
Massacre au RWANDA
par Stéphane Leahy
"Des sécheresses sévères et prolongées sont les indicateurs le plus importants de graves conflits" prévient Marc Lévy du Centre pour le Réseau international d'Informations des Sciences de La terre à l'Institut de la Terre de l'Université de Columbia de New York.
Ils annoncent des conflits internes, et non pas entre pays, qui provoqueront plus de 1000 morts dans les affrontements, a expliqué M. Lévy lors d'un point de presse à Washington la semaine dernière.
De tels conflits ont tendance à exploser environ un an après "une diminution sévère des précipitations habituelles "
M. Lévy et ses collègues ont utilisé des décennies de reports de précipitations détaillés, d'informations géospatiales de conflit et d'autres données, dans un modèle informatique complexe qui recouvre tout cela sur une carte du monde très précise.
"Des changements majeurs de modèles de précipitations habituelles sont les meilleurs annonciateurs des conflits les plus intenses,». "J'ai été étonné d'observer une corrélation si forte". « Il est prudent de dire que les épisodes de sécheresse ne sont pas les causes directes des conflits mais enveniment les régions probablement où les rapports sont déjà tendus et les conflits larvés.
Par exemple, dans un récent conflit civil au Népal, les parties du pays où la plupart des combats ont eu lieu, les taux de précipitation étaient très bas depuis plusieurs années et furent suivies d'une sécheresse sévère à la fin des années 1990.
Il formule l'hypothèse suivante : Les fermiers peuvent avoir simplement renoncé à l'espoir de vivre de leur ferme et rejoignent la rébellion locale comme une façon de survivre et de soutenir leurs familles.
Et les précipitations semblent avoir des effets pacificateurs. Par exemple, les secteurs humides de l'Afrique ont vécu de nombreuses années de conflits internes et violents à l'inverse des régions sèches fait-il remarquer.
Les secteurs qui présentent un risque élevé de conflit cette année en raison des conditions extrêmement sèches de l'année dernière, sont, selon son modèle, la Côte-d'Ivoire, le Soudan, le Bangladesh, Haïti et Nagaland et Manipur en Inde.
Bien que cette théorie ait un sens, "On ne peut pas prévoir comment le peuple réagira", rétorque Robert McLeman de l'Université d'Ottawa, qui étudie le rapport entre les environnements extrêmes et la migration humaine.
"Au Nigeria pendant les périodes de sécheresse, les bergers et les fermiers s'arrangent entre eux, habituellement" dit McLeman
Les Africains sont habitués à la sécheresse depuis des milliers d'années. Et de plus en plus de gens restent dans les villes où vraisemblablement ils trouvent de quoi contenter leurs besoins plus facilement qu'à la campagne.
Cela a dit, Mc Leman a noté que si presque tout l'Afghanistan a été éprouvé par une longue sécheresse, les fermiers envisageraient davantage de s'engager avec les Talibans s’ils n’ont n'y a pas d'autre choix.
On peut s'accommoder des sécheresses normales et habituelles, mais des changements environnementaux significatifs et rapides vont plus probablement mener à l'instabilité sociale, la migration obligatoire et la violence entre les groupes, explique Petter Gleditsch du Centre d'Étude des Guerres civiles à l'Institut International de recherches pour la Paix à Oslo, en Norvège.
Tandis que le changement climatique apportera une nouvelle dégradation environnementale – de fortes inondations et sécheresses, des températures plus hautes - les impacts sociaux d'une grande portée doivent encore être évalués, prévient-il.
On estime qu’environ 1.5 milliards de personnes souffrent d'un stress hydrique sévère dans le monde et on s'attend à ce que ce nombre augmente avec la croissance démographique et le changement climatique.
Pour M. Lévy : "Le Changement climatique va probablement conduire à une fréquence plus importante de guerres civiles,".
L'injustice est au coeur de la plupart des conflits, dit Satish Kumar, le directeur des programmes à l'Université Schumacher du Centre International d'Études Écologiques en Grande-Bretagne.
"La colère grandit quand sont identifiés les riches pour être la cause de ce réchauffement climatique et les pauvres, ceux qui en souffriront le plus," dit Kumar. "J'ai entendu les gens faire ce genre de rapport lors des sécheresses sans précédent dans certaines régions de l'Inde."
Le style de vie du Nord-Américain moyen produit 12 fois plus de gaz à effet de serre que celui d'un habitant d'un pays pauvre, selon les statistiques de l'ONU.
Il y a aussi des personnes très riches qui ont adopté des styles de vie semblables à ceux des américains avec "une haute émission de gaz à effet de serre" dans les pays pauvres, indique Kumar.
