
Certains d'entre vous le savent déjà, Domingo et Capitaine ont été abattus sur le camp de l'Arataï il y a deux semaines de cela. Il y a fort peu de chance pour que vous l'ayez appris dans les médias nationaux, pratiquement aucun n'en ayant fait l'écho.
Le pouvoir politique reste également muet. Notre président (de la République), ardant défenseur de la préservation de la biodiversité, capable de dénoncer l'abatage d'une ourse par un chasseur ne semble pas avoir juger opportun de s'exprimer pour dénoncer le meurtre de ces deux hommes. Notre ministre en charge de l'environnement, ainsi que les élus guyanais ne se sont toujours pas prononcés.
La vie de deux agents d'une association en charge de la gestion d'une réserve naturelle (nationale) mobilise peu nos décideurs. Peut être que s'ils avaient été de vrais français (de France), cela en aurait été autrement. Peut être que si cela avait été moi, fonctionnaire blanc, lors de mon dernier séjour sur le camp en décembre de l'an passé, il en serait autrement.
Tout comme moi, vous ne connaissiez sans doute pas Domingo. Le souvenir de Capi reste prégnant pour moi. Il travaillait sur la réserve depuis sa création, il y a dix ans. Il avait participé à l'implantation du camp avec, Philippe Gaucher, le premier conservateur, et l'ensemble des carbets qu'il avait construit portait sa trace. Capi était présent lors de mes premiers séjours sur le camp en 2000 et 2001, et c'était avec plaisir que j'échangeais quelques mots dans un créole approximatif, lorsqu'il venait nous saluer chaleureusement à la DIREN lors de ses passages sur Cayenne. Ne l'ayant finalement que peu connu, je l'appréciais cependant très sincèrement. Pour des raisons de santé, il n'était pas remonté sur le camp depuis 8 mois.
C'est Héléna, jeune animatrice de la réserve, arrivée en décembre dernier en Guyane, qui a découvert les corps déjà en décomposition le jeudi 18. Capi a été retrouvé sur le ponton du camp et Domingo dans le carbet cuisine, tout deux abattus d'un, seul, coup de fusil.
J'oubliais, le tir de la fusée Ariane, ce samedi 27 mai, a été une réussite.
Sébastien
Le pouvoir politique reste également muet. Notre président (de la République), ardant défenseur de la préservation de la biodiversité, capable de dénoncer l'abatage d'une ourse par un chasseur ne semble pas avoir juger opportun de s'exprimer pour dénoncer le meurtre de ces deux hommes. Notre ministre en charge de l'environnement, ainsi que les élus guyanais ne se sont toujours pas prononcés.
La vie de deux agents d'une association en charge de la gestion d'une réserve naturelle (nationale) mobilise peu nos décideurs. Peut être que s'ils avaient été de vrais français (de France), cela en aurait été autrement. Peut être que si cela avait été moi, fonctionnaire blanc, lors de mon dernier séjour sur le camp en décembre de l'an passé, il en serait autrement.
Tout comme moi, vous ne connaissiez sans doute pas Domingo. Le souvenir de Capi reste prégnant pour moi. Il travaillait sur la réserve depuis sa création, il y a dix ans. Il avait participé à l'implantation du camp avec, Philippe Gaucher, le premier conservateur, et l'ensemble des carbets qu'il avait construit portait sa trace. Capi était présent lors de mes premiers séjours sur le camp en 2000 et 2001, et c'était avec plaisir que j'échangeais quelques mots dans un créole approximatif, lorsqu'il venait nous saluer chaleureusement à la DIREN lors de ses passages sur Cayenne. Ne l'ayant finalement que peu connu, je l'appréciais cependant très sincèrement. Pour des raisons de santé, il n'était pas remonté sur le camp depuis 8 mois.
C'est Héléna, jeune animatrice de la réserve, arrivée en décembre dernier en Guyane, qui a découvert les corps déjà en décomposition le jeudi 18. Capi a été retrouvé sur le ponton du camp et Domingo dans le carbet cuisine, tout deux abattus d'un, seul, coup de fusil.
