Un NON pour le commerce de l'eau avant tout
Elle n’en démord pas, malgré la pression d’une nuée de journalistes qui l’entourent dans ce bureau de l’Assemblée nationale où elle tient une conférence de presse, ce n’est pas de la dimension franco-française du débat sur la constitution européenne que Danielle Mitterrand veut parler mais du droit à l’eau dont toute une partie de la planète est privée.
C’est d’ailleurs à l’aune de ses engagements, de ce combat et d’autres menés depuis des années avec sa fondation France Libertés qu’elle a déterminé son choix pour le référendum. Ainsi, en mars dernier, participant à Genève au troisième forum alternatif mondial de l’eau, elle réclamait que l’accès à l’eau soit inscrit comme un droit dans toutes les constitutions, et elle soulignait que, en l’état, le projet de traité constitutionnel européen ne permettait pas d’exclure l’eau de la sphère du commerce. Voilà quelques jours, en indiquant sa décision de voter « non », elle déclarait sur France 2 :
« Ce traité constitutionnel institutionnalise une autre dictature que nous ne voulons pas : le système qui fait de l’homme un sujet économique (...) qui génère la plus grande des misères, le chômage, la pollution de l’eau, de l’air. »
Vendredi 13 mai, France Libertés, l’ONG Public Citizen, et l’Association pour le contrat mondial de l’eau (ACME) (1) organisaient une manifestation à l’occasion de l’assemblée générale annuelle des actionnaires de Suez. Ce jour-là, aux côtés de plusieurs représentants d’associations humanitaires ou d’usagers, venus d’Amérique latine, d’Asie, d’Afrique pour témoigner, Danielle Mitterrand veut donc dénoncer les multinationales aux premiers rangs desquelles se trouvent les deux groupes français : Suez et Véolia. Non contents de s’être accaparés le marché de l’eau en France, ceux-ci ont mis la main sur les réseaux de distribution et d’assainissement en Argentine, en Bolivie, au Chili, en Uruguay, aux Philippines... n’hésitant pas à engranger de somptueux profits sur le dos des populations.
Dans plusieurs de ces pays le prix de l’eau a augmenté dans des proportions faramineuses sans que sa qualité soit améliorée ni son accès élargi. Et c’est évidemment les plus pauvres qui subissent le plus durement ces politiques. Actuellement, indique France Libertés, 30 000 personnes meurent chaque jour dans le monde par manque d’eau potable. Danielle Mitterrand estime que 1 % prélevé au budget mondial de l’armement pendant quinze ans permettrait de rassembler les sommes nécessaires, selon les estimations de l’OMS, pour que 1,5 milliard d’êtres humains, qui en sont aujourd’hui privés, puissent avoir accès à l’eau potable.
Dans les murs de l’Assemblée nationale, « cette maison des représentants du peuple », elle interpelle donc les élus pour qu’ils fassent « écho à ces témoignages ». Trois sont présents : les députés socialistes Christian Paul et Henri Emmanuelli ainsi que la sénatrice Martine Billard (Verts). Pour Christian Paul, « dans la perspective d’une renégociation indispensable du traité de constitution européenne, il faudrait intégrer le droit à l’eau ».
Jacqueline Sellem, l'Humanité
(1) Avec le soutien de nombreuses associations humanitaires et de défense de l’environnement, d’ATTAC, des partis Verts, PCF, LCR, des syndicats CGT, FO Veolia, FSU, Solidaires,
de la Confédération paysanne.
C’est d’ailleurs à l’aune de ses engagements, de ce combat et d’autres menés depuis des années avec sa fondation France Libertés qu’elle a déterminé son choix pour le référendum. Ainsi, en mars dernier, participant à Genève au troisième forum alternatif mondial de l’eau, elle réclamait que l’accès à l’eau soit inscrit comme un droit dans toutes les constitutions, et elle soulignait que, en l’état, le projet de traité constitutionnel européen ne permettait pas d’exclure l’eau de la sphère du commerce. Voilà quelques jours, en indiquant sa décision de voter « non », elle déclarait sur France 2 :
« Ce traité constitutionnel institutionnalise une autre dictature que nous ne voulons pas : le système qui fait de l’homme un sujet économique (...) qui génère la plus grande des misères, le chômage, la pollution de l’eau, de l’air. »
Vendredi 13 mai, France Libertés, l’ONG Public Citizen, et l’Association pour le contrat mondial de l’eau (ACME) (1) organisaient une manifestation à l’occasion de l’assemblée générale annuelle des actionnaires de Suez. Ce jour-là, aux côtés de plusieurs représentants d’associations humanitaires ou d’usagers, venus d’Amérique latine, d’Asie, d’Afrique pour témoigner, Danielle Mitterrand veut donc dénoncer les multinationales aux premiers rangs desquelles se trouvent les deux groupes français : Suez et Véolia. Non contents de s’être accaparés le marché de l’eau en France, ceux-ci ont mis la main sur les réseaux de distribution et d’assainissement en Argentine, en Bolivie, au Chili, en Uruguay, aux Philippines... n’hésitant pas à engranger de somptueux profits sur le dos des populations.
Dans plusieurs de ces pays le prix de l’eau a augmenté dans des proportions faramineuses sans que sa qualité soit améliorée ni son accès élargi. Et c’est évidemment les plus pauvres qui subissent le plus durement ces politiques. Actuellement, indique France Libertés, 30 000 personnes meurent chaque jour dans le monde par manque d’eau potable. Danielle Mitterrand estime que 1 % prélevé au budget mondial de l’armement pendant quinze ans permettrait de rassembler les sommes nécessaires, selon les estimations de l’OMS, pour que 1,5 milliard d’êtres humains, qui en sont aujourd’hui privés, puissent avoir accès à l’eau potable.
Dans les murs de l’Assemblée nationale, « cette maison des représentants du peuple », elle interpelle donc les élus pour qu’ils fassent « écho à ces témoignages ». Trois sont présents : les députés socialistes Christian Paul et Henri Emmanuelli ainsi que la sénatrice Martine Billard (Verts). Pour Christian Paul, « dans la perspective d’une renégociation indispensable du traité de constitution européenne, il faudrait intégrer le droit à l’eau ».
Jacqueline Sellem, l'Humanité
(1) Avec le soutien de nombreuses associations humanitaires et de défense de l’environnement, d’ATTAC, des partis Verts, PCF, LCR, des syndicats CGT, FO Veolia, FSU, Solidaires,
de la Confédération paysanne.