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Que vous
arrive-t-il ? Emmanuel Petit. Je suis menacé de mort, moi et ma
famille. Le 17 novembre, quelqu'un a peint un cercueil sur la porte de ma
maison. Le lendemain,
ma fille de 8 ans a découvert sur la fenêtre l'inscription : « T'es mort, 1 +
4 = 5 ». Nous sommes cinq dans ma famille. Puis, des menaces téléphoniques et
des lettres anonymes... J'ai porté plainte, mes proches vivent dans
l'angoisse. Pourquoi vous menace-t-on ? Je ne sais pas qui sont les voyous
derrière ça mais ces menaces arrivent après mon licenciement , et après avoir
fait part de mon intention de saisir la justice de faits ahurissants.
Lesquels ? Tout a commencé en début d'année ; j'étais chargé de monter des
projets de traitement de l'eau au Moyen-Orient. En juin, nous étions en
pourparlers avec une société dirigée par Ayachi Ajroudi, pour monter une
société commune avec Veolia. Le potentiel est énorme, des milliards d'euros
dans les pays du Golfe. J'ai rencontré le député Alain Marsaud, président du
groupe d'amitié France-Emirats arabes unis pour accélérer le projet.
L'affaire est montée à très haut niveau, nous avons eu plusieurs réunions,
dont une le 3 juin à l'hôtel George-V en présence d'Henri Proglio, PDG de
Veolia. Et puis tout a dérapé. Que s'est-il passé ? Marsaud a fait venir
Alexandre Djouri, présenté comme un ami de M. Proglio, ainsi qu'un autre
intermédiaire. Ils ont exigé 20 % des parts dans la future société. C'était
de l'extorsion. Notre partenaire a refusé et l'affaire ne s'est pas faite. On
m'a conseillé de me tenir éloigné de ce partenaire qui, pourtant, avait signé
trois accords commerciaux sur d'autres affaires avec nous. Et d'autre part,
j'ai eu connaissance de versements occultes par le biais d'une société de Veolia
dans le cadre d'un marché important. Je veux maintenant être entendu par la
justice et que cessent les menaces.
Propos recueillis par E.G. Le Parisien , jeudi 02 décembre 2004 ........................................................................................................... |
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