J'oubliais, le tir de la fusée Ariane, ce samedi 27 mai, a été une réussite.
Sébastien
Jeudi 18 mai 2006, deux agents, piroguiers-charpentiers de la Réserve Naturelle des Nouragues en Guyane française ont été retrouvés assassinés sur le camp Arataï.

Domingo RIBAMAR DA SILVA et Andoe SAAKIE, surnommé Capi, oeuvraient depuis trois et dix ans sur ce camp d’éducation à l’environnement. Hommes de confiance, ils étaient appréciés de leur entourage : personnels d’Arataï, scientifiques du CNRS, touristes et groupes scolaires accueillis. Avec le décès tragique de nos collègues, le monde de l’environnement perd des trésors de compétences au service de la protection de la nature.
Etendue sur 100 000 hectares de forêt tropicale primaire, la Réserve Naturelle des Nouragues est la plus grande réserve naturelle française. D’une incroyable biodiversité, elle présente une importance internationale pour la connaissance et la conservation de la nature. Une station CNRS, située dans la réserve, reçoit chaque année des équipes
françaises et internationales de recherche scientifique sur le fonctionnement de la forêt amazonienne, poumon vert de la planète. Par précaution, la station a été évacuée.
Ces meurtres témoignent d’une volonté de voir s’étendre dans les zones aurifères un vaste espace de non-droit où seule prévaut la loi du plus fort. L’insécurité est un problème grandissant en forêt guyanaise, pour les acteurs de la conservation de la nature, les chercheurs, les professionnels du tourisme et la population locale. Depuis 2001, l’orpaillage clandestin sévit dans le secteur des Nouragues, divers agents de la réserve ont subi des menaces de la part d’orpailleurs armés, et la station d’études du CNRS au Saut Pararé fut
pillée en 2004. Aucune solution n’a été trouvée pour empêcher durablement cette activité, malgré les alertes répétées. Pourtant, ses impacts sur le patrimoine naturel, la santé, la sécurité, et la cohésion sociale des populations guyanaises sont inacceptables (pollution des
fleuves par le mercure et les boues, déforestation, violences, vols et meurtres, destruction d’espèces protégées, etc.).
Déjà les répercussions de cette délinquance débordent dans la région côtière. Aujourd’hui, une limite irréversible a été franchie aux yeux des acteurs de la protection de la nature : des hommes ont été tués alors qu’ils accomplissaient pour l’association Arataï une mission de service public pour le compte de l’Etat.
Alors que le Président de la République débute aujourd’hui un déplacement au Brésil, nous lui demandons ainsi qu’à ses Ministres, de rendre hommage à Capi et à Domingo et d’opérer un changement radical dans la politique française en forêt guyanaise. La France se doit d’assurer la santé et la sécurité de ses citoyens ainsi que de répondre à ses engagements internationaux en matière de conservation du patrimoine naturel amazonien
Communiqué émis par Réserves Naturelles de France, France Nature Environnement, WWF France, Fondation Nicolas Hulot, Ligue ROC
Contacts presse RNF :
Métropole : Frédéric Bioret 06 87 06 55 96 – Guy-François Frisoni 06 11
63 65 54
Outre-mer : Olivier Tostain 06 94 41 20 01
Etendue sur 100 000 hectares de forêt tropicale primaire, la Réserve Naturelle des Nouragues est la plus grande réserve naturelle française. D’une incroyable biodiversité, elle présente une importance internationale pour la connaissance et la conservation de la nature. Une station CNRS, située dans la réserve, reçoit chaque année des équipes
françaises et internationales de recherche scientifique sur le fonctionnement de la forêt amazonienne, poumon vert de la planète. Par précaution, la station a été évacuée.
