Selon un article scientifique paru dans la revue Aquatic toxicology, le triclosan serait un perturbateur endocrinien. Déjà bien connue des toxicologues, cette substance très utilisée outre-Atlantique dans les produits nettoyants (savons, pâte dentifrice, etc.) accélérerait la transformation des têtards en grenouilles adultes. Les tétards exposés au triclosan et à des hormones thyroïdiennes ont subi une perte de poids significative, et leurs pattes arrière se sont développées plus vite. Les chercheurs canadiens ont aussi observé, au sein du cerveau, une hausse de l’activité de gènes liés à la croissance incontrôlée des cellules. Or, le système hormonal des grenouilles est presque identique à celui des êtres humains.
Le triclosan a déjà un lourd passif. De précédents travaux montrent qu’il est bioaccumulatif dans les poissons et qu’on le retrouve dans le lait maternel. Une autre étude a accusé la molécule de produire, en présence d’eau chlorée, du chloroforme, classé comme cancérogène probable par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). Or, la norme américaine de chlore dans l’eau potable est beaucoup plus élevée (4 milligrammes par litre –mg/l) que dans l’Union européenne (0,25 mg/l).