
Les géants français de l'eau, ont trouvé un accord pour dénouer leurs filiales communes. Le dossier doit encore être examiné par les autorités françaises de la concurrence, Bruxelles, les élus et les salariés.
C'est une bizarrerie du monde de l'eau qui devrait bientôt prendre fin. Suez Environnement et Veolia Environnement ont fini, en décembre dernier, par s'accorder sur le décroisement de leurs sociétés communes. En 2002, le Conseil de la concurrence avait considéré que détenir à parts égales les services de distribution ou d'assainissement de villes aussi importantes que Marseille, Lille, Saint-Étienne, Nancy ou Versailles constituait un délit " d'abus de position dominante collective ".
Il y a deux ans, le ministère des Finances avait fait savoir aux deux groupes qu'il était temps de s'exécuter. Juridiquement, les contrats de concession, dont certains sont vieux de plusieurs dizaines d'années, ne changeront pas. A très court terme, c'est uniquement l'actionnariat des sociétés qui va être modifié dans le cadre d'un échange d'actifs entre les deux groupes afin de satisfaire la demande des autorités de la concurrence.
A l'échéance des contrats, les deux "grands" de l'eau se retrouveront, comme c'est le cas dans chaque contrat, face-à-face. L'enjeu est important : la dizaine de concessions concernées par ce débouclage représente près de 3 millions d'habitants et environ 6 % du marché de distribution d'eau potable.
Le feuilleton du décroisement
Concrètement, après des mois de négociations, l'accord trouvé entre les deux groupes prévoit que Suez Environnement récupère notamment la Société des Eaux du Nord (Lille), la Seram (assainissement à Marseille), et en Ile-de-France, la Sevesc (Versailles). De son côté, Veolia confirme sa position de poids lourd dans les Bouches du Rhône, en récupérant la totalité du capital de la Société des Eaux de Marseille et la Société des Eaux d'Arles. La Stéphanoise des Eaux et la Société Nancéienne des Eaux lui reviennent aussi.
Vu l'ampleur du mouvement, l'accord doit encore être validé par les autorités de la concurrence française, auprès des instances sociales mais aussi de Bruxelles. Officiellement, aucun acteur ne souhaite s'exprimer en attendant les réponses des autorités. Le calendrier retenu par les deux groupes prévoit une notification officielle dans le courant du mois de mars, une réunion des comités d'entreprise en avril, en espérant avoir l'accord de Bruxelles en juin pour pouvoir déboucler les échanges de participation financière avant la fin de l'année.
Ajoutons l'aspect poli tique du dossier. La gestion de l'eau est du ressort des collectivités locales qui ont accordé les concessions aux sociétés conjointes entre les deux groupes. Les autorités de la concurrence ont imposé le décroisement, et les élus vont se re trouver avec une société gérée par un actionnaire unique jusqu'à expiration du contrat. Mais le fait de disposer d'une ville peut faire basculer les jeux de pouvoir au niveau local.
" Quand un groupe gère un gros contrat sur une commune centre, il a plus de chances d'en gagner en périphérie grâce à la mutualisation de ses moyens et sa connaissance du terrain ", explique Loïc Mahevas, directeur de Service Public 2000, une société de conseil aux collectivités locales. " Si le contrat du Syndicat des eaux d'Ile-de-France cdétenu par Veolia et remis en jeu courant 2009s n'est pas découpé en plusieurs lots, il a toutes les chances d'être remporté par Veolia, ce qui aurait pour conséquence d'évincer Suez Environnement du marché d'Ile-de-France. Mais la Sevesc va constituer un contrepoids face à Veolia, " poursuit Loïc Mahevas. Le feuilleton du décroisement n'a pas fini d'agiter le petit monde de l'eau.
C'est une bizarrerie du monde de l'eau qui devrait bientôt prendre fin. Suez Environnement et Veolia Environnement ont fini, en décembre dernier, par s'accorder sur le décroisement de leurs sociétés communes. En 2002, le Conseil de la concurrence avait considéré que détenir à parts égales les services de distribution ou d'assainissement de villes aussi importantes que Marseille, Lille, Saint-Étienne, Nancy ou Versailles constituait un délit " d'abus de position dominante collective ".
Il y a deux ans, le ministère des Finances avait fait savoir aux deux groupes qu'il était temps de s'exécuter. Juridiquement, les contrats de concession, dont certains sont vieux de plusieurs dizaines d'années, ne changeront pas. A très court terme, c'est uniquement l'actionnariat des sociétés qui va être modifié dans le cadre d'un échange d'actifs entre les deux groupes afin de satisfaire la demande des autorités de la concurrence.
A l'échéance des contrats, les deux "grands" de l'eau se retrouveront, comme c'est le cas dans chaque contrat, face-à-face. L'enjeu est important : la dizaine de concessions concernées par ce débouclage représente près de 3 millions d'habitants et environ 6 % du marché de distribution d'eau potable.
Le feuilleton du décroisement
Concrètement, après des mois de négociations, l'accord trouvé entre les deux groupes prévoit que Suez Environnement récupère notamment la Société des Eaux du Nord (Lille), la Seram (assainissement à Marseille), et en Ile-de-France, la Sevesc (Versailles). De son côté, Veolia confirme sa position de poids lourd dans les Bouches du Rhône, en récupérant la totalité du capital de la Société des Eaux de Marseille et la Société des Eaux d'Arles. La Stéphanoise des Eaux et la Société Nancéienne des Eaux lui reviennent aussi.
Vu l'ampleur du mouvement, l'accord doit encore être validé par les autorités de la concurrence française, auprès des instances sociales mais aussi de Bruxelles. Officiellement, aucun acteur ne souhaite s'exprimer en attendant les réponses des autorités. Le calendrier retenu par les deux groupes prévoit une notification officielle dans le courant du mois de mars, une réunion des comités d'entreprise en avril, en espérant avoir l'accord de Bruxelles en juin pour pouvoir déboucler les échanges de participation financière avant la fin de l'année.
Ajoutons l'aspect poli tique du dossier. La gestion de l'eau est du ressort des collectivités locales qui ont accordé les concessions aux sociétés conjointes entre les deux groupes. Les autorités de la concurrence ont imposé le décroisement, et les élus vont se re trouver avec une société gérée par un actionnaire unique jusqu'à expiration du contrat. Mais le fait de disposer d'une ville peut faire basculer les jeux de pouvoir au niveau local.
" Quand un groupe gère un gros contrat sur une commune centre, il a plus de chances d'en gagner en périphérie grâce à la mutualisation de ses moyens et sa connaissance du terrain ", explique Loïc Mahevas, directeur de Service Public 2000, une société de conseil aux collectivités locales. " Si le contrat du Syndicat des eaux d'Ile-de-France cdétenu par Veolia et remis en jeu courant 2009s n'est pas découpé en plusieurs lots, il a toutes les chances d'être remporté par Veolia, ce qui aurait pour conséquence d'évincer Suez Environnement du marché d'Ile-de-France. Mais la Sevesc va constituer un contrepoids face à Veolia, " poursuit Loïc Mahevas. Le feuilleton du décroisement n'a pas fini d'agiter le petit monde de l'eau.