Il faudra moins d'animaux par hectare dans les zones de prairies permanentes. La monoculture de maïs irrigué devra être abandonnée là où l'eau manque déjà.
Ce sont Les conclusions de l'Inra (Institut national de recherche agronomique) après l'expertise commandée par le ministère de l'Environnement et consacrée aux pesticides.
La seule stratégie à initier est la rupture avec cinquante ans de pratiques d'agriculture intensive pour rétablir l'équilibre et diminuer l'usage des produits phytosanitaires en France, et ce malgré les lobbies en place et l'hypersensibilité des différents acteurs.
A la question précise posée à l'Inra : "
à la lumière de la production scientifique, que conviendrait-il de faire pour réduire la vulnérabilité de l'agriculture à un risque accru de sécheresse ? ", la réponse rappelle, sans même accuser le réchauffement climatique, que la sécheresse est un phénomène nombreuse fois subli sous nos contrées "comme en 1921 avec 250 mm de pluie en un an sur Paris".
Sécheresse ne volant pas dire aridité, les problèmes des agriculteurs français n'ont rien de comparables à ceux du Sahel. Pourtant l'expertise ne peut que conclure à l'incohérence de la monoculture de maïs, gourmande en eau dans les zones les plus exposées et la difficulté à la maintenir, en particulier dans le sud-ouest sans réelles « ressources exogènes » (grands barrages et glaciers). Plus surprenant, le Poitou-Charentes est aussi concerné car il n'y a pas de nappes souterraines.
Ces experts prônent donc une vérité de La Palisse :
la diversification des cultures adaptées au sol et au climat. "Blé, orge et colza d'hiver pourraient ainsi avantageusement remplacer le maïs. Mais surtout le sorgho, une plante qui aime la chaleur et n'a pas besoin d'être irriguée. Seule l'absence de filière empêchera son essor en France".
L'élevage est aussi pointé dans les zones de prairies permanentes à cause du nombre d'animaux sur les pâturages trop conséquent par rapport aux récentes sécheresses.
Scepticisme affiché concernant les transgéniques résistantes à la sécheresse qui pour François Tardieu, de l'Inra, ne sont que des effets d'annonce en la matière.
Source : article du FIGARO : Comment l'agriculture française doit se préparer au régime sec;le 21 / 10 / 06