Confrontée à des périodes de sécheresse de plus en plus fréquentes, l'Australie a mis en place un plan national qui prévoit d'importants investissements pour améliorer la gestion de l'eau.
Avec une consommation d'eau 30% supérieure à la moyenne des pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les ménages australiens ne font pas figure d'exemple. Il est vrai qu'ils habitent une des régions les plus sèches du monde. «Cette situation s'explique en partie par le fait que la majorité des Australiens vivent dans des maisons, et non des appartements, et que beaucoup d'entre elles sont équipées d'une piscine», explique-t-on à Invest Australia, un organisme créé en 1997 par le gouvernement fédéral pour promouvoir les investissements productifs en Australie et aider les entreprises étrangères à y investir.
Problème: l'Australie consomme déjà trop d'eau par rapport à ses ressources, et cette tendance ne cesse d'augmenter. A partir des années 1980, «il a été reconnu que nos ressources en eau devenaient plus rares; que beaucoup de nos rivières étaient polluées, qu'elles ne s'écoulaient que par intermittence; et que notre faune et notre flore en subissaient les conséquences. Parallèlement, les demandes d'eau de la part des utilisateurs urbains, ruraux et industriels augmentaient chaque année», continue le représentant d'Invest Australia. C'est pourquoi le gouvernement fédéral, les Etats et les Territoires (1) ont signé en 2004 l'Initiative nationale sur l'eau (dont l'acronyme anglais est NWI). C'était la première fois qu'une telle initiative était menée à l'échelle nationale. En 1994, des programmes avaient été développés par chaque Etat, donc de manière fragmentée. Depuis, une série de réformes institutionnelles et législatives menées par le gouvernement fédéral a permis de rendre le système plus mature et plus sûr. L'étude économique de l'Australie présentée par l'OCDE en 2004 a tout de même pointé un rythme de réforme trop faible pour les zones rurales.
Ces réformes profitent aux entreprises privées, dont Suez et Veolia Eau. A l'heure actuelle, ce sont des régies publiques qui gèrent l'approvisionnement en eau. «Mais elles se tournent de plus en plus vers des fournisseurs privés dans le cas d'opérations clés comme le traitement ou la distribution d'eau potable, explique-t-on à Invest Australia. Et cette tendance devrait se confirmer dans l'avenir, avec une population croissante et des infrastructures vieillissantes.» Pour cela, l'Australian government water fund dispose d'un montant de 1,25 milliard d'euros. Douze projets d'un montant global de 537 millions d'euros ont déjà été approuvés, dont 208 millions provenant du fond gouvernemental. Il s'agit d'usines de traitement d'eau potable ou de traitement des eaux usées, mais aussi de stations de dessalement, de pipelines, d'infrastructures d'irrigation, d'un barrage, etc.
Claire Avignon
(1) En Australie, il existe 6 Etats, 2 Territoires intérieurs et 6 Territoires extérieurs (des îles).