Les pauvres prennent conscience de la responsabilité des riches de ce monde, rajoute Kumar.
Seules des actions urgentes pour réduire des émissions de gaz à effet de serre et pour redresser des injustices économiques et sociales peuvent empêcher le pire.
Mais il prévient de l’emploi de solutions néo-libérales : "le Capitalisme est assez judicieux pour utiliser les pénuries de ressources comme l'eau pour permettre aux riches de s'enrichir encore davantage."
Les chercheurs et les activistes de la planète mettront en évidence les autres impacts d'une pénurie d'eau sur le développement et la politique lors de "la Journée Mondiale de l'Eau", célébrée chaque 22 mars.
© Copyright 2007 IPS -
"Des sécheresses sévères et prolongées sont les indicateurs le plus importants de graves conflits" prévient Marc Lévy du Centre pour le Réseau international d'Informations des Sciences de La terre à l'Institut de la Terre de l'Université de Columbia de New York.
Ils annoncent des conflits internes, et non pas entre pays, qui provoqueront plus de 1000 morts dans les affrontements, a expliqué M. Lévy lors d'un point de presse à Washington la semaine dernière.
De tels conflits ont tendance à exploser environ un an après "une diminution sévère des précipitations habituelles "
M. Lévy et ses collègues ont utilisé des décennies de reports de précipitations détaillés, d'informations géospatiales de conflit et d'autres données, dans un modèle informatique complexe qui recouvre tout cela sur une carte du monde très précise.
"Des changements majeurs de modèles de précipitations habituelles sont les meilleurs annonciateurs des conflits les plus intenses,». "J'ai été étonné d'observer une corrélation si forte". « Il est prudent de dire que les épisodes de sécheresse ne sont pas les causes directes des conflits mais enveniment les régions probablement où les rapports sont déjà tendus et les conflits larvés.
Par exemple, dans un récent conflit civil au Népal, les parties du pays où la plupart des combats ont eu lieu, les taux de précipitation étaient très bas depuis plusieurs années et furent suivies d'une sécheresse sévère à la fin des années 1990.
Il formule l'hypothèse suivante : Les fermiers peuvent avoir simplement renoncé à l'espoir de vivre de leur ferme et rejoignent la rébellion locale comme une façon de survivre et de soutenir leurs familles.
Et les précipitations semblent avoir des effets pacificateurs. Par exemple, les secteurs humides de l'Afrique ont vécu de nombreuses années de conflits internes et violents à l'inverse des régions sèches fait-il remarquer.
Les secteurs qui présentent un risque élevé de conflit cette année en raison des conditions extrêmement sèches de l'année dernière, sont, selon son modèle, la Côte-d'Ivoire, le Soudan, le Bangladesh, Haïti et Nagaland et Manipur en Inde.
Bien que cette théorie ait un sens, "On ne peut pas prévoir comment le peuple réagira", rétorque Robert McLeman de l'Université d'Ottawa, qui étudie le rapport entre les environnements extrêmes et la migration humaine.
"Au Nigeria pendant les périodes de sécheresse, les bergers et les fermiers s'arrangent entre eux, habituellement" dit McLeman
Les Africains sont habitués à la sécheresse depuis des milliers d'années. Et de plus en plus de gens restent dans les villes où vraisemblablement ils trouvent de quoi contenter leurs besoins plus facilement qu'à la campagne.
Cela a dit, Mc Leman a noté que si presque tout l'Afghanistan a été éprouvé par une longue sécheresse, les fermiers envisageraient davantage de s'engager avec les Talibans s’ils n’ont n'y a pas d'autre choix.
On peut s'accommoder des sécheresses normales et habituelles, mais des changements environnementaux significatifs et rapides vont plus probablement mener à l'instabilité sociale, la migration obligatoire et la violence entre les groupes, explique Petter Gleditsch du Centre d'Étude des Guerres civiles à l'Institut International de recherches pour la Paix à Oslo, en Norvège.
Tandis que le changement climatique apportera une nouvelle dégradation environnementale – de fortes inondations et sécheresses, des températures plus hautes - les impacts sociaux d'une grande portée doivent encore être évalués, prévient-il.
On estime qu’environ 1.5 milliards de personnes souffrent d'un stress hydrique sévère dans le monde et on s'attend à ce que ce nombre augmente avec la croissance démographique et le changement climatique.
Pour M. Lévy : "Le Changement climatique va probablement conduire à une fréquence plus importante de guerres civiles,".
L'injustice est au coeur de la plupart des conflits, dit Satish Kumar, le directeur des programmes à l'Université Schumacher du Centre International d'Études Écologiques en Grande-Bretagne.