Ces meurtres témoignent d’une volonté de voir s’étendre dans les zones aurifères un vaste espace de non-droit où seule prévaut la loi du plus fort. L’insécurité est un problème grandissant en forêt guyanaise, pour les acteurs de la conservation de la nature, les chercheurs, les professionnels du tourisme et la population locale. Depuis 2001, l’orpaillage clandestin sévit dans le secteur des Nouragues, divers agents de la réserve ont subi des menaces de la part d’orpailleurs armés, et la station d’études du CNRS au Saut Pararé fut
pillée en 2004. Aucune solution n’a été trouvée pour empêcher durablement cette activité, malgré les alertes répétées. Pourtant, ses impacts sur le patrimoine naturel, la santé, la sécurité, et la cohésion sociale des populations guyanaises sont inacceptables (pollution des
fleuves par le mercure et les boues, déforestation, violences, vols et meurtres, destruction d’espèces protégées, etc.).
Déjà les répercussions de cette délinquance débordent dans la région côtière. Aujourd’hui, une limite irréversible a été franchie aux yeux des acteurs de la protection de la nature : des hommes ont été tués alors qu’ils accomplissaient pour l’association Arataï une mission de service public pour le compte de l’Etat.
Alors que le Président de la République débute aujourd’hui un déplacement au Brésil, nous lui demandons ainsi qu’à ses Ministres, de rendre hommage à Capi et à Domingo et d’opérer un changement radical dans la politique française en forêt guyanaise. La France se doit d’assurer la santé et la sécurité de ses citoyens ainsi que de répondre à ses engagements internationaux en matière de conservation du patrimoine naturel amazonien
Communiqué émis par Réserves Naturelles de France, France Nature Environnement, WWF France, Fondation Nicolas Hulot, Ligue ROC
Contacts presse RNF :
Métropole : Frédéric Bioret 06 87 06 55 96 – Guy-François Frisoni 06 11
63 65 54
Outre-mer : Olivier Tostain 06 94 41 20 01
La fièvre de l'or compromet la sauvegarde de la forêt en Guyane

*AFP, Cayenne, le 23 05 06
La fièvre de l'or crée une insécurité croissante dans l'immense réserve naturelle des Nouragues (Guyane), dont deux employés ont été tués la semaine dernière, menaçant la sauvegarde de la forêt tropicale et paralysant les activités scientifiques.
Après la découverte jeudi des corps de deux garde-piroguiers tués par balles, dans un camp d’écotourisme proche d'une base du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), à une centaine de km au sud de Cayenne, le CNRS a fait évacuer par hélicoptère les quatorze personnes travaillant dans ses stations installées dans la réserve.
"Nous y retournerons lorsque la sécurité sera de nouveau assurée", a déclaré lundi à l’AFP le directeur du CNRS en Guyane, Alain Pavé. Malgré la lutte menée depuis quatre ans par la gendarmerie, des milliers de chercheurs d’or originaires du Brésil affluent dans cette région, à la recherche du métal jaune, dont les cours se sont envolés (plus de 50% en un an). Un kilo d’or extrait en Guyane peut ainsi rapporter plus de 16.000 euros.
Souvent prêts à tout, ces orpailleurs sont d'autant plus difficiles à contrôler que les Nouragues constituent la plus vaste réserve naturelle française (100.000 ha). "Je ne peux pas envoyer des chercheurs et des étudiants parmi des gens qui ont la volonté de tuer pour nettoyer le terrain", a expliqué Pierre Charles-Dominique, directeur de recherche au
CNRS, responsable de la station des Nouragues. Il suggère une présence permanente de gendarmes, voire de légionnaires près de la base.
Créée en 1986, la station a acquis une renommée internationale dans l’étude sur le long terme des écosystèmes forestiers tropicaux. "On risque de perdre un outil de travail d’une importance considérable", s’inquiète M. Charles-Dominique. Avec 5.800 espèces de plantes connues, 720 espèces d'oiseaux, 300 espèces de poissons d'eau douce, les Nouragues présentent une biodiversité particulièrement riche.
