Oui, nous sommes malades de l’environnement, c’est une certitude...

...après avoir entendu la conférence de Claude Reiss, directeur de recherches au CNRS et à l’institut Jacques Monod pendant plus de trente ans, et actuellement président de l’association Antidote Europe(1).
Les statistiques de l’Institut national de la démographie (INED) sur la mortalité par maladie depuis 1927 révèlent l’explosion de nombreuses maladies (cancers, démences, etc.). La mortalité due au cancer du poumon par exemple a été multipliée par dix entre 1940 et 1990. Le tabac n’explique pas tout : un facteur cinq existe selon la répartition géographique, en clair entre régions industrielles fortement polluées (Nord Pas de Calais) et régions rurales plus épargnées par ce type de pollution. La disparité peut même concerner deux villes voisines : la mortalité par cancer du poumon est dix fois supérieure à Saint-Dié qu’à Remiremont ! Ainsi 90% des cancers seraient liés à l’environnement au sens large. En particulier, la dissémination d’un grand nombre de substances chimiques nouvelles à partir des années 1950, serait à l’origine de la multiplication des cancers et autres maladies. La prise de conscience de cette situation a abouti notamment au projet européen Reach consistant à tester un grand nombre de substances chimiques (100 000 dans la version initiale de la directive en 2001).
Mais le projet Reach suscite des critiques : trop coûteux selon l’industrie chimique (11 milliards d’euros) ; trop long selon les associations de consommateurs (achèvement au mieux en 2020, voire en 2050) ; inacceptable pour les associations de protection des animaux (hécatombe de cobayes animaux) ; inefficace enfin pour Claude Reiss et d’autres scientifiques qui remettent en cause la pertinence du modèle animal pour prédire des maladies chez l’être humain. Ainsi à Londres, fin mars dernier, six cobayes humains, volontaires sains, ont frôlé la mort après s’être prêtés à un essai de médicament qui n’avait pas été toxique pour différentes espèces animales. Des lapins et des singes avaient pourtant reçus des doses bien plus importantes… Pour sauver Reach, le pari de Claude Reiss et de son association consiste à utiliser la « toxicogénomique », c’est à dire à étudier la réaction de la cellule vivante à une substance chimique, au niveau de son ADN qui favorisera ou bloquera une partie de son expression génétique et en conséquence la production de telle ou telle protéine. Cette méthode serait cent fois moins coûteuse et beaucoup plus rapide (deux à quatre jours pour tester une substance contre deux ans par les méthodes classiques reposant sur l’expérimentation animale). Mais les industriels ne semblent pas pressés de voir les résultats de tests de toxicité d’un grand nombre de leurs produits.
(1) www.antidote-europe.org
Les statistiques de l’Institut national de la démographie (INED) sur la mortalité par maladie depuis 1927 révèlent l’explosion de nombreuses maladies (cancers, démences, etc.). La mortalité due au cancer du poumon par exemple a été multipliée par dix entre 1940 et 1990. Le tabac n’explique pas tout : un facteur cinq existe selon la répartition géographique, en clair entre régions industrielles fortement polluées (Nord Pas de Calais) et régions rurales plus épargnées par ce type de pollution. La disparité peut même concerner deux villes voisines : la mortalité par cancer du poumon est dix fois supérieure à Saint-Dié qu’à Remiremont ! Ainsi 90% des cancers seraient liés à l’environnement au sens large. En particulier, la dissémination d’un grand nombre de substances chimiques nouvelles à partir des années 1950, serait à l’origine de la multiplication des cancers et autres maladies. La prise de conscience de cette situation a abouti notamment au projet européen Reach consistant à tester un grand nombre de substances chimiques (100 000 dans la version initiale de la directive en 2001).
Mais le projet Reach suscite des critiques : trop coûteux selon l’industrie chimique (11 milliards d’euros) ; trop long selon les associations de consommateurs (achèvement au mieux en 2020, voire en 2050) ; inacceptable pour les associations de protection des animaux (hécatombe de cobayes animaux) ; inefficace enfin pour Claude Reiss et d’autres scientifiques qui remettent en cause la pertinence du modèle animal pour prédire des maladies chez l’être humain. Ainsi à Londres, fin mars dernier, six cobayes humains, volontaires sains, ont frôlé la mort après s’être prêtés à un essai de médicament qui n’avait pas été toxique pour différentes espèces animales. Des lapins et des singes avaient pourtant reçus des doses bien plus importantes… Pour sauver Reach, le pari de Claude Reiss et de son association consiste à utiliser la « toxicogénomique », c’est à dire à étudier la réaction de la cellule vivante à une substance chimique, au niveau de son ADN qui favorisera ou bloquera une partie de son expression génétique et en conséquence la production de telle ou telle protéine. Cette méthode serait cent fois moins coûteuse et beaucoup plus rapide (deux à quatre jours pour tester une substance contre deux ans par les méthodes classiques reposant sur l’expérimentation animale). Mais les industriels ne semblent pas pressés de voir les résultats de tests de toxicité d’un grand nombre de leurs produits.
(1) www.antidote-europe.org
Prochain rendez-vous mardi 6 juin à 19h à l’agence de développement du Val de Marne, 23 rue Raspail à Ivry
(métro mairie d’Ivry), avec Jean-Paul Deléage, universitaire, directeur de la revue Ecologie et politique et Yveline Nicolas, présidente de l’association Adéquations : quel avenir pour l’université populaire de l’eau et du développement durable ? Des travaux pratiques ouverts à tous pour améliorer l’université populaire et répondre encore mieux aux attentes. Toutes les propositions sont les bienvenues !