C’est officiel depuis mardi 28 avril. Via l’acquisition de la filiale du groupe allemand Gelsenwasser basée à Saint-Luce-sur-Loire, le nouveau propriétaire renforce son activité eau en France. Entretien avec Philippe Maillard, Directeur général Eau France de Suez Environnement.
La Nantaise des Eaux Services tombe dans l’escarcelle de Suez environnement. Pourquoi ce rachat ?
Nous étions en négociation exclusive avec Gelsenwasser depuis décembre 2014 et nous avons signé, mardi soir, les documents officiels d’acquisition de la société basée à Sainte-Luce-sur-Loire. Nous rachetons 100 % des titres pour un montant que nous ne souhaitons pas communiquer. Cette société a réalisé 38 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014 (1), opère sur un périmètre national mais est fortement implantée dans le grand Ouest (Bretagne, Pays de la Loire et Poitou).
L’opération se fait sans licenciement…
Il n’y a aucun impact sur les salariés. On va entrer simplement dans un dispositif d’intégration avec une logique double de développement commercial et sans doute des mutualisations de certaines fonctions. Mais La Nantaise des Eaux Services va garder son nom, au moins à court terme.
Une manière de renforcer votre stratégie dans l’Ouest ?
Nous allons quasiment y doubler notre présence territoriale. Suez eau y emploie plus de 320 collaborateurs et dispose de 150 contrats signés avec des collectivités et des industriels. La Nantaise des Eaux Services rajoute 310 salariés dont 150 dans la région et apporte son portefeuille de contrats. (Ndlr : Elle dessert 123 000 usagers en eau potable et 116 000 en assainissement).
Avec des opportunités de croissance à la clé ?
Oui. Délégataire de service public ou prestataire, on amène de l’innovation, nos expertises et nos savoir-faire. On gère déjà de grosses installations comme les stations d’épuration d’Angers, de Nantes Métropole. On travaille avec des industriels notamment dans le domaine de l’agroalimentaire. Je pense à Charal, aux Biscuits Saint-Georges… On a même créé la coentreprise Onova avec la coopérative agricole Terrena basée à Ancenis. On y développe des solutions auprès de 22 000 agriculteurs pour mieux gérer leur eau en quantité et qualité et leurs bio déchets.
LIRE AUSSI :
+ Les ambitions de Suez Environnement à l’international
+ Le marché mondial de l'eau dominé par des groupes français
La part du marché France, par rapport à l’international ?
1/3 de notre chiffre d’affaires dans le domaine de l’eau est réalisé en France. Nous avons évidemment des ambitions à l’international. Mais, je le redis, il reste dans l’Hexagone des opportunités de croissance même si elles sont plus modestes et différentes que celles qu’on peut avoir à l’étranger.
Suez eau a remporté récemment plusieurs contrats significatifs (Gennevilliers, Calais, Alençon) mais a perdu la communauté urbaine de Lille, au profit de son concurrent Veolia…
Nous avons déposé un recours contre l’attribution de ce contrat. Nous ne sommes pas mauvais perdants. On n’a seulement pas pu jouer au motif d’un contrat non conforme. Nous considérons que nous avons été injustement évincés de la compétition.
L’eau du robinet est chère au point que nombre de municipalités renégocient les contrats. Son prix va-t-il baisser ?
Le citoyen trouve spontanément que l’eau du robinet et chère depuis à peu près 152 ans qu’on fait des sondages tout en étant incapable d’en donner le prix. A 3,40 € pour mille litres par exemple, on a de l’eau potable 24 heures sur 24 et de l’eau traitée. Ce qui est payé est un service d’eau et d’assainissement. Dans ce prix, il y a aussi des taxes, des redevances. Dans un marché concurrentiel, la pression sur les prix existe mais il faut mettre en regard la qualité des services, les efforts d’investissements dans le renouvellement des installations. C’est pourquoi, je ne crois pas à une baisse durable et continue du prix de l’eau. La tendance d’évolution sera sans doute à la hausse.