L’évacuation de la base scientifique a interrompu d'ultimes tests du dispositif COPAS (Canopy Operation Permanent Access System), un système inédit d’étude de la canopée (strate supérieure des arbres de la forêt tropicale), fruit d’une coopération franco-allemande. En 2004, la station scientifique a été cambriolée, causant un préjudice de 100.000 euros et retardant des programmes de recherche. "Il n’est pas question pour autant de l’abandonner", a rappelé Alain Pavé. La présidente du CNRS, Catherine Bréchignac, en Guyane depuis dimanche, a d’ailleurs choisi de maintenir comme prévu sa visite sur le site, le 25 mai.
Jean Leduc, directeur régional de l’environnement, estime qu'"il faut revoir les conditions d’accès et de sécurité de cette réserve", tout en soulignant l’étendue du territoire à surveiller. La fièvre de l'or compromet également le projet de parc national en Guyane, qui devait en principe être créé d'ici la fin 2006. En gestation depuis une douzaine d'années, il comprendrait un tiers des 8 millions d'hectares de la forêt guyanaise. Les élus locaux y sont désormais favorables, mais sous réserve d’éradiquer l’orpaillage clandestin. Ce qui semble aujourd’hui compromis.
Dix opérations de lutte contre les orpailleurs, baptisées "Anaconda", ont été menées par la gendarmerie depuis le début de l’année autour et dans la réserve des Nouragues. En détruisant systématiquement leur matériel et les produits de contrebande, l’État entend exercer une pression économique sur les commanditaires du trafic. Par Denis Vannier
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La fièvre de l'or crée une insécurité croissante dans l'immense réserve naturelle des Nouragues (Guyane), dont deux employés ont été tués la semaine dernière, menaçant la sauvegarde de la forêt tropicale et paralysant les activités scientifiques.
Après la découverte jeudi des corps de deux garde-piroguiers tués par balles, dans un camp d’écotourisme proche d'une base du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), à une centaine de km au sud de Cayenne, le CNRS a fait évacuer par hélicoptère les quatorze personnes travaillant dans ses stations installées dans la réserve.
"Nous y retournerons lorsque la sécurité sera de nouveau assurée", a déclaré lundi à l’AFP le directeur du CNRS en Guyane, Alain Pavé. Malgré la lutte menée depuis quatre ans par la gendarmerie, des milliers de chercheurs d’or originaires du Brésil affluent dans cette région, à la recherche du métal jaune, dont les cours se sont envolés (plus de 50% en un an). Un kilo d’or extrait en Guyane peut ainsi rapporter plus de 16.000 euros.
Souvent prêts à tout, ces orpailleurs sont d'autant plus difficiles à contrôler que les Nouragues constituent la plus vaste réserve naturelle française (100.000 ha). "Je ne peux pas envoyer des chercheurs et des étudiants parmi des gens qui ont la volonté de tuer pour nettoyer le terrain", a expliqué Pierre Charles-Dominique, directeur de recherche au
CNRS, responsable de la station des Nouragues. Il suggère une présence permanente de gendarmes, voire de légionnaires près de la base.
Créée en 1986, la station a acquis une renommée internationale dans l’étude sur le long terme des écosystèmes forestiers tropicaux. "On risque de perdre un outil de travail d’une importance considérable", s’inquiète M. Charles-Dominique. Avec 5.800 espèces de plantes connues, 720 espèces d'oiseaux, 300 espèces de poissons d'eau douce, les Nouragues présentent une biodiversité particulièrement riche.
L’évacuation de la base scientifique a interrompu d'ultimes tests du dispositif COPAS (Canopy Operation Permanent Access System), un système inédit d’étude de la canopée (strate supérieure des arbres de la forêt tropicale), fruit d’une coopération franco-allemande. En 2004, la station scientifique a été cambriolée, causant un préjudice de 100.000 euros et retardant des programmes de recherche. "Il n’est pas question pour autant de l’abandonner", a rappelé Alain Pavé. La présidente du CNRS, Catherine Bréchignac, en Guyane depuis dimanche, a d’ailleurs choisi de maintenir comme prévu sa visite sur le site, le 25 mai.