"La colère grandit quand sont identifiés les riches pour être la cause de ce réchauffement climatique et les pauvres, ceux qui en souffriront le plus," dit Kumar. "J'ai entendu les gens faire ce genre de rapport lors des sécheresses sans précédent dans certaines régions de l'Inde."
Le style de vie du Nord-Américain moyen produit 12 fois plus de gaz à effet de serre que celui d'un habitant d'un pays pauvre, selon les statistiques de l'ONU.
Il y a aussi des personnes très riches qui ont adopté des styles de vie semblables à ceux des américains avec "une haute émission de gaz à effet de serre" dans les pays pauvres, indique Kumar.
Les pauvres prennent conscience de la responsabilité des riches de ce monde, rajoute Kumar.
Seules des actions urgentes pour réduire des émissions de gaz à effet de serre et pour redresser des injustices économiques et sociales peuvent empêcher le pire.
Mais il prévient de l’emploi de solutions néo-libérales : "le Capitalisme est assez judicieux pour utiliser les pénuries de ressources comme l'eau pour permettre aux riches de s'enrichir encore davantage."
Les chercheurs et les activistes de la planète mettront en évidence les autres impacts d'une pénurie d'eau sur le développement et la politique lors de "la Journée Mondiale de l'Eau", célébrée chaque 22 mars.
© Copyright 2007 IPS -
Thirstier World Likely to See More Violence

by Stephen Leahy
A strong link between droughts and violent civil conflicts in the developing world bodes ill for an increasingly thirsty world, say scientists, who warn that drought-related conflicts are expected to multiply with advancing climate change.
"Severe, prolonged droughts are the strongest indicator of high-intensity conflicts," said Marc Levy of the Center for International Earth Science Information Network at Columbia University's Earth Institute in New York.
These are internal conflicts, not between countries, and involving more than 1,000 battle deaths, Levy said at a press briefing in Washington last week.
Such conflicts tend to occur about a year after a "severe deviation in rainfall patterns", he said.
Levy and colleagues used decades of detailed precipitation records, geospatial conflict information and other data in a complex computer model that overlays all this onto a fine-scale map of the world.
"Major deviations from normal rainfall patterns were the strongest predictor of conflicts," he said. "I was surprised at how strong the correlation is."
Levy is careful to say that droughts don't directly cause conflicts but are more likely triggers in regions where there already tensions or low-level conflicts.
For example, in the recent civil conflict in Nepal, the parts of the country where most of the fighting occurred experienced low rainfall for several years and then a severe drought in the late 1990s.
Farmers may have simply given up hope of farming and joined the local rebellion as a way of sustaining themselves and their families, he hypothesised.
And rainfall appears to have a pacifying affect. The wet areas of Africa, for instance, have far fewer years of violent internal conflict than the dry regions, he said.
Areas with a high risk of conflict this year due to extremely dry conditions last year, according to his model, are Cote d'Ivoire, Sudan, Bangladesh, Haiti, and Nagaland and Manipur in India.
While the idea makes sense, "you can't predict how people will act", said Robert McLeman of the University of Ottawa, who studies the relationship between environmental extremes and human migration.
"In Nigeria during periods of drought, the cattle herders and crop farmers usually work things out amongst themselves," McLeman told IPS
Africans have been dealing with drought for thousands of years. Currently cities serve as an outlet so there is seasonal migration during the dry season. And more and more people are staying in cities where presumably they can meet their needs more easily than in the countryside, he said.
That said, McLeman noted that much of Afghanistan has experienced a long drought and farmers might consider joining up with the Taliban if there are no other choices for them.
Normal droughts can usually be accommodated, but significant and rapid environmental changes are more likely to lead to societal instability, forced migration and inter-group violence, says Nils Petter Gleditsch of the Centre for the Study of Civil War at the International Peace Research Institute in Oslo, Norway.
"Drought in Hungry is not the same as drought in Ethiopia" in terms of the state being able to buffer the impacts, Gleditsch added at the briefing.
While climate change will bring further environmental degradation -- increased flooding and drought, higher temperatures -- the far-reaching social impacts have yet to be assessed, he said.
About 1.5 billion people are estimated to be suffering from severe water stress around the world, and that number is expected to increase with population growth and climate change.
"Climate change is likely to lead to a greater frequency of civil wars," Levy said.
Inequity is at the heart of most conflicts, said Satish Kumar, director of programmes at Schumacher College International Centre for Ecological Studies in Britain.
"There is growing anger that the rich are the cause of global warming but it's the poor who will suffer the most," Kumar told IPS. "I've heard people make this connection in regard to the unprecedented droughts in parts of India."
The lifestyle of the average North American produces 12 times the amount of greenhouse gases compared to that of people in poor countries, according the U.N. statistics.