(1) Suez environnement : 80 990 salariés, 14,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014
La Nantaise des Eaux Services tombe dans l’escarcelle de Suez environnement. Pourquoi ce rachat ?
Nous étions en négociation exclusive avec Gelsenwasser depuis décembre 2014 et nous avons signé, mardi soir, les documents officiels d’acquisition de la société basée à Sainte-Luce-sur-Loire. Nous rachetons 100 % des titres pour un montant que nous ne souhaitons pas communiquer. Cette société a réalisé 38 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014 (1), opère sur un périmètre national mais est fortement implantée dans le grand Ouest (Bretagne, Pays de la Loire et Poitou).
L’opération se fait sans licenciement…
Il n’y a aucun impact sur les salariés. On va entrer simplement dans un dispositif d’intégration avec une logique double de développement commercial et sans doute des mutualisations de certaines fonctions. Mais La Nantaise des Eaux Services va garder son nom, au moins à court terme.
Une manière de renforcer votre stratégie dans l’Ouest ?
Nous allons quasiment y doubler notre présence territoriale. Suez eau y emploie plus de 320 collaborateurs et dispose de 150 contrats signés avec des collectivités et des industriels. La Nantaise des Eaux Services rajoute 310 salariés dont 150 dans la région et apporte son portefeuille de contrats. (Ndlr : Elle dessert 123 000 usagers en eau potable et 116 000 en assainissement).
Avec des opportunités de croissance à la clé ?
Oui. Délégataire de service public ou prestataire, on amène de l’innovation, nos expertises et nos savoir-faire. On gère déjà de grosses installations comme les stations d’épuration d’Angers, de Nantes Métropole. On travaille avec des industriels notamment dans le domaine de l’agroalimentaire. Je pense à Charal, aux Biscuits Saint-Georges… On a même créé la coentreprise Onova avec la coopérative agricole Terrena basée à Ancenis. On y développe des solutions auprès de 22 000 agriculteurs pour mieux gérer leur eau en quantité et qualité et leurs bio déchets.
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+ Les ambitions de Suez Environnement à l’international
+ Le marché mondial de l'eau dominé par des groupes français
La part du marché France, par rapport à l’international ?
1/3 de notre chiffre d’affaires dans le domaine de l’eau est réalisé en France. Nous avons évidemment des ambitions à l’international. Mais, je le redis, il reste dans l’Hexagone des opportunités de croissance même si elles sont plus modestes et différentes que celles qu’on peut avoir à l’étranger.
Suez eau a remporté récemment plusieurs contrats significatifs (Gennevilliers, Calais, Alençon) mais a perdu la communauté urbaine de Lille, au profit de son concurrent Veolia…
Nous avons déposé un recours contre l’attribution de ce contrat. Nous ne sommes pas mauvais perdants. On n’a seulement pas pu jouer au motif d’un contrat non conforme. Nous considérons que nous avons été injustement évincés de la compétition.
L’eau du robinet est chère au point que nombre de municipalités renégocient les contrats. Son prix va-t-il baisser ?
Le citoyen trouve spontanément que l’eau du robinet et chère depuis à peu près 152 ans qu’on fait des sondages tout en étant incapable d’en donner le prix. A 3,40 € pour mille litres par exemple, on a de l’eau potable 24 heures sur 24 et de l’eau traitée. Ce qui est payé est un service d’eau et d’assainissement. Dans ce prix, il y a aussi des taxes, des redevances. Dans un marché concurrentiel, la pression sur les prix existe mais il faut mettre en regard la qualité des services, les efforts d’investissements dans le renouvellement des installations. C’est pourquoi, je ne crois pas à une baisse durable et continue du prix de l’eau. La tendance d’évolution sera sans doute à la hausse.
(1) Suez environnement : 80 990 salariés, 14,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014