De l’eau pour tous, est-ce possible ?

Jacques Beauzamy

L’ACME a été sollicitée par des associations de ressortissants de villages pour mettre sur pied des projets permettant l’accès à l’eau potable.
Nous allons essayer d’apporter notre contribution à cette tâche.
Souvent, on pose le problème en termes financiers. ACME va essayer de montrer qu’il existe une autre approche. Rejoignant en cela les travaux menés, entre autres, par Pierre Rabhi et par les militants de l’agriculture biologique, nous sommes convaincus que l’approche financière des problèmes de l’eau est catastrophique, et que seule une approche basée sur la reconstruction de la biodiversité permettra de résoudre les problèmes.


Ce qu’il ne faut pas faire

Prenons un exemple : un village africain dans une zone aride, en voie de désertification. La population vit (ou survit) de l’élevage, principalement des vaches et des chèvres. De nombreux fils du village ont été contraints d’émigrer en France, où, parfois sans papiers, ils travaillent dur pour un salaire misérable, mais arrivent à réunir une somme d’argent significative et décident de l’utiliser pour régler la pénurie d’eau du village.
Un projet est monté avec des organisations humanitaires. Ce projet comporte des forages à grande profondeur, la construction d’un château d’eau, l’installation de pompes électriques alimentées par un groupe électrogène fonctionnant au gasoil, et un réseau de distribution d’eau. L’eau sera payante. La surproduction d’eau par rapport aux besoins du village permettra de vendre l’eau et créera un commerce lucratif. Les bénévoles auront financé une opération commerciale. Les villageois les plus pauvres qui avaient l’eau gratuite dans des puits traditionnels (hélas souvent asséchés) devront peut-être payer. A terme, la nappe profonde, non approvisionnée par la pluie, va s’assécher, et la situation sera encore plus catastrophique. Ce n’est pas du développement durable.

Ce que nous proposons

  • Redonner de la vie à la terre.
D’abord, partout où il reste encore des arbres, il faut les protéger. Il faut éviter de les abattre pour utiliser le bois pour la cuisine. Il y a d’autres solutions possibles.
Ensuite, récupérer les excréments des humains et si possible des animaux d’élevage, les réunir dans une fosse rendue étanche, les mélanger avec des déchets végétaux (paille), y ajouter de l’eau sale, laisser fermenter pour produire du compost. Une technique plus évoluée, en vase clos permet de produire du biogaz, utilisable pour la cuisine.
Replanter des arbres adaptés au climat, de préférence les variétés qui existaient dans le passé (interroger les anciens), même si ces arbres ne produisent rien d’utile en apparence pour l’homme, il contribuent à ramener la vie dans la région, à augmenter la capacité du sol à absorber la pluie, et à faire pleuvoir.

  • Collecter tous les polluants d’origine industrielle

Piles, sacs plastiques, objets abandonnés, certains de ces objets vont entraîner une pollution catastrophique de l’eau des puits. Insister auprès des autorités pour qu’un ramassage avec traitement soit organisé.

  • Remplacer progressivement l’élevage

Peu rentable et très destructeur de l’environnement, l’élevage peut être remplacé par le maraîchage, sans irrigation mais avec une économie d’eau grâce au paillage des cultures.
Grâce à la replantation d’arbres, et au paillage des cultures, les nappes souterraines à faible profondeur vont se recharger progressivement.
Il n’y a pratiquement pas besoin d’argent pour ce projet. Les fonds disponibles pourront être utilisés à acheter des outils de jardinage, des pompes à main, des ustensiles de cuisine, des livres pour les enfants, …


  • Collecter les informations

Nous proposons que notre site internet soit un point de centralisation d’informations utiles. Nous ne sommes pas opposés au progrès technique, par exemple, l’électrification des villages doit être envisagée. Nous voulons que le progrès technique soit au service de la vie sur Terre et non à celui de la cupidité d’une minorité.
Nous allons essayer de répondre aux questions des internautes, mais nous ne croyons pas que de interventions d’experts soient la solution des problèmes. Cette solution passe par une prise en compte détaillée de chaque situation locale, ce qui ne pourra être fait que par les villageois eux-mêmes.
En résumé, nous proposons de remplacer les « experts » financés par les banquiers (qui se font ensuite rembourser au centuple) par la mobilisation des populations et de leurs amis. Nous ne serons que des catalyseurs, agissant par la diffusion sur notre site des méthodes et des techniques utiles, ainsi que des réflexions de chacun.
Nous proposerons des matériels qui nous paraissent utiles (pompes, éoliennes, …), mais nous n’avons aucun lien financier avec le monde industriel et commercial.

Quelques liens utiles
http://www.natureetprogres.org/
http://www.terre-humanisme.org/
http://www.fao.org/
http://www.confederationpaysanne.fr/
http://vergnet.comfi.org/content/blogcategory/35/49/lang,fr/

par Jacques Beauzamy, responsable technique de l’ACME


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