Jean Leduc, directeur régional de l’environnement, estime qu'"il faut revoir les conditions d’accès et de sécurité de cette réserve", tout en soulignant l’étendue du territoire à surveiller. La fièvre de l'or compromet également le projet de parc national en Guyane, qui devait en principe être créé d'ici la fin 2006. En gestation depuis une douzaine d'années, il comprendrait un tiers des 8 millions d'hectares de la forêt guyanaise. Les élus locaux y sont désormais favorables, mais sous réserve d’éradiquer l’orpaillage clandestin. Ce qui semble aujourd’hui compromis.
Dix opérations de lutte contre les orpailleurs, baptisées "Anaconda", ont été menées par la gendarmerie depuis le début de l’année autour et dans la réserve des Nouragues. En détruisant systématiquement leur matériel et les produits de contrebande, l’État entend exercer une pression économique sur les commanditaires du trafic. Par Denis Vannier
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*L'orpaillage clandestin en Guyane menace la sécurité et l'environnement (ONG)
*AFP, Paris, le 24 05 06
L'orpaillage clandestin en Guyane constitue une menace croissante à la sécurité et à l'environnement, estiment six importantes ONG de défense de la nature qui demandent à "l'Etat français de réagir", après l'assassinat de deux gardes de la réserve des Nouragues.
Dans un communiqué, les Réserves naturelles de France, le WWF, la fédération France Nature Environnement (FNE), la Ligue de protection des oiseaux (LPO), la Fondation Nicolas Hulot et la Ligue ROC, appellent le chef de l'Etat et le gouvernement à "opérer un changement radical dans la politique française en forêt guyanaise".
"La France se doit d'assurer la santé et la sécurité de ses citoyens et répondre à ses engagements internationaux en matière de conservation du patrimoine naturel amazonien", écrivent-elles en rappelant que la réserve des Nouragues, qui s'étend sur 100.000 hectares de forêt tropicale primaire, "est la plus grande réserve naturelle française".
Les meurtres des deux gardes, tués par balles la semaine dernière, "témoignent d’une volonté de voir s’étendre dans les zones aurifères un vaste espace de non-droit où seule prévaut la loi du plus fort", ajoutent-elles. Elles soulignent que depuis 2001, plusieurs agents de la réserve "ont subi des menaces de la part d’orpailleurs armés et (que) la station d’études du CNRS fut pillée en 2004". "Aucune solution n’a été trouvée pour empêcher durablement l'orpaillage clandestin malgré les alertes répétées", déplorent-elles. Par Anne Chaon
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L'orpaillage clandestin en Guyane constitue une menace croissante à la sécurité et à l'environnement, estiment six importantes ONG de défense de la nature qui demandent à "l'Etat français de réagir", après l'assassinat de deux gardes de la réserve des Nouragues.
Dans un communiqué, les Réserves naturelles de France, le WWF, la fédération France Nature Environnement (FNE), la Ligue de protection des oiseaux (LPO), la Fondation Nicolas Hulot et la Ligue ROC, appellent le chef de l'Etat et le gouvernement à "opérer un changement radical dans la politique française en forêt guyanaise".
"La France se doit d'assurer la santé et la sécurité de ses citoyens et répondre à ses engagements internationaux en matière de conservation du patrimoine naturel amazonien", écrivent-elles en rappelant que la réserve des Nouragues, qui s'étend sur 100.000 hectares de forêt tropicale primaire, "est la plus grande réserve naturelle française".
Les meurtres des deux gardes, tués par balles la semaine dernière, "témoignent d’une volonté de voir s’étendre dans les zones aurifères un vaste espace de non-droit où seule prévaut la loi du plus fort", ajoutent-elles. Elles soulignent que depuis 2001, plusieurs agents de la réserve "ont subi des menaces de la part d’orpailleurs armés et (que) la station d’études du CNRS fut pillée en 2004". "Aucune solution n’a été trouvée pour empêcher durablement l'orpaillage clandestin malgré les alertes répétées", déplorent-elles. Par Anne Chaon
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Le CNRS évacue une station en Guyane - Orpaillage. L'assassinat de deux gardes souligne l'insécurité de la région
Libération, le 24 05 06
La principale station scientifique française en forêt tropicale est vide depuis quatre jours. Des rotations d'hélicoptère ont évacué, vendredi et samedi, le site situé au coeur de la réserve des Nouragues, en Guyane.
