haque jour, 6 000 personnes principalement des
enfants meurent d'avoir été contraintes de boire une eau
insalubre. Un moyen simple d'améliorer l'accès à l'eau potable a été
imaginé par la société danoise Vestergaard Frandsen : il s'agit d'un
tube équipé de filtres qui permet aux adultes comme aux enfants de
purifier l'eau tout en l'aspirant.
Le principe de cette paille filtrante a été testé pour la
première fois à grande échelle en 2001 au Soudan. Neuf millions
d'exemplaires, équipés de filtres de nylon, ont été distribués lors
d'une campagne d'éradication du redoutable vers de Guinée lancée par
le Carter Center, un organisme créé par l'ancien président des
Etats-Unis. L'entreprise danoise vient d'imaginer une paille encore
plus performante baptisée "LifeStraw", littéralement "paille de
vie".
Long d'une trentaine de centimètres, ce nouveau
modèle comprend des filtres textiles qui retiennent les impuretés
dépassant 15 millièmes de millimètre de diamètre, une résine iodée
antiseptique ainsi que du charbon actif pour capturer des parasites.
L'ensemble peut débarrasser l'eau des bactéries responsables de
maladies telles que la dysenterie, la typhoïde et le choléra. Pour
les virus comme celui de la poliomyélite, des essais sont encore en
cours.
Prévue pour purifier jusqu'à 700 litres, la
LifeStraw, n'a pas encore été testée sur le terrain, mais une
campagne est prévue en Ethiopie "pour voir comment elle sera
acceptée", indique Mikkel Vestergaard Frandsen, président de la
société de même nom. Le prix n'est pas encore fixé mais devrait être
de l'ordre de 3 et 4 dollars pour les ONG, en fonction du modèle et
de la durée de vie de la paille. Pour les routards et autres
randonneurs, M. Vestergaard Frandsen envisage de proposer un modèle
plus onéreux d'ici deux ans, le temps de faire valider
son produit par les autorités sanitaires internationales.
LifeStraw n'est cependant pas la panacée : elle
ne filtre pas les métaux lourds comme l'arsenic. L'Unesco vient,
dans cette optique, de présenter un filtre "familial" capable de
traiter par décantation 100 litres d'eau par jour et susceptible
d'aider, entre autres, les quelque 30 millions d'habitants du
Bangladesh menacés par ce poison.