A peine la journée mondiale de l'eau a clos ses manifestations commémoratives, on apprend la distribution d'eau noirâtre aux foyers de la commune de Sidi-Amar, au cours de cette semaine, pendant au moins une heure. Certains la qualifiant de douteuse, cette eau provient sans nul doute de conduites éclatées, nombreuses sur le réseau AEP, qui s'obstine à charrier avec elle de la boue !
Pourtant, les services de l’Algérienne des Eaux, très vigilants s'obstinent à colmater, détourner et cautériser au niveau de la station de drainage de Chaïba et "
veillent au grain lorsqu’il s’agit de recouvrement des charges !"
Alors exception ou quotidien ? Lisez plutôt :
Que d’eau… et que de manque !
C’est un non-sens, un paradoxe. Une wilaya que la nature a gâtée en eau. Une très forte pluviosité, des nappes phréatiques importantes, deux barrages… une zone humide. Qui arrive même à exporter ses eaux minérales Toudja, Ifri… Béjaïa n’arrive pas à satisfaire ses citoyens en cette denrée.
Toudja, Ifri, Tichi Haf, Kherrata, Ilmaten… des noms qui évoquent une abondance d’eau, mais qui ne permettent pas à la ville des Hammadites d’étancher sa soif. La raison, affirme-t-on, ne se situe pas au niveau de la matière elle-même, mais de la conduite, c’est-à-dire les canalisations. Avec le temps, et conçues durant la période coloniale, ces conduites sont devenues autant obsolète que défectueuses à plusieurs endroits et grands axes de la ville, où l’on dénombre des défections dans le réseau. A Oued Ghir, Aïn Zaouch, cités «Dallas» et Adrar… pour ne citer que celle-là, les populations lancent des SOS, pour moult raisons, y compris pour cause de mélange des eaux usées et l’eau potable… Les services concernés même s’ils se manifestent, n’arrivent toutefois pas à évacuer définitivement le problème, l’installation de nouvelles conduites nécessitant 40 000 mètres linéaires et n’ayant atteint que le dixième… On est donc loin de la coupe aux lèvres.
Et il faut plus de 400 milliards pour la réhabilitation du réseau, pourtant seule alternative pour permettre à la population de disposer d’eau H24. A l’heure où nous fêtons la Journée internationale de l’eau, nombreuses cités de la ville continuent à recevoir cette denrée dans des camions-citernes. Quant aux régions éloignées, loin des yeux, loin du cœur
25-03-2007
BMO