Motif : la découverte des cadavres des deux gardes assurant l'accueil d'une station d'écotourisme gérée par l'association Arataï, à quelques heures de marche et une heure de pirogue de la base scientifique. Assassinés à coups de fusil par des bandits qui ont pillé leur matériel.
Les deux gardes, Domingo Ribamar da Silva et Andoe Saaki, entretenaient d'étroites relations avec les scientifiques du site des Nouragues. Devant le risque d'une attaque, le représentant du CNRS en Guyane, Alain Pavé, a décidé l'évacuation. Pierre Charles-Dominique, responsable de la station, nous assurait hier que «les assassins ont été arrêtés et remis à la gendarmerie par la population brésilienne du bourg de Regina».
Ce nouvel épisode dramatique vient une nouvelle fois souligner l'insécurité qui pèse sur la station des Nouragues, après le pillage du site adjacent du saut Pararé. Or cette station constitue un élément clé du dispositif de recherche national sur les forêts tropicales. Implantée dans une zone inhabitée depuis trois siècles, bien équipée, accueillant des scientifiques étrangers et des missions françaises, elle permet des études de long terme sur les écosystèmes (Libération du 10 avril 2004).
Mais l'orpaillage clandestin met en cause la réserve, dégrade l'environnement (chasse, détournement des cours d'eau, mercure) et attire de nombreux criminels. Pour Pierre Charles-Dominique, il faut que «la gendarmerie ou l'armée installent un poste permanent sur la rivière Arataye, pour que le CNRS dont la présidente, Catherine Bréchignac, doit visiter les Nouragues jeudi ouvre de nouveau le site aux scientifiques».
Par Sylvestre Huet
La principale station scientifique française en forêt tropicale est vide depuis quatre jours. Des rotations d'hélicoptère ont évacué, vendredi et samedi, le site situé au coeur de la réserve des Nouragues, en Guyane.
Motif : la découverte des cadavres des deux gardes assurant l'accueil d'une station d'écotourisme gérée par l'association Arataï, à quelques heures de marche et une heure de pirogue de la base scientifique. Assassinés à coups de fusil par des bandits qui ont pillé leur matériel.
Les deux gardes, Domingo Ribamar da Silva et Andoe Saaki, entretenaient d'étroites relations avec les scientifiques du site des Nouragues. Devant le risque d'une attaque, le représentant du CNRS en Guyane, Alain Pavé, a décidé l'évacuation. Pierre Charles-Dominique, responsable de la station, nous assurait hier que «les assassins ont été arrêtés et remis à la gendarmerie par la population brésilienne du bourg de Regina».
Ce nouvel épisode dramatique vient une nouvelle fois souligner l'insécurité qui pèse sur la station des Nouragues, après le pillage du site adjacent du saut Pararé. Or cette station constitue un élément clé du dispositif de recherche national sur les forêts tropicales. Implantée dans une zone inhabitée depuis trois siècles, bien équipée, accueillant des scientifiques étrangers et des missions françaises, elle permet des études de long terme sur les écosystèmes (Libération du 10 avril 2004).
Mais l'orpaillage clandestin met en cause la réserve, dégrade l'environnement (chasse, détournement des cours d'eau, mercure) et attire de nombreux criminels. Pour Pierre Charles-Dominique, il faut que «la gendarmerie ou l'armée installent un poste permanent sur la rivière Arataye, pour que le CNRS dont la présidente, Catherine Bréchignac, doit visiter les Nouragues jeudi ouvre de nouveau le site aux scientifiques».
Par Sylvestre Huet