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Une association d’usagers d’Haute-Vienne réussit à faire dénoncer un contrat avec la SAUR
"Barrage", association d’usagers de Palais-sur-Vienne (Haute-Vienne), une localité de la périphérie de Limoges, a réussi à faire dénoncer le contrat liant la municipalité à Saur (groupe Bouygues), fournisseur d’eau, en révélant le caractère indu de l’abonnement.
- Yvan Tricart , président de " Barrage ", a démontré samedi aux délégués des collectifs pour la défense et le développement des services publics, réunis à Guéret (Creuse) pour tenter de se fédérer et d’élaborer une charte nationale, comment, "à force de persuasion", Palais-sur-Vienne avait échappé à l’emprise d’un géant de la distribution privée pour réaliser une économie substantielle sur la facture d’eau des administrés.
Saur, la Générale des Eaux et la Lyonnaise des Eaux détiennent à elles trois 80% du marché en France. "En 2003, une femme seule vivant dans une HLM, donc faible consommatrice, payait 50 francs (environ 8 euros) le mètre-cube d’eau", rappelle M. Tricart. "Quand nous avons examiné les factures, poursuit-il, nous avons découvert que les sociétés privées ne sont que des gestionnaires de l’eau. Les réseaux et les usines de traitement des eaux potables et usées sont à la charge des communes".
"Sur les factures, explique M. Tricart, la ligne abonnement nous a intrigués. Elle ne correspondait à rien puisque tous les frais de gestion étaient imputés aux usagers. Une conclusion s’imposait : les distributeurs d’eau sont les seules sociétés qui prennent leurs bénéfices en début d’année, en percevant l’abonnement".
" Incrédules ", selon M. Tricart, les usagers acceptent de payer au prétexte que "l’eau est un bien rare". Si cher que la France est le troisième pays au monde pour le coût de l’eau, après le Danemark et les Pays-Bas.
"Nous savions que, sans cet abonnement indu, la facture se rapprocherait de la réalité des prix", commente M. Tricart. "Nous supprimerions aussi cette injustice qui fait que moins on consomme, parce qu’on vit dans un petit logement, qu’on dispose de ressources modestes, et plus le mètre-cube est onéreux, puisque l’abonnement est le même pour tous", poursuit-il.
" Nous avons mené une puissante bataille ", raconte M. Tricart. "Au début, nous passions pour des démagogues. La campagne d’explications a duré deux ans avant qu’enfin nous ralliions 60% des familles du Palais-sur-Vienne à notre action". Cette poussée citoyenne a convaincu la municipalité de dénoncer le contrat avec Saur, qui allait bientôt arriver à expiration et dont la tacite reconduction était déjà envisagée.
Aujourd’hui, l’eau du Palais-sur-Vienne est fournie par la ville de Limoges, qui met à la disposition de la localité satellite deux employés chargés de sa gestion. " La facture a été divisée par deux et demi dans toutes les HLM, passant de 50 à 20 francs (environ 3 euros) dès le premier mètre-cube", affirme M. Tricard.
Il sourit aujourd’hui à la réaction de Saur à l’heure du divorce. "Quand ils ont compris qu’ils allaient perdre le marché, ils ont proposé à la municipalité de réduire la facture de 20%", raconte-t-il.
Son succès renforce l’ambition de l’association "Barrage". Elle s’assigne désormais comme objectif de "créer un grand service public dans les 17 communes de l’agglomération de Limoges, des localités de 6.000 à 12.000 habitants.
Source : AFP, 27 juin 2005
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