l'eau, et représente un véritable souci pour les familles les plus pauvres.
La campagne de sensibilisation « Le droit de l'eau, libre, potable, gratuite » que je mène en ce moment s'inscrit dans une démarche à long terme qui voudrait amener le plus grand nombre de citoyens vers une prise de conscience. C'est aussi une campagne d'appel aux dons, car pour faciliter l'accès à l'eau aux plus démunis, dès aujourd'hui, sans attendre le bon vouloir de nos chefs d'État, nous finançons de nombreuses initiatives locales.
Vous militez, notamment, pour la défense du service public de l'eau. Pour quelles raisons ?
En France, les acteurs locaux, qu'ils soient associatifs ou élus, constituent un réseau de plus en plus dense pour faire face à un problème majeur : celui de la distribution et de l'assainissement. 60 % des municipalités (80 % des usagers) ont délégué ces services à des entreprises privées. Or, dans le cas de ces partenariats public-privé, la facture d'eau est très souvent plus élevée que dans les communes qui gèrent directement ces services, pour une qualité qui n'est pas forcément meilleure.
Il est donc indispensable que les services de l'eau soient financés et gérés dans l'intérêt de la collectivité, car l'accès à l'eau, élément constitutif de la vie, patrimoine commun de l'humanité, relève d'un service public fondamental. En octobre dernier, nous avons lancé dans ce sens un appel, intitulé l'« Appel de Varages pour une gestion publique de l'eau en France » que de nombreux élus locaux ont signé et signent encore.
Depuis plusieurs années, on vous sent un peu en retrait de la vie politique. Pourquoi ?
L'eau et tout ce qui est lié à sa gestion et à sa distribution touchent directement la vie quotidienne des citoyens et donc l'organisation de la société. Par conséquent, la préservation des ressources hydriques et l'inscription du droit d'accès à l'eau dans toutes les constitutions sont des causes particulièrement politiques.
D'ailleurs, lors de nos déplacements en France, nous rencontrons de plus en plus d'élus locaux qui s'intéressent à ce sujet. Et le dialogue avec certains d'entre eux nous a donné l'idée de préparer une sorte de guide, dans lequel les élus, mais aussi les usagers, pourront puiser des informations et des pistes de réflexion pour envisager ensemble une meilleure gestion de l'eau. Finalement, je n'ai jamais été aussi politique dans le sens littéral du terme !
Propos recueillis par Yves-Marie ROBIN .
Conférence-débat, ce soir à 20 h 30, à la Maison des syndicats, rue de l'Harteloire.
Danielle Mitterrand vient défendre l'eau. La présidente de France-Libertés invitée par trois associations écologiques.
Danielle Mitterrand passera une bonne partie de la journée à Brest aujourd'hui. Elle participera ce soir à une conférence-débat, à la Maison des syndicats. Thème retenu pour cette rencontre : le droit de l'eau, libre et gratuite. Pour la présidente de France-Libertés, « un peuple qui n'a pas accès à l'eau potable est un peuple opprimé ».
Danielle Mitterrand, on connaît surtout votre action, au sein de France-Libertés, en faveur des peuples opprimés. Pourquoi avoir choisi de défendre l'eau ?
Croyez-vous qu'une population qui n'a pas accès à l'eau potable n'est pas un peuple opprimé ? Comment défendre les droits de l'Homme lorsque la vie quotidienne de nombreuses personnes est suspendue à quelques litres d'eau potable ? La Fondation a vu le jour il y a maintenant 20 ans, en 1986. Et il est vrai que les droits des peuples ont été pour nous une préoccupation permanente.
Si, depuis plusieurs années, la Fondation s'intéresse aux problèmes liés à l'eau, c'est parce que j'ai constaté qu'une des plus importantes préoccupations des populations que je rencontre et dont je reçois les témoignages, concerne l'absence d'eau potable. Savez-vous combien de personnes meurent chaque jour dans le monde pour manque d'eau potable ? 34 000. C'est une situation catastrophique provoquée par une politique économique mondiale qui répond uniquement à une logique liée à la rentabilité.
Au niveau mondial, 1,5 milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable. 2,6 milliards n'ont pas accès à l'assainissement. Même en France, où a priori nous ne manquons pas d'eau, nous rencontrons de graves problèmes : 85 % des fleuves français et 60 % des nappes phréatiques sont pollués, ce qui a de nombreuses conséquences sur la qualité et le prix de l'eau, et représente un véritable souci pour les familles les plus pauvres.
La campagne de sensibilisation « Le droit de l'eau, libre, potable, gratuite » que je mène en ce moment s'inscrit dans une démarche à long terme qui voudrait amener le plus grand nombre de citoyens vers une prise de conscience. C'est aussi une campagne d'appel aux dons, car pour faciliter l'accès à l'eau aux plus démunis, dès aujourd'hui, sans attendre le bon vouloir de nos chefs d'État, nous finançons de nombreuses initiatives locales.
Vous militez, notamment, pour la défense du service public de l'eau. Pour quelles raisons ?
En France, les acteurs locaux, qu'ils soient associatifs ou élus, constituent un réseau de plus en plus dense pour faire face à un problème majeur : celui de la distribution et de l'assainissement. 60 % des municipalités (80 % des usagers) ont délégué ces services à des entreprises privées. Or, dans le cas de ces partenariats public-privé, la facture d'eau est très souvent plus élevée que dans les communes qui gèrent directement ces services, pour une qualité qui n'est pas forcément meilleure.
Il est donc indispensable que les services de l'eau soient financés et gérés dans l'intérêt de la collectivité, car l'accès à l'eau, élément constitutif de la vie, patrimoine commun de l'humanité, relève d'un service public fondamental. En octobre dernier, nous avons lancé dans ce sens un appel, intitulé l'« Appel de Varages pour une gestion publique de l'eau en France » que de nombreux élus locaux ont signé et signent encore.
Depuis plusieurs années, on vous sent un peu en retrait de la vie politique. Pourquoi ?
L'eau et tout ce qui est lié à sa gestion et à sa distribution touchent directement la vie quotidienne des citoyens et donc l'organisation de la société. Par conséquent, la préservation des ressources hydriques et l'inscription du droit d'accès à l'eau dans toutes les constitutions sont des causes particulièrement politiques.
D'ailleurs, lors de nos déplacements en France, nous rencontrons de plus en plus d'élus locaux qui s'intéressent à ce sujet. Et le dialogue avec certains d'entre eux nous a donné l'idée de préparer une sorte de guide, dans lequel les élus, mais aussi les usagers, pourront puiser des informations et des pistes de réflexion pour envisager ensemble une meilleure gestion de l'eau. Finalement, je n'ai jamais été aussi politique dans le sens littéral du terme !
Propos recueillis par Yves-Marie ROBIN .
Conférence-débat, ce soir à 20 h 30, à la Maison des syndicats, rue de l'Harteloire.