AQUAFED / PROMOTION DU SYSTEME PPP/UNE ARME DE GUERRE manquait un interlocuteur aux institutions internationales»
21/02/2006 13:15
Gérard Payen, président d'Aquafed, revient pour le JDLE sur la création de la fédération internationale des opérateurs privés de services de l'eau et sur les messages qu'elle souhaite passer.
«Le système cumule complexité technique et contractuelle»
Pouvez-vous nous présenter Aquafed?
Nous sommes la fédération internationale des opérateurs privés de services de l'eau. Tous sont les bienvenus, qu'ils soient grands ou petits. Contrairement à ce que beaucoup croient, les services de l'eau ne comprennent pas que de grands groupes comme Suez ou Veolia. Nos adhérents sont à la fois des entreprises et des associations nationales. Par exemple, le Water Partnership Council nous a rejoints. Il s'agit d'une association qui rassemble outre-Atlantique des entreprises desservant 25 millions d'Américains.
b cy[[Pourquoi avoir créé cette fédération?]b ]cy
Nous avons répondu à la demande des institutions internationales -ONU, Banque mondiale, Commission européenne, etc. L'eau devient une préoccupation grandissante pour elles, mais elles n'avaient pas, jusqu'ici, d’interlocuteur représentant le point de vue de l’ensemble des entreprises privées. Elles invitaient donc 4 ou 5 représentants des plus grandes entreprises, ce qui excluait les entreprises plus modestes. Le dialogue était peu efficace.
Quelles sont vos missions?
Outre l'objectif de créer une interface entre les organisations internationales et les entreprises privées, nous souhaitons contribuer à la recherche de solutions aux problèmes auxquels est confrontée la communauté internationale. Par ailleurs, nous voulons faire comprendre le véritable rôle des entreprises privées du secteur de l'eau.
C'est-à-dire?
Les médias ont tendance à surestimer le poids des entreprises privées dans l’économie de l’eau tout en sous-estimant leur utilité pour la collectivité. Non que les entreprises privées soient meilleures que les administrations publiques, mais elles peuvent apporter des réponses aux problèmes posés au monde politique. Nous pensons par exemple que les entreprises contribuent aux objectifs du Millénaire pour le développement. Pour rappel, il s'agit de multiplier par 2, entre 1990 et 2015, la proportion de la population ayant accès de façon durable et satisfaisante à l’eau potable, ce qui signifie rendre effectif le droit à l’eau de 1,6 milliard d'habitants. Concernant les eaux usées, les Etats membres de l'ONU se sont engagés au même objectif en matière d'assainissement. Enfin, le troisième objectif international est de mettre en place des plans nationaux de gestion de l'eau. Ils auraient dû être rendus publics en 2005, mais peu de pays les ont achevés.
Comment s'articulent les rôles d'Aquafed et de l'IWA?
L'International water association (IWA) a un rôle irremplaçable, celui de rassembler tous les professionnels de l'eau, de la recherche, du secteur privé, des pouvoirs publics, etc., pour faire progresser la connaissance et trouver des solutions aux problèmes liés à l’eau dans le monde. Au niveau international, Aquafed est à l'IWA ce qu’en France le Syndicat professionnel des entreprises de services d’eau et d’assainissement (SPDE) est à l'Association scientifique et technique pour l'eau et l'environnement (Astee). Ce sont des associations complémentaires et partenaires, et j'encourage les membres de notre fédération à adhérer à l'IWA. Comprenant une majorité d’opérateurs publics parmi ses membres, cette dernière n'est pas le porte-parole du secteur privé des services de l'eau, elle ne peut donc pas s'exprimer sur certains points spécifiques au secteur privé .
Par exemple?
Dans le cadre des groupes de travail internationaux, nous cherchons à ce que les appels d'offre respectent l'équité et la transparence, sujet qui mobilise peu les autres membres de l’IWA.
Avez-vous d'autres messages à faire passer?
Pour être utiles aux institutions internationales, nous recherchons une vision partagée, en identifiant les messages communs à tous nos membres quels que soient leurs nationalités, leurs tailles et leurs «business models». Tous n’ont pas les mêmes enjeux immédiats et les cadres institutionnels sont variés. Ainsi, au Royaume-Uni, la gestion de l’eau est centralisée, au contraire d'autres pays, comme la France, le Japon ou les Etats-Unis. Les Britanniques ont donc du mal à comprendre que leurs collègues pensent que les collectivités locales ont un rôle essentiel à jouer pour mieux gérer l'eau. Ce travail interne n’est pas simple, mais c’est l’une des raisons d’être de notre fédération internationale.