And there are also very rich people with similar high-greenhouse-gas-emission lifestyles in poor countries, Kumar points out.
Increased conflict, violence and social unrest is inevitable as global warming makes life even more difficult for many of the world's poor and they become aware that the rich of the world are responsible, Kumar added.
Only urgent action to reduce greenhouse gas emissions and to address economic and social inequities can stave off the worst.
And he warns against neo-liberal solutions: "Capitalism is shrewd enough to use shortages of resources like water to make even more money for the rich."
Researchers and activists around the planet will highlight other impacts of water scarcity on development and politics next week on "World Water Day", celebrated every Mar. 22.
© Copyright 2007 IPS - Inter Press Service
A strong link between droughts and violent civil conflicts in the developing world bodes ill for an increasingly thirsty world, say scientists, who warn that drought-related conflicts are expected to multiply with advancing climate change.
"Severe, prolonged droughts are the strongest indicator of high-intensity conflicts," said Marc Levy of the Center for International Earth Science Information Network at Columbia University's Earth Institute in New York.
These are internal conflicts, not between countries, and involving more than 1,000 battle deaths, Levy said at a press briefing in Washington last week.
Such conflicts tend to occur about a year after a "severe deviation in rainfall patterns", he said.
Levy and colleagues used decades of detailed precipitation records, geospatial conflict information and other data in a complex computer model that overlays all this onto a fine-scale map of the world.
"Major deviations from normal rainfall patterns were the strongest predictor of conflicts," he said. "I was surprised at how strong the correlation is."
Levy is careful to say that droughts don't directly cause conflicts but are more likely triggers in regions where there already tensions or low-level conflicts.
For example, in the recent civil conflict in Nepal, the parts of the country where most of the fighting occurred experienced low rainfall for several years and then a severe drought in the late 1990s.
Farmers may have simply given up hope of farming and joined the local rebellion as a way of sustaining themselves and their families, he hypothesised.
And rainfall appears to have a pacifying affect. The wet areas of Africa, for instance, have far fewer years of violent internal conflict than the dry regions, he said.
Areas with a high risk of conflict this year due to extremely dry conditions last year, according to his model, are Cote d'Ivoire, Sudan, Bangladesh, Haiti, and Nagaland and Manipur in India.
While the idea makes sense, "you can't predict how people will act", said Robert McLeman of the University of Ottawa, who studies the relationship between environmental extremes and human migration.
"In Nigeria during periods of drought, the cattle herders and crop farmers usually work things out amongst themselves," McLeman told IPS
Africans have been dealing with drought for thousands of years. Currently cities serve as an outlet so there is seasonal migration during the dry season. And more and more people are staying in cities where presumably they can meet their needs more easily than in the countryside, he said.
That said, McLeman noted that much of Afghanistan has experienced a long drought and farmers might consider joining up with the Taliban if there are no other choices for them.
Normal droughts can usually be accommodated, but significant and rapid environmental changes are more likely to lead to societal instability, forced migration and inter-group violence, says Nils Petter Gleditsch of the Centre for the Study of Civil War at the International Peace Research Institute in Oslo, Norway.
"Drought in Hungry is not the same as drought in Ethiopia" in terms of the state being able to buffer the impacts, Gleditsch added at the briefing.
While climate change will bring further environmental degradation -- increased flooding and drought, higher temperatures -- the far-reaching social impacts have yet to be assessed, he said.
About 1.5 billion people are estimated to be suffering from severe water stress around the world, and that number is expected to increase with population growth and climate change.
"Climate change is likely to lead to a greater frequency of civil wars," Levy said.
Inequity is at the heart of most conflicts, said Satish Kumar, director of programmes at Schumacher College International Centre for Ecological Studies in Britain.
"There is growing anger that the rich are the cause of global warming but it's the poor who will suffer the most," Kumar told IPS. "I've heard people make this connection in regard to the unprecedented droughts in parts of India."
The lifestyle of the average North American produces 12 times the amount of greenhouse gases compared to that of people in poor countries, according the U.N. statistics.
And there are also very rich people with similar high-greenhouse-gas-emission lifestyles in poor countries, Kumar points out.
Increased conflict, violence and social unrest is inevitable as global warming makes life even more difficult for many of the world's poor and they become aware that the rich of the world are responsible, Kumar added.
Only urgent action to reduce greenhouse gas emissions and to address economic and social inequities can stave off the worst.
And he warns against neo-liberal solutions: "Capitalism is shrewd enough to use shortages of resources like water to make even more money for the rich."
Researchers and activists around the planet will highlight other impacts of water scarcity on development and politics next week on "World Water Day", celebrated every Mar. 22.
© Copyright 2007 IPS - Inter Press Service