
Dans le rapport introductif, son président Mehdi Lahlou a brossé un tableau inquiétant de la situation de l’eau au Maroc, un pays d’ores et déjà en état de stress hydrique, où l’eau va se raréfiant.
Les précipitations deviennent irrégulières avec le changement climatique. Et 80 à 85% des ressources disponibles sont utilisées pour …les exportations agricoles ! A cela s’ajoute un déséquilibre prononcé entre les villes et le milieu rural laissé pour compte.
Les limites du droit à l’eau sont également pointées par Mehdi Lahlou : d’une part la gestion déléguée qui transforme l’eau en marchandise, en faisant payer aux usagers les coûts du service plus les bénéfices des entreprises ; d’autre part, l’augmentation des tarifs de l’eau et de l’électricité qui a provoqué des manifestations à l’automne 2006 et qui s’est retrouvée au cœur des manifestations de 2007 contre la vie chère.
L’eau rare, devient chère et suscite des convoitises conduisant à la privatisation des sources d’eau. Certaines sont privatisées depuis la période coloniale, d’autres sont actuellement privatisées en catimini dans des zones inhabitées. Le cas de Ben S’mim est exemplaire d’une résistance populaire appelée à grandir. Il peut constituer un coup d’arrêt au processus de privatisation.
Ce refus de la marchandisation de l’eau conduit l’ACME Maroc à s’inscrire dans la mouvance mondiale qui combat la privatisation de l’eau et agit pour que l’eau soit un bien commun, géré par le secteur public.
Le souci de préserver l’eau doit concerner toutes les secteurs : l’agriculture, l’industrie, le tourisme, et toutes les décisions aussi bien politiques, que sociales ou économiques. C’est ce qui conduit l’ACME Maroc à mettre en chantier une charte de l’eau et de l’environnement.
Au nom de l’ACME France, j’ai fait part du soutien important rencontré par la pétition contre la mise en bouteille des eaux de la source de Ben S’mim et de l’intérêt pour la démarche de charte de l’eau et de l’environnement. Fédérer les luttes et les acteurs autour de l’eau est à l’ordre du jour aussi en France, notamment avec de premiers Etats généraux de l’eau et de l’assainissement du sud-ouest, le 8 décembre à Toulouse. Les luttes actuelles contre la surfacturation de l’eau ainsi que le mauvais état de la ressource ont rapidement été évoquées.
Al Houssaine Kafouni, syndicaliste, président de l’Association eau et énergie pour tous, a évoqué l’état des lieux sur l’eau et l’énergie au Maroc, réalisé pendant deux ans par son association. L’objectif annoncé par les pouvoirs publics est que 90% de la population ait accès à l’eau et à l’énergie en 2008. En réalité, même quand les infrastructures existent, les gens n’ont pas toujours la possibilité de se brancher et de payer la facture d’eau. La moitié des écoles en milieu rural n’ont pas d’eau et d’électricité.
Un villageois de Ben S’mim a relaté la lutte contre la privatisation de la sourec du village (voir l’article Ben S’mim : le village qui résiste encore et toujours à la privatisation de l’eau).
Outre le soutien appuyé aux villageois de Ben S’mim dont une délégation participait aux travaux, l’AG a retenu plusieurs axes d’action : développer l’éducation à l’eau dans les établissements scolaires, créer un groupe de recherches, créer un centre de ressources, des « archives de l’eau » au Maroc, agir avec les collectivités locales, petites et moyennes en particulier.
Les statuts de l’ACME Maroc ont été adoptés. Une première mouture de Charte de l’eau et de l’environnement a été mise en discussion. Un conseil national de 29 membres a été élu ; il comprend les représentants es qualité de quatre associations : l’Association marocaine pour les droits de l’homme, ATTAC Maroc, Transparency Maroc et l’Association pour la protection des deniers publics.
Un bureau de 11 membres a lui aussi été élu. Président : Mehdi Lahlou ; vice-présidente : Rajaa Kassab ; secrétaire général : Kamal Saïdi ; trésorier : Aziz Latrach ; trésorière-adjointe : Naïma Lahlou.
