
MM. OUDIN et SANTINI
http://citron-vert.info/article.php3?id_article=730
La loi du 9 février 2005 autorise les collectivités et syndicats d’eau et d’assainissement à mener des actions de coopération internationale dans le domaine de l’eau en y attribuant jusqu’à 1 % des ressources financières des services concernés. Elle représente une opportunité pour favoriser l’accès à l’eau de ceux qui en sont actuellement privés (2) ; les associations de solidarité internationale sont pressenties comme étant des relais essentiels pour la mise en œuvre des projets sur le terrain. Mais, entre discours et réalité, quelle part leur sera réellement attribuée ? Quelles formes de concertation et d’évaluation ?
Les interventions et les débats de ce forum ont été riches et ont permis de soulever des questions, à défaut de toujours apporter une réponse.
Car hélas, tout ne semble pas limpide dans le domaine de l’eau. Ainsi le risque existe que, par le biais de cette loi Oudin, les collectivités locales ne devienne le "cheval de Troie" des grands fermiers français de l’eau. (3)
De même, "l’exportation du modèle français", chère à Monsieur Santini, ne semble pas couler de source pour nombre d’associations (4) , en tête desquelles Eaux et Rivière de Bretagne dont le porte-parole a souligné :
« nous sommes devenus un contre modèle ... au nom du productivisme, nous avons l’eau potable la plus chère de France ... Ici les dieux de la technologie ont remplacé les dieux de l’eau. »
Ce forum a surtout mis en exergue le clivage qui sourd entre les institutionnels, professionnels de l’eau, et le tissu associatif et militant. Il apparaît que la simple obligation (morale) de venir en aide au pays du sud n’est pas suffisante et qu’il appartient également aux pays du nord de protéger le cycle de l’eau : par une lutte contre la pollution chimique rampante qui gagne l’ensemble de la planète, par un changement de nos comportements visant à une meilleure gestion de la ressource, par les économies faites ici qui permettront de financer le développement là-bas. « 1% donné là-bas c’est bien, 1% (ou plus) économisé ici, c’est mieux ».
Sur toutes ces questions (et beaucoup d’autres soulevées lors de cette Université de l’eau), nous aurons l’occasion de revenir, tant il est vrai que la loi Oudin, certes imparfaite, est importante par les portes qu’elle ouvre et les moyens qu’elle donne aux porteurs de projets. A eux de s’en saisir en interpellant leurs collectivités locales et les syndicats mixtes de gestion de l’eau.
Car, au delà des moyens financiers ou techniques, la loi Oudin permet une décision politique locale ; et l’eau (intimement liée à l’aménagement des territoires) doit être replacée au centre du débat politique, à quelque échelon que ce soit, local ou global ; « des robinets avant les fusils ». (5)
Comité ATTAC Val d'Oise Sud-Est :
Bulletin d'adhésion à ATTAC :
La loi du 9 février 2005 autorise les collectivités et syndicats d’eau et d’assainissement à mener des actions de coopération internationale dans le domaine de l’eau en y attribuant jusqu’à 1 % des ressources financières des services concernés. Elle représente une opportunité pour favoriser l’accès à l’eau de ceux qui en sont actuellement privés (2) ; les associations de solidarité internationale sont pressenties comme étant des relais essentiels pour la mise en œuvre des projets sur le terrain. Mais, entre discours et réalité, quelle part leur sera réellement attribuée ? Quelles formes de concertation et d’évaluation ?
Les interventions et les débats de ce forum ont été riches et ont permis de soulever des questions, à défaut de toujours apporter une réponse.
Car hélas, tout ne semble pas limpide dans le domaine de l’eau. Ainsi le risque existe que, par le biais de cette loi Oudin, les collectivités locales ne devienne le "cheval de Troie" des grands fermiers français de l’eau. (3)
De même, "l’exportation du modèle français", chère à Monsieur Santini, ne semble pas couler de source pour nombre d’associations (4) , en tête desquelles Eaux et Rivière de Bretagne dont le porte-parole a souligné :
« nous sommes devenus un contre modèle ... au nom du productivisme, nous avons l’eau potable la plus chère de France ... Ici les dieux de la technologie ont remplacé les dieux de l’eau. »
Ce forum a surtout mis en exergue le clivage qui sourd entre les institutionnels, professionnels de l’eau, et le tissu associatif et militant. Il apparaît que la simple obligation (morale) de venir en aide au pays du sud n’est pas suffisante et qu’il appartient également aux pays du nord de protéger le cycle de l’eau : par une lutte contre la pollution chimique rampante qui gagne l’ensemble de la planète, par un changement de nos comportements visant à une meilleure gestion de la ressource, par les économies faites ici qui permettront de financer le développement là-bas. « 1% donné là-bas c’est bien, 1% (ou plus) économisé ici, c’est mieux ».
Sur toutes ces questions (et beaucoup d’autres soulevées lors de cette Université de l’eau), nous aurons l’occasion de revenir, tant il est vrai que la loi Oudin, certes imparfaite, est importante par les portes qu’elle ouvre et les moyens qu’elle donne aux porteurs de projets. A eux de s’en saisir en interpellant leurs collectivités locales et les syndicats mixtes de gestion de l’eau.
Car, au delà des moyens financiers ou techniques, la loi Oudin permet une décision politique locale ; et l’eau (intimement liée à l’aménagement des territoires) doit être replacée au centre du débat politique, à quelque échelon que ce soit, local ou global ; « des robinets avant les fusils ». (5)
- 1 programme et intervenants
- 2 Rappelons que l’accès à l’eau n’est pas un privilège, mais un droit.
Or aujourd’hui, plus d’1,2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et 2,4 milliards à un assainissement de base ; les maladies hydriques constituent la première cause de mortalité dans le monde. L’un des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), fixés en 2000 par les Nations Unies, est de « réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable » (objectif 7).
- 3 Le rapporteur de la loi devant l’Assemblée Nationale, le député André Santini, ne s’en cache pas lorsqu’il dit « donner aux communes, établissements publics de coopération intercommunale et syndicats mixtes, la possibilité de conclure des conventions de coopération internationale, est non seulement un moyen de permettre une exportation du modèle français de gestion de l’eau, mais aussi un moyen de compléter utilement la conquête de marchés par les grands groupes français. » (page 11 de son rapport à l’Assemblée)
- 4 on pourra se référer, par exemple, au site de l’association S-eau-S
- 5 Nous citons le président du Conseil Mondial de l’Eau lors de son intervention de clôture.
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