Cette opposition s'est formée alors que le contrat du Sedif avec la société Veolia arrive à son terme au 1er janvier 2011. Le syndicat doit donc dès à présent choisir le mode de gestion qu'il compte mettre en place pour cette date. André Santini, élu depuis vingt-cinq ans à la tête du Sedif, assure que « le meilleur choix sera fait » (lire interview). Mais les élus qui ont voté pour Jacques Mahéas ne croient pas à un réel changement. « A Castres, mairie de droite, l'eau est revenue en gestion publique et le prix de l'eau a baissé de 20 %. Tous les bénéfices qui allaient aux actionnaires sont depuis réinvestis pour l'eau. Ce ne doit plus être un débat droite-gauche, mais une question d'intérêt public », estime Jean-Luc Touly, président de l'Association pour le contrat mondial de l'eau.
Certains experts estiment qu'une municipalisation revient à un casse-tête juridique pour les municipalités, qui doivent intégrer le personnel. « André Santini devra tenir compte de cette nouvelle opposition, prévient Nicolas Voisin, de l'association Pour la république sociale 93. Sinon, la pérennité du Sedif pourrait être remise en cause. »
Carole Bianchi - ©2008 20 minutes
Certains experts estiment qu'une municipalisation revient à un casse-tête juridique pour les municipalités, qui doivent intégrer le personnel. « André Santini devra tenir compte de cette nouvelle opposition, prévient Nicolas Voisin, de l'association Pour la république sociale 93. Sinon, la pérennité du Sedif pourrait être remise en cause. »
Carole Bianchi - ©2008 20 minutes
Interview d'André Santini : Président du Sedif ( et maire d'Issy-les-Moulineaux).

Pour la première fois, un candidat en faveur d'une gestion publique s'est présenté contre vous. C'est le début d'une opposition ?
Ça a été une erreur. Les perdants se sont pris une déculottée méritée, car la règle pour les syndicats communaux veut qu'une liste commune dépassant les clivages politiques soit présentée. Ils ont tout perdu.
L'enjeu du Sedif pour les prochaines années est important. Dans deux ans, le contrat avec Veolia touchera à sa fin. Quels sont vos projets ?
Depuis janvier 2007, nous avons lancé des audits pour savoir quel scenario serait le plus approprié pour gérer l'eau. Il existe quatre modèles, deux en gestion directe et deux en gestion déléguée. Les résultats seront connus à la fin du premier semestre 2008 et devront être validés à l'automne par le comité syndical.
La gestion publique n'est-elle pas la seule façon de réduire le prix de l'eau qui est l'un des plus élevés de France ?
C'est une des solutions, mais pas la seule. Je crois beaucoup en la concurrence qui va devoir jouer avec le renouvellement de contrat. Le Sedif représente le plus gros contrat d'Europe, alors il y aura forcément des sociétés d'Italie ou encore d'Allemagne qui se positionneront.
Vous parlez comme si le scénario était déjà choisi...
Mais non ! Le choix n'est pas prédécidé. Mais une gestion directe autonome, ce n'est pas raisonnable. Bertrand Delanoë ne va d'ailleurs pas totalement dans ce sens. C'est quand même plus facile quand on a un concessionnaire.
Ça a été une erreur. Les perdants se sont pris une déculottée méritée, car la règle pour les syndicats communaux veut qu'une liste commune dépassant les clivages politiques soit présentée. Ils ont tout perdu.
L'enjeu du Sedif pour les prochaines années est important. Dans deux ans, le contrat avec Veolia touchera à sa fin. Quels sont vos projets ?
Depuis janvier 2007, nous avons lancé des audits pour savoir quel scenario serait le plus approprié pour gérer l'eau. Il existe quatre modèles, deux en gestion directe et deux en gestion déléguée. Les résultats seront connus à la fin du premier semestre 2008 et devront être validés à l'automne par le comité syndical.
La gestion publique n'est-elle pas la seule façon de réduire le prix de l'eau qui est l'un des plus élevés de France ?
C'est une des solutions, mais pas la seule. Je crois beaucoup en la concurrence qui va devoir jouer avec le renouvellement de contrat. Le Sedif représente le plus gros contrat d'Europe, alors il y aura forcément des sociétés d'Italie ou encore d'Allemagne qui se positionneront.
Vous parlez comme si le scénario était déjà choisi...
Mais non ! Le choix n'est pas prédécidé. Mais une gestion directe autonome, ce n'est pas raisonnable. Bertrand Delanoë ne va d'ailleurs pas totalement dans ce sens. C'est quand même plus facile quand on a un concessionnaire.
Paris sur la voie de la gestion publique autonome
A Paris, le maire socialiste Bertrand Delanoë s'est engagé pour son nouveau mandat à revenir à une gestion publique de l'eau. Au 1er janvier 2010, le contrat entre la société d'économie mixte Eau de Paris et les sociétés Veolia et Suez prend fin. Le maire a déjà prévenu que ce choix ne devrait pas faire baisser le prix de l'eau (0,95 euros), mais contenir une éventuelle hausse sur les six prochaines années.
« Le prix est déjà relativement bas et nous sommes dans un contexte d'augmentation du prix de l'eau, précise Anne Le Strat, ajointe écologiste en charge de l'Eau à la Ville de Paris. On pourra peut-être faire mieux, mais je ne veux pas être démagogue. » Les techniciens de la mairie préparent actuellement la transition vers une régie personnalisée à autonomie financière. Un audit social a été lancé pour savoir comment intégrer les 380 salariés qui travaillent à Paris pour Veolia et Suez.
« Le prix est déjà relativement bas et nous sommes dans un contexte d'augmentation du prix de l'eau, précise Anne Le Strat, ajointe écologiste en charge de l'Eau à la Ville de Paris. On pourra peut-être faire mieux, mais je ne veux pas être démagogue. » Les techniciens de la mairie préparent actuellement la transition vers une régie personnalisée à autonomie financière. Un audit social a été lancé pour savoir comment intégrer les 380 salariés qui travaillent à Paris pour Veolia et Suez.