Secrétaire de l'ACME-FRANCE
Les précipitations deviennent irrégulières avec le changement climatique. Et 80 à 85% des ressources disponibles sont utilisées pour …les exportations agricoles ! A cela s’ajoute un déséquilibre prononcé entre les villes et le milieu rural laissé pour compte.
Les limites du droit à l’eau sont également pointées par Mehdi Lahlou : d’une part la gestion déléguée qui transforme l’eau en marchandise, en faisant payer aux usagers les coûts du service plus les bénéfices des entreprises ; d’autre part, l’augmentation des tarifs de l’eau et de l’électricité qui a provoqué des manifestations à l’automne 2006 et qui s’est retrouvée au cœur des manifestations de 2007 contre la vie chère.
L’eau rare, devient chère et suscite des convoitises conduisant à la privatisation des sources d’eau. Certaines sont privatisées depuis la période coloniale, d’autres sont actuellement privatisées en catimini dans des zones inhabitées. Le cas de Ben S’mim est exemplaire d’une résistance populaire appelée à grandir. Il peut constituer un coup d’arrêt au processus de privatisation.
Ce refus de la marchandisation de l’eau conduit l’ACME Maroc à s’inscrire dans la mouvance mondiale qui combat la privatisation de l’eau et agit pour que l’eau soit un bien commun, géré par le secteur public.
Le souci de préserver l’eau doit concerner toutes les secteurs : l’agriculture, l’industrie, le tourisme, et toutes les décisions aussi bien politiques, que sociales ou économiques. C’est ce qui conduit l’ACME Maroc à mettre en chantier une charte de l’eau et de l’environnement.
Au nom de l’ACME France, j’ai fait part du soutien important rencontré par la pétition contre la mise en bouteille des eaux de la source de Ben S’mim et de l’intérêt pour la démarche de charte de l’eau et de l’environnement. Fédérer les luttes et les acteurs autour de l’eau est à l’ordre du jour aussi en France, notamment avec de premiers Etats généraux de l’eau et de l’assainissement du sud-ouest, le 8 décembre à Toulouse. Les luttes actuelles contre la surfacturation de l’eau ainsi que le mauvais état de la ressource ont rapidement été évoquées.
Al Houssaine Kafouni, syndicaliste, président de l’Association eau et énergie pour tous, a évoqué l’état des lieux sur l’eau et l’énergie au Maroc, réalisé pendant deux ans par son association. L’objectif annoncé par les pouvoirs publics est que 90% de la population ait accès à l’eau et à l’énergie en 2008. En réalité, même quand les infrastructures existent, les gens n’ont pas toujours la possibilité de se brancher et de payer la facture d’eau. La moitié des écoles en milieu rural n’ont pas d’eau et d’électricité.
Un villageois de Ben S’mim a relaté la lutte contre la privatisation de la sourec du village (voir l’article Ben S’mim : le village qui résiste encore et toujours à la privatisation de l’eau).
Outre le soutien appuyé aux villageois de Ben S’mim dont une délégation participait aux travaux, l’AG a retenu plusieurs axes d’action : développer l’éducation à l’eau dans les établissements scolaires, créer un groupe de recherches, créer un centre de ressources, des « archives de l’eau » au Maroc, agir avec les collectivités locales, petites et moyennes en particulier.
Les statuts de l’ACME Maroc ont été adoptés. Une première mouture de Charte de l’eau et de l’environnement a été mise en discussion. Un conseil national de 29 membres a été élu ; il comprend les représentants es qualité de quatre associations : l’Association marocaine pour les droits de l’homme, ATTAC Maroc, Transparency Maroc et l’Association pour la protection des deniers publics.
Un bureau de 11 membres a lui aussi été élu. Président : Mehdi Lahlou ; vice-présidente : Rajaa Kassab ; secrétaire général : Kamal Saïdi ; trésorier : Aziz Latrach ; trésorière-adjointe : Naïma Lahlou.
Secrétaire de l'ACME